Paris de ma fenêtre/06
VI
Si une époque enfante l’art qu’elle mérite, quel art couve au sein d’une rêverie sombre, qui attend encore son aurore ? Parmi deux millions d’hommes prisonniers, des artistes d’aujourd’hui et de demain, tourmentés de conceptions captives, détiennent les secrets de ce qui sera l’art de la paix. Entre 1914 et 1918, des doigts virils occupèrent pareillement l’oisiveté des tranchées, modelèrent la glaise et ciselèrent l’anneau d’aluminium. Dans ces tiroirs qu’on n’ouvre presque jamais, dans ces « débarras » qui sont les coins les plus embarrassés d’un logis, nous trouvons encore la bague de métal terne — une femme nue — le culot d’obus — chrysanthèmes repoussés — un bâton de bois tors, incisé au couteau en écailles de serpent, avec sa date.
De la même période s’élevèrent les peintres et les sculpteurs dotés d’un génie personnel, qui devinrent notoires. Le reste de ceux qui rêvaient d’art sous les armes est retombé à ras de terre, y a vécu un mauvais quart de siècle hasardeux et cahoté, a suffi aux besoins d’un art quotidien, éparpillé selon les exigences de l’ameublement, de la décoration murale, de la joaillerie de fantaisie. Celle-ci, qui fut chez nous florissante, se tient immobile depuis deux années déjà, et ses modèles, connus, n’attendent que de céder la place à de nouvelles inspirations françaises.
Il n’y a pas que la guerre qui paralyse l’essor de l’esprit et ses réalisations dans tous les domaines. L’art français a déjà traversé, hors des effusions sanglantes, des périodes déplorables, où tout, même la littérature, semblait frappé d’une petite malédiction humiliante, qui s’étendit de « La Parisienne », affreux bibelot monumental, debout sur la porte d’une Exposition universelle, jusqu’au seau à charbon de la baronne Deslandes, en figure de crapaud béant, bosselé de pustules et l’œil exorbité.
Il n’y aura pas de rédemption pour les œuvres d’une fâcheuse époque festonnée de tænias. Une rétrospective de 1900 ne susciterait que de l’horreur, si l’on en excepte quelques modes féminines, gracieuses, long voilées, angéliformes, nées d’ailleurs de la nécessité des contrastes : à chaque monstre ne fallait-il pas son séraphin ? Je portais moi-même des bandeaux à la vierge qui m’allaient comme un anneau dans le nez, et J.-L. Forain, qui n’avait pas encore taillé sa barbe ni ses cheveux, m’appelait son « ange de minuit. »
Après tout, il y eut des ridicules pires : Jean Lorrain avait élevé au grade de « voyou mystique » une certaine Mrs Clarke de qui l’œil vert, la toison rousse, le fuyant galbe de sirène s’accommodaient de fourreaux pailletés, verts et bleus. Avec sang-froid et régularité, cette jeune femme enfantait chaque jour un pastel représentant une tête coupée, flottante parmi les nymphéas et les iris noirs. Tantôt la tête exsangue ouvrait des yeux mauves ; tantôt elle les tenait clos… « Vous ne peignez jamais de corps ? » demandai-je à la victime, mal dirigée, de Burne Jones. Elle ne me fit pas d’autre réponse qu’un « oh ! » scandalisé.
