tre les miracles, avec privilege. Cela fait le mesme effet à leur
egard que les miracles de Moyse à Pharaon.
Les Jésuites firent paraître alors de nombreux écrits qui
furent pour la plupart mis au jour avant l'ordonnance
annoncée, ou qui obtinrent des privilèges. Ce fut d'abord :
La Response à la Quinziesme Lettre des Jansenistes du Père Nouet, 8 p. in-4o; l'auteur ajoutait en post-scriptum, après avoir lu la
seizième Provinciale: « Monsieur, vostre seiziéme lettre, qui
paroist à mesme temps que cette réponse, est une preuve visible
de vos impostures. Vous n'y avez pris la deffense du larcin de
Jansenius, que pour y signer vostre condamnation par un juste
jugement de Dieu, apres avoir falsifié les livres des Jesuites pour
les rendre criminels, il ne restoit plus qu'à falsifier les Lettres
de Jansenius pour le rendre innocent. Restituez luy ce que
vous avez supprimé, et que je mets icy à la marge : et vous y
trouverez de quoy faire le procés tout ensemble à un voleur
domestique, et à un imposteur public. Il paroist que vous en
avez peur.
« (Note marginale :) Quant à Barcos, vous vous mettez trop en peine du fournissement de ce qu'il aura besoin, car je vous ay tant de fois repeté que cela ne m'incommode aucunement, non que j'aye tant de moyen de moy-mesme qui n'ay rien sinon ma vie : mais c'est l'argent du College qui est en mes mains, qui permet bien cela, et davantage, sans qu'aux comptes que j'en rends toutes les années, personne du monde en sçache rien. Lettre de Jansenius à l'Abbé de S. Cyran du 29. Mars 1619. Crimine ab uno disce omnes. »
La réponse à la seizième Provinciale ne parut pas à ce moment. L'auteur de la Préface, mise au recueil des Réponses imprimé en 1657, explique les motifs de ce silence: « Ce fut alors que les Jesuites firent connoistre de quel esprit ils avoient esté portés à la defense de leur doctrine : Car il leur arriva en