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LA MÉLANCOLIE ET L'ESIMUT D'ANALYSE 137

Ni iniiii besoin d'aimer ai mes grands repentirs, Ni mes pleurs, n'obtiendront que la foi me revienne. C'est une angoisse impie el sainte que la mienne : Mon doute insulte en moi le Dieu de mes désirs.

Pourtant je veux prier, je suis trop solitaire.

Voici que j'ai posé mes deux ge i\ a terre :

Je vous attends Seigneur; Seigneur, êtes-vous la?

J'ai beau joindre les mains, et. le front sur la Bible, Redire le Credo que ma bouche épela,

Je ne sens rien du tout devant moi : c'est horrible.

[Les Épreuves. — /-« Prière.)

Après avoir cherché la vérité divine et s'être obligé à l'abdication, il a demandé à la science humaine de lui révéler la vérité absolue. Car il n'a pas toujours repoussé la chimère de l'absolu et le mirage de l'infini. 11 a pensé longtemps que la science devait à l'humanité anxieuse des réponses fermes sur l'origine et la fin des choses. Il s'est tourné vers le monde pour trouver les scneis des sources. Le souvenir de Pascal a creusé encore le gouffre intérieur « qu'il traîne partout avec lui », et, dans son livre sur les Pensées, il mêle ses plus hauts soucis intellec- tuels et le commentaire de la philosophie de son maître. <>n sent qu'il ne distingue plus son tourment de l'angoisse Pascalienne, et nous pouvons dire de Sully ce que Sully dit de Pascal : « Sa curiosité demeure inassouvie et rude autour