Où sont tant de chefs décollés ? Où, les décapitées que peignait aussi Mme Jacquemin ? Tout cela paraît plus lointain, plus aboli que le Directoire. De nos vitrines veuves de comestibles, mais où abonde le « souvenir de Paris », les raz de marée qui condamnent rituellement une époque sous sa forme de pacotille ont balayé toutes les vierges damnées, y compris, en formats divers, certaine « Mélusine », blanc maléfice, fée à queue de serpent qu’étreignait un sombre chevalier de bronze… Avouerai-je que je ne lui préfère aucune des petites femmes nues qui lèvent leur jambe de verre filé, de porcelaine, de galalithe…
J’attends — oh ! patiemment — que notre époque ait enfanté son vase. À chaque âge ingrat d’un art nouveau, à chaque épanouissement difficile de l’objet d’art échoit le devoir de mettre au jour un vase-type, qui lui-même s’inspire du gabarit féminin. Comme la femme, le vase a un col, des flancs plus ou moins épanouis, une base étroite. Il arbore des hanches importantes si Vénus est plantureuse, et maigrit en même temps qu’elle. Nous eûmes le vase Valloton et le vase Willette ronds du séant, un peu canailles et trapus. Le vase Henner fut pâle et long, et l’ambiguïté des sexes créa le stupide « uniflore », fait pour la tige d’une seule fleur. Cependant 1900, de tout économe, tenait en mépris le diamant et s’engouait des pierres glauques. C’est dans le même temps que j’entendis une artiste de music-hall lamenter le vol de ses bijoux : « Il y en avait, pleurait-elle, pour plus de six cents francs ! »
Rêve de potier sans argile, image caressée par un céramiste dont le four est froid, le vase-type de 1940 mérite d’avoir l’estomac écrasé, les lombes maigres, un brin de scoliose. Du moins, dans son ombre étroite, sur ses flancs sous-alimentés, ne s’inscrira aucun des monstres obligatoires, repoussoirs des anges fin-de-siècle.
Ce n’est pas dans l’esprit de l’homme affligé, lucide au sein de sa longue douleur, que naît et se développe l’horreur décorative. Je ne crains pas de revoir, façonné en cendrier, le fruit difforme d’une insomnie. Ni la théière — elle existe encore — qui vomissait le thé par sa hideuse petite bouche de poisson-lune, et poisson-lune aussi étaient ses flancs écailleux. La prospérité peut jouer à se faire peur, à se faire un peu mal, requérir de l’art certain frisson, l’attrait du laid et sa violente influence sur le beau. Mais soyons certains que tant d’hommes, de qui l’art est le glorieux souci, lorsqu’ils émergeront d’une réclusion dont ils osent à peine compter les jours, seront passionnément portés vers un art clair, vers son expression la plus lisible, la plus imprégnée des vertus de l’air libre et de la lumière retrouvée.
À messieurs les locataires et autres. Prière de fermer la porte cochère à cause des rats qui pourraient entrer ou sortir. Merci !
Ainsi ma concierge m’apprit qu’on dératisait Paris. Si c’est une bonne chose, ce n’est pas un joli mot. Dans mon quartier, la battue n’a fait aucun bruit. Je m’attendais à pis. Les immeubles profonds et fragiles du Palais-Royal se prêtent à toutes les conjectures romanesques. Les lézardes inscrivent sur les murs intérieurs des arborescences de foudre, et la bonne volonté des propriétaires ne peut que prolonger, tant bien que mal, la durée d’un beau monument hâtivement, assez légèrement construit. Chose étrange, il n’y avait point de rats dans cette cité quadrangulaire, si symétriquement aménagée en cases pour la vie humaine que vous pouvez deviner, en levant la tête vers ses trois étages et demi, sous quel cintre d’entresol dort, veille Jean Cocteau, à quelle fenêtre Christian Bérard demande une belle lumière sur ses croquis, derrière quel store mi-baissé Mireille travaillait ses chansons sur un piano à queue bleu ciel, et Paul Reboux ses romans historiques. 1939 et 1940 ont quelque peu bousculé la routine qu’aiment les artistes, ces faux bohèmes… Nous autres, habitants du Palais-Royal, nous en savons encore davantage sur nos gîtes, vus du dehors. Là, disons-nous, doit être une cheminée, jolie et séculaire ; là une pièce sans fenêtres, entaillée dans la profondeur de l’enceinte ; là une étrange cuisine cernée de vitres comme un guichet de banque… Nous imaginons les caves mélodramatiques qui ne soutiendraient pas un bombardement, contenant pour le moins un bailli muré, l’issue d’un souterrain, le squelette d’un aristocrate traqué sous la Terreur…
