Pendant l’Exil Tome II Congrès des étudiants belges

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IV

CONGRÈS DES ÉTUDIANTS

Un congrès des étudiants se fait en Belgique. Victor Hugo est prié d’y assister.

Bruxelles, 23 octobre 1865.

Votre honorable invitation me parvient au moment de mon départ pour Guernesey. C’est un regret pour moi de ne pouvoir assister à votre noble et touchante réunion.

Votre congrès d’étudiants prend une généreuse initiative. Vous êtes dans le sens du siècle et vous marchez. Vous prouvez le mouvement. C’est bien.

Par la fraternité des écoles, vous faites l’annonce de la fraternité des peuples, vous réalisez aujourd’hui ce que nous rêvons pour demain. Qui serait l’avant-garde si ce n’est vous, jeunes gens ? L’union des nations, ce grand but, lointain encore, des penseurs et des philosophes, est, dès à l’instant, visible en vous. J’applaudis à votre œuvre de concorde et à cette paix des hommes déjà signée entre nos enfants. J’aime dans la jeunesse sa ressemblance avec l’avenir.

Une porte est ouverte devant nous. Sur cette porte on lit : Paix et liberté ! Passez-y les premiers ; vous en êtes dignes, c’est l’arc de triomphe du progrès.

Je suis avec vous du fond du cœur.

Victor Hugo