Pensées (Pascal)/Édition de Port-Royal (1669)/01

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I.

Contre l’Indifference des Athées.


Que ceux qui combattent la Religion apprennent au moins quelle elle eſt avant que de la combattre. Si cette Religion ſe vantoit d’avoir une veuë claire de Dieu, & de le poſſeder à découvert & ſans voile, ce ſeroit la combattre que de dire qu’on ne voit rien dans le monde qui le monſtre avec cette évidence. Mais puis qu’elle dit au contraire que les hommes ſont dans les tenebres, & dans l’éloignement de Dieu, qu’il ſ’eſt caché à leur connoiſſance, & que c’eſt meſme le nom qu’il ſe donne dans les Eſcritures, Deus abſconditus : & enfin ſi elle travaille également à établir ces deux choſes ; que Dieu a mis des marques ſenſibles dans l’Egliſe pour ſe faire reconnoiſtre à ceux qui le chercheroient ſincerement ; & qu’il les a couvertes neanmoins de telle ſorte qu’il ne ſera apperceu que de ceux qui le cherchent de tout leur cœur ; quel avantage peuvent-ils tirer, lors que dans la negligence où ils ſont profeſſion d’eſtre de chercher la verité, ils crient que rien ne la leur monſtre ; puiſque cette obſcurité où ils ſont, & qu’ils objectent à l’Egliſe ne fait qu’établir une des choſes qu’elle ſoûtient ſans toucher à l’autre, & confirme ſa doctrine bien loin de la ruiner ?

Il faudroit pour la combattre qu’ils criaſſent qu’ils ont fait tous leurs efforts pour chercher par tout, & meſme dans ce que l’Eglise propoſe pour s’en instruire, mais ſans aucune ſatisfaction. S’ils parloient de la ſorte, ils combattroient à la verité une de ſes prétentions. Mais j’eſpere monſtrer icy qu’il n’y a point de perſonne raiſonnable qui puiſſe parler de la ſorte ; & j’oſe meſme dire que jamais perſonne ne l’a fait. On ſçait aſſez de quelle maniere agiſſent ceux qui ſont dans cet eſprit. Ils croyent avoir fait de grands efforts pour s’inſtruire lors qu’ils ont employé quelques heures à la lecture de l’Eſcriture & qu’ils ont interrogé quelqu’Eccleſiaſtique ſur les veritez de la foy. Aprés cela ils ſe vantent d’avoir cherché ſans ſuccez dans les livres & parmy les hommes. Mais en verité je ne puis m’empeſcher de leur dire ce que j’ay dit ſouvent, que cette negligence n’eſt pas ſupportable. Il ne s’agit pas icy de l’intereſt leger de quelque perſonne étrangere : Il s’agit de nous-meſme & de noſtre tout.

L’immortalité de l’ame eſt une choſe qui nous importe ſi fort, & qui nous touche ſi profondément, qu’il faut avoir perdu tout ſentiment pour eſtre dans l’indifference de ſçavoir ce qui en eſt. Toutes nos actions & toutes nos penſées doivent prendre des routes ſi differentes ſelon qu’il y aura des biens eternels à eſperer ou non, qu’il eſt impoſſible de faire une demarche avec ſens & jugement qu’en la reglant par la veuë de ce point qui doit eſtre noſtre dernier objet.

Ainſi noſtre premier intereſt & noſtre premier devoir eſt de nous éclaircir ſur ce ſujet d’où dépend toute noſtre conduite. Et c’eſt pourquoy parmy ceux qui n’en ſont pas perſuadez, je fais une extrême difference entre ceus qui travaillent de toutes leurs forces à s’en inſtruire, & ceux qui vivent ſans s’en mettre en peine & ſans y penſer.

