Pausanias, Béotie-1, chapitre XV

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Traduction par M. Clavier.
J.-M. Eberhart (5p. 92-96).

CHAPITRE XV.


Guerre des Thébains contre Alexandre, tyran de Thessalie. Orchoméniens. Mort d'Épaminondas. Inscription sur sa statue.

QUELQUE temps après, Alexandre, tyran dans la Thessalie, ayant, par méfiance et sans aucun égard, mis aux fers Pélopidas qui s'était rendu auprès de lui, le regardant comme son ami et comme celui du peuple Thébain, les Thébains se mirent aussitôt en marche pour aller attaquer Alexandre ; ils prirent pour chef de cette expédition Cléomène qu'ils avoient nommé Béotarque. Épaminondas se trouvait alors dans l'armée comme simple soldat.


Lorsque les Thébains furent arrivés aux Thermopyles, Alexandre, qui s'était mis en embuscade, les attaqua dans les défilés ; comme il paraissait très difficile de se tirer de ce mauvais pas, toute l'armée déféra le commandement à Épaminondas, et les Béotarques eux-mêmes lui cédèrent volontairement leur autorité. Alexandre, dès qu'il vit Épaminondas à la tête de l'armée ennemie, n'eut plus autant de confiance en ses forces, et relâcha de lui-même Pélopidas.

Les Thébains, pendant l'absence d'Épaminondas, chassèrent les Orchoméniens de leur pays ; ce général regarda leur expulsion comme un très grand malheur, et dit que, s'il avait été présent, les Thébains ne se seraient point portés à une entreprise pareille. leur de leur jeunesse, lorsque ce jour fatal sera arrivé, on pourra prendre Céresse, mais autrement elle est imprenable.

Ayant été de nouveau nommé Béotarque, et étant entré avec une armée de Béotiens dans le Péloponnèse, il défit dans les environs de Léchée, les Lacédémoniens réunis aux Achéens de Pellène et aux troupes que Charbrias avait amenées d'Athènes. Les Thébains étaient dans l'usage de relâcher pour de l'argent, tous les prisonniers qu'ils faisaient, à l'exception des exilés Béotiens qu'ils punissaient de mort; Épaminondas ayant pris Phubia, petite ville des Sicyoniens, où étaient la plupart de ces exilés, il les laissa tous aller moyennant une rançon, leur donnant à chacun pour patrie une autre ville que celle d'où ils étaient.

Étant arrivé à Mantinée avec son armée, il remporta encore une victoire ; mais il fut tué par un Athénien, et d'après le tableau qu'on voit à Athènes où l'on a représenté le combat de la cavalerie, il fut tué par Gryllus, fils de Xénophon, qui suivit Cyrus dans son expédition contre Artaxerxés, et qui ramena les Grecs jusqu'à la mer.

On voit sur la statue d'Épaminondas une inscription en vers élégiaques, qui dit entre autres choses, qu'il

CHAPITRE XVI.


Autres monuments de Thèbes. Temple d'Ammon. Temple et statue de Cérès Thesmophore. Temple de Bacchus Lysius.

LE temple d'Ammon est à peu de distance de la statue d'Épaminondas ; la statue du dieu a été érigée par Pindare, et elle est l'ouvrage de Calamis. Ce poète envoya aussi aux Ammoniens de la Libye un hymne en l'honneur d'Ammon ; c'est celui que l'on voit encore maintenant sur un cippe triangulaire auprès de l'autel que Ptolémée, fils de Lagus et dédié à Ammon. Vous trouvez à Thèbes après le temple d'Aramon, ce qu'on nomme ; l'Œonoscopeium ( endroit pour regarder les oiseaux) de Tirésias et près de là, le temple de la Fortune ; elle portait Plutus enfant.


Les Thébains disent que le visage et les mains de cette statue sont de Xénophon, Athénienet