Page:Zorrilla - Don Juan Tenorio, trad. Curzon, 1899.djvu/72

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PASCUAL

Qu’y a-t-il à faire ? Voyons.

DON LUIS

Nous avons donné, il y a quelque temps, dans une insigne folie : une gageure à qui des deux saurait faire pis avec meilleure fortune. Nous nous sommes tous deux conduits gaillardement, à qui mieux mieux ; mais c’est un Satan, et en fin de compte, il l’a emporté. J’ai opposé je ne sais quel mais ; nous avons dit je ne sais quoi à ce sujet ; et le fait est que lui, raillant orgueilleusement, me dit : « Et si cela ne vous agrée, puisque vous épousez dona Ana, je vous fais le pari que demain je vous l’enlève. »

PASCUAL

Elle est bonne ! Il a eu l’effronterie de dire cela ?

DON LUIS

Le mal n’est pas qu’il l’ait dit, Pascal, mais qu’il réussisse, à ce qu’il prétend.

PASCUAL

Réussir ? Tant que je serai ici, ne vous en embarrassez point, Don Luis.

DON LUIS

Je te jure que si je n’assure pas solidement le succès de la chose, je ne sais ce qu’il adviendra de moi.