Je ne puis avoir que de la compaſſion pour ceux qui gémiſſent ſincerement dans ce doute, qui le regardent comme le dernier des malheurs, & qui n’épargnant rien pour en ſortir font de cette recherche leur principale & leur plus ſerieuſe occupation. Mais pour ceux qui paſſent leur vie ſans penſer à cette derniere fin de la vie, & qui par cette ſeule raiſon, qu’ils ne trouvent pas en eux-meſmes des lumieres qui les perſuadent, negligent d’en chercher ailleurs, & d’examiner à fond ſi cette opinion eſt de celle que le peuple reçoit par une ſimplicité credule, ou de celles qui quoy qu’obſcures d’elles-meſmes ont neanmoins un fondement tres ſolide, je les conſidere d’une maniere toute differente. Cette negligence en une affaire où il s’agit d’eux-meſmes, de leur eternité, de leur tout, m’irrite plus qu’elle ne m’attendrit ; elle m’étonne & m’épouvante ; c’eſt un monſtre pour moy. Je ne dis pas cecy par le zele pieux d’une devotion ſpirituelle. Je pretends au contraire que l’amour propre, que l’intereſt humain, que la plus ſimple lumiere de la raiſon nous doit donner ces ſentimens. Il ne faut voir pour cela que ce que voyent les perſonnes les moins éclairées.

Il ne faut pas avoir l’ame fort élevée pour comprendre qu’il n’y a point icy de ſatisfaction veritable & ſolide, que tous nos plaiſirs ne ſont que vanité, que nos maux ſont infinis, & qu’enfin la mort qui nous menace à chaque inſtant nous doit mettre dans peu d’années, & peut-eſtre en peu de jours dans un eſtat eternel de bonheur, ou de malheur, ou d’anneantiſſement. Entre nous & le ciel, l’enfer, ou le neant il n’y a donc que la vie qui eſt la choſe du monde la plus fragile ; & le ciel n’eſtant pas certainement pour ceux qui doutent ſi leur ame eſt immortelle, ils n’ont à attendre que l’enfer ou le neant.

Il n’y a rien de plus réel que cela ny de plus terrible. Faiſons tant que nous voudrons les braves, voila la fin qui attend la plus belle vie du monde.

C’eſt envain qu’ils détournent leur penſée de cette eternité qui les attend, comme s’ils la pouvoient anneantir en n’y penſant point. Elle ſubſiſte malgré eux, elle s’avance, & la mort qui la doit ouvrir les mettra infailliblement dans peu de temps dans l’horrible neceſſité d’eſtre eternellement ou anneantis, ou malheureux.

Voila un doute d’une terrible conſequence ; & c’eſt déja aſſurément un tres-grand mal que d’eſtre dans ce doute ; mais c’eſt au moins un devoir indiſpenſable de chercher quand on y eſt. Ainſi celuy qui doute & qui ne cherche pas eſt tout enſemble & bien injuste, & bien malheureux. Que s’il eſt avec cela tranquille & ſatisfait, qu’il en faſſe profeſſion, & enfin qu’il en faſſe vanité, & que ce ſoit de cet eſtat meſme qu’il faſſe le ſujet de ſa joye & de ſa vanité, je n’ay point de termes pour qualifier une ſi extravagante creature.

Où peut-on prendre ces ſentimens ? Quel ſujet de joye trouve-t’on à n’attendre plus que des miſeres ſans reſource ? Quel ſujet de vanité de ſe voir dans des obſcuritez impenetrables ? Quelle conſolation de n’attendre jamais de conſolateur ?

Ce repos dans cette ignorance eſt une choſe monſtrueuſe, & dont il faut faire ſentir l’extravagance & la ſtupidité à ceux qui y paſſent leur vie, en leur repreſentant ce qui ſe paſſe en eux-meſmes, pour les confondre par la veuë de leur folie. Car voicy comment raiſonnent les hommes quand il choiſiſſent de vivre dans cette ignorance de ce qu’ils font, & ſans en rechercher d’éclairciſſement.