Mais de rats, nous n’en avons point. Pourquoi ? Je ne sais. Peut-être parce que nous manquons de stocks alimentaires. Le rat ne tient pas concile sans motif. Il a laissé aux combattants de l’ancienne guerre le souvenir d’un adversaire hardi, redoutable tant par la valeur que par le nombre, et un sentiment général d’horreur, suscité moins par ses pattes, ses dents, que par sa queue froide et serpentiforme, que par l’impossibilité de le dénombrer. Devant l’invasion des fourmis, des termites et des rats, l’homme désespère à partir du moment où il ne peut plus supputer les effectifs envahisseurs. Je lâchai pied, une fois, devant les fourmis — aussi bien, comment les détruire ? — qui avaient construit en deux années, autour du tronc d’un jeune bouleau, une fourmilière conique, haute de deux mètres. Et le poète Renée Vivien ne voulut plus entendre parler d’une propriété méridionale où les crapauds étaient, disait-elle, « plus nombreux que les étoiles de la mer et les grains de sable du ciel ».
Kipling assure que l’Asiatique ne frémit pas du frisson qui secoue l’Européen à la rencontre d’un serpent, même inoffensif. La peur de la souris est-elle aussi occidentale ? Il est étrange de voir que le passage d’une souris minuscule entre deux rangs de fauteuils d’orchestre provoque, parmi le public féminin, deux réflexes : monter tout debout sur le siège du fauteuil, puis serrer à deux mains les jupes autour des jambes. Et que feraient les femmes d’aujourd’hui qui n’ont plus que des jambes sans jupes ? J’avoue, sans y mettre d’orgueil, que souris et rats ne me font pas chavirer le cœur. Des égoutiers de ma connaissance m’ont documentée sur le rat, qu’ils tiennent pour intelligent, très courageux et capable de solidarité au point que si un rat, tombé à l’égout, ne peut s’agripper aux parois maçonnées, dix rats, cinquante rats se jettent à la nage, le secourent de la patte et de la dent, lui offrent, pour qu’il y croche sa mâchoire, le gouvernail de leur queue.
J’ai eu le plaisir d’approcher les rats qu’apprivoisait Rachilde. La romancière prit pour le caractère du rat une estime telle qu’il supplanta chez elle les autres animaux familiers. Blancs et beiges, bruns, certains d’un gris de taupe, lustrés, ses cinq ou six rats quittaient, réintégraient librement une cage dont la porte restait souvent ouverte, comme eussent fait des perruches privées. « Les rats sont à mon gré, disait Mme Rachilde ; ils ont l’attachement solide et le caractère fier. » De fait, ils entendaient ses paroles et ses appels avec joie et obéissance, et, comme elle, ils avaient l’œil d’un éclat fixe, les dents aiguës et intactes.
C’est à Lyon que j’ai passé le mois d’août 1940 ; j’y besognais pour Candide avant de rentrer à Paris. Quelle « dératisation » vaudrait contre la souris très petite, plus beige que grise, qui pullule au sein des profonds immeubles, le long des quais du Rhône ? Dès la première nuit, je reconnus le rongement typique, la dent qui use la boiserie, puisqu’il faut qu’en retour la boiserie use la dent, sous peine que les incisives n’allongent mortellement. Puis vinrent les jeux nocturnes et les galopades, et le langage des souris déchaînées, ce gazouillement qui ressemble à celui de l’oiseau. Je craignis pour mon précieux kilo de sucre, pour ma livre de chocolat. Et je déposai en bonne place les articles de mes offres de paix — miettes de petit déjeuner, quelques amandes — qui furent acceptées.
Avec les ombres du soir, un couple de souris entrait par la porte-fenêtre, tous les jours, passait sous ma table à écrire devant mes pieds immobiles, et se rendait au festin. Pour s’en aller, si la fenêtre était close, elles sortaient par une vermoulure de la plinthe. Un jour que le garçon d’étage voulait balayer le repas de mes invitées, je l’arrêtai :
— N’y touchez pas ! C’est pour mes souris !
Il ne comprit pas d’abord, et je répétai. Alors il pâlit, ouvrit la bouche sans proférer aucun son, et sortit pour ne plus revenir.
J’aurais trouvé plus de compréhension et d’alliance chez un de mes beaux-pères, que j’ai trop peu connu, M. Albert Gauthier-Villars, éditeur, dont les stocks de livres se trouvèrent autrefois menacés par les souris. Contre elles, bastionnées dans l’insondable quai des Grands-Augustins, il eut d’abord une fox-terrière passionnée, dupe de ses hallucinations, qui voyait du rat partout, prétendait escalader des murailles de livres, les écroulait et s’ensevelissait sous leurs ruines avec des cris hystériques. Puis il y eut la mort-aux-rats et des pièges. Puis le découragement et la résignation…
Une nuit, l’un des fils Gauthier-Villars — celui qui signa plus tard Willy — inquiet de voir son père prolonger sa veille, entra dans son cabinet de travail pour lui rappeler l’heure. Sur le bureau, dans le petit cirque de lumière protégé par l’abat-jour vert, une demi-douzaine de souris s’ébattaient, se becquetaient du museau, se peignaient les moustaches et cueillaient, confiantes, des brins de gâteau, du sucre effrité, dans la main du sensible éditeur…
Une rechute est pire que la maladie. Le froid d’avril est plus dévastateur que les frimas de décembre. Que laissera-t-elle, la bise du nord-est qui sévit la semaine passée, d’une neige délicate de pétales, blanc vert sur les pruniers, blanc crème sur les poiriers, blanc rose sur les premiers pommiers, blanc pur et un peu bleu en manchon autour des rameaux des cerisiers ?
L’arbre fruitier, qui fleurit en dépit de tout, demande au moment de son défleurissement un temps tiède et calme. Si les pétales forment, chus au pied de l’arbre, un tapis égal, il y a de belles chances de fruits, et les propriétaires normands ne manquent pas d’aller voir, quand les vergers passent fleur, si leurs pommiers ont bien « neigé » en rond autour des troncs. Cette année, tout arbre est en retard, même le lilas, et les nids eux-mêmes ne se hâtent point. Je les surveille, ceux-ci, comme je peux, n’ayant ni moyen ni sujet de quitter Paris. Il me reste le familier, le poussiéreux passereau des jardins publics, les mésanges acclimatées aux Tuileries et au Palais-Royal.
Quand le temps en sera venu, j’irai au Bois pour écouter, liquide, étoilé de longues notes lumineuses, de plaintes ascendantes qui s’écroulent en roulades, le chant des rossignols. Dédaigneux des désastres et des tumultes que suscite l’homme, depuis quarante-sept ans que j’habite Paris, le rossignol n’a jamais failli au rendez-vous que je lui donne. Pendant les accalmies d’un sévère bombardement nocturne, au printemps de 1918, mille rossignols suspendaient aux arbres du Bois ce feston de notes pures qui commence aigu, descend au grave, remonte vers les sommets du son, et se dénoue dans le silence.
Le retentissant, l’harmonieux petit oiseau gris roux a imposé, dans tous les pays où il chante, ses légendes. En Bourgogne, on assure qu’il est devenu nocturne pour échapper, en veillant, aux cornes de la vigne qui l’avaient ligoté pendant son sommeil. En Asie, il a détourné la Mort qui venait chercher l’empereur de Chine. Déjà, elle s’asseyait sur le lit impérial, et levait son sabre pareil à un croissant d’astre… Mais le rossignol se mit à chanter pour la Mort : « Délaisse cette chambre étouffante, et suis-moi, car il n’y a rien qui égale le clair de lune et mon chant ruisselant ensemble sur les fleurs et les tombeaux… » La Mort se leva de la couche quasi funéraire, s’en alla rêver sous la lune et les trilles du rossignol…
Au Bois de Boulogne, l’endroit que je nommais « le quartier des rossignols » n’est pas très vaste. Il occupait, il occupe encore, je pense, un petit territoire pauvre en allées carrossables, au nord-est du grand lac. Chantant tous ensemble leur chant coupé de pauses, il arrivait que les rossignols du « quartier » se tussent, un moment, tous ensemble. Mais le silence alors participait de leur mélodie, comme le sillage appartient au reflet qui embrase l’eau. Le silence présageait le chant, le préparait, lui donnait un brusque essor, et les rossignols, unanimes, reprenaient voix…
Une région voisine était aimée des mésanges. D’un couple à l’autre passent, par droit de conquête, les creux d’arbres, les troncs évidés par l’âge et l’anémie. Hardies en couples isolés, les mésanges en nombre sont merveilleusement jacassières et braves. L’homme fauteur de guerres, fabricant d’enfants martyrs, assure que la mésange est « féroce ». Ce n’est pas à ce propos humain que je m’arrêterai. Mais j’ai vu les valeureuses, les spirituelles mésanges — mésange nonnette coiffée de noir, mésange bleue touchée d’azur, mésange charbonnière à camail modeste — bannir, d’un rond-point qu’elles avaient élu, un couple de geais auquel elles n’ont littéralement pas laissé placer un mot. Le bec fort et souvent sale, le gros corps des geais et leurs habitudes d’usurpateurs, tout cela fondit devant la troupe des mésanges irritées, devant les ravissantes figures enivrées de colère, les injures chevrotées et les toutes petites serres fragiles.
De même j’ai vu souvent la Chatte — cette Chatte qui régnait sur nous — lâcher prise sous l’attaque d’un rouge-gorge mâle, toujours le même, établi avec sa famille dans un bosquet d’ormeaux. Il n’était pas plus gros qu’une noix qui eût eu des ailes, et son petit poitrail bombé avait la couleur des giroflées rousses. Une autorité sans bornes émanait de lui. Dès que la Chatte entrait sous bois, il s’annonçait par des « tsk, tsk » furieux, descendait de branche en branche au-dessus de son ennemie, oubliait le péril jusqu’à piquer du bec le doux front bleu et les oreilles sacrées de la Chatte. Hors de notre présence, qu’eût fait celle-ci ? Je ne sais. Mais elle était élevée à laisser les pinsons picorer le millet à portée de sa patte, et à baisser les yeux quand passait, volant dans l’air, certain écureuil. La Chatte supportait donc l’outrecuidance du rouge-gorge et détournait la conversation en feignant de chasser la taupe.
— Une taupe ! Une taupe ! s’écriait-elle.
Et de gratter follement la terre friable, égrugée cent fois par les lapins et, sans doute, les taupes. Mais la taupe qu’annonçait notre Chatte, nous ne la vîmes qu’une fois, une fois que le rouge-gorge était allé, dirai-je, un peu fort en cherchant à pincer le bout de la queue vénérée de la Chatte.
— Il faut en rire, dit la Chatte, il faut en rire… Une taupe ! Une taupe !
Et elle creusait la terre diligemment… Si diligemment que nous aperçûmes, dans le trou, un groin lilas, des petites mains roses, un ventre en poire, des yeux que suppliciait la lumière du jour… une taupe enfin, une taupe tout entière et bien vivante…
— Bravo, Chatte ! Vous avez trouvé une taupe ! Chatte, bravo !
— C’est ça, une taupe ? s’écria sans paroles la Chatte. Dieu, quelle horreur !
Elle secoua, de dégoût, ses pattes qui avaient effleuré le monstre, et s’enfuit.