Je ne ſçay qui m’a mis au monde, ny ce que c’eſt que le monde, ny que moy-meſme. Je ſuis dans une ignorance terrible de toutes choſes. Je ne ſçay ce que c’eſt que mon corps, que mes ſens, que mon ame ; & cette partie meſme de moy qui penſe ce que je dis, & qui fait reflexion ſur tout & sur elle-meſme, ne ſe connoiſt non plus que le reſte. Je voy ces effroyables eſpaces de l’Univers qui m’enferment, & je me trouve attaché à un coin de cette vaſte eſtenduë, ſans ſçavoir pourquoy je ſuis plûtoſt placé en ce lieu qu’en un autre, ny pourquoy ce peu de temps qui m’eſt donné à vivre m’eſt aſſigné à ce point plûtoſt qu’à un autre de toute l’eternité qui m’a precedé, & de toute celle qui me ſuit. Je ne voy que des infinitez de toutes parts qui m’engloutiſſent comme un atome, & comme une ombre qui ne dure qu’un inſtant ſans retour. Tout ce que je connois c’eſt ce que je dois bientoſt mourir ; mais ce que j’ignore le plus c’eſt cette mort meſme que je ne ſçaurois éviter.

Comme je ne ſçay d’où je viens, auſſi je ne ſçay où je vais ; & je ſçay ſeulement qu’en ſortant de ce monde, je tombe pour jamais ou dans le neant, ou dans les mains d’un Dieu irrité, ſans ſçavoir à laquelle de ces deux conditions je dois eſtre eternellement en partage.

Voila mon eſtat plein de miſere, de foibleſſe, d’obſcurité. Et de tout cela je conclus que je dois donc paſſer tous les jours de ma vie ſans ſonger à ce qui me doit arriver, & que je n’ay qu’à ſuivre mes inclinations ſans reflexion & ſans inquietude, en faiſant tout ce qu’il faut pour tomber dans le malheur eternel au cas que ce qu’on en dit ſoit veritable. Peut-eſtre que je pourrois trouver quelqu’éclairciſſement dans mes doutes ; mais je n’en veux pas prendre la peine, ny faire un pas pour le chercher ; & en traittant avec mépris ceux qui ſe travailleroient de ce ſoin, je veux aller ſans prévoyance & ſans crainte tenter un ſi grand evenement, & me laiſſer mollement conduire à la mort dans l’incertitude de l’eternité de ma condition future.

En verité il eſt glorieux à la Religion d’avoir pour ennemis des hommes ſi déraiſonnables ; & leur oppoſition luy eſt ſi peu dangereuſe qu’elle ſert au contraire à l’établiſſement des principalles veritez qu’elle nous enſeigne. Car la foy Chreſtienne ne va principalement qu’à eſtablir ces deux choſes, la corruption de la nature, & la redemption de Jesus-Christ. Or s’ils ne ſervent pas à monſtrer la verité de la redemption par la ſainteté de leurs mœurs, ils ſervent au moins admirablement à monſtrer la corruption de la nature par des ſentiments ſi dénaturez.

Rien n’eſt ſi important à l’homme que ſon eſtat ; rien ne luy eſt ſi redoutable que l’eternité. Et ainſi qu’il ſe trouve des hommes indifferens à la perte de leur eſtre, & au peril d’une eternité de miſere, cela n’eſt point naturel. Ils ſont tous autres à l’égard de toutes les autres choſes : ils craignent juſqu’aux plus petites, ils les prévoyent, ils les ſentent ; & ce meſme homme qui paſſe les jours & les nuits dans la rage & dans le deſeſpoir pour la perte d’une charge, ou pour quelqu’offenſe imaginaire à ſon honneur, eſt celuy là-meſme qui ſçait qu’il va tout perdre par la mort, & qui demeure neanmoins ſans inquietude, ſans trouble, & ſans émotion. Cette étrange inſenſibilité pour les choſes les plus terribles dans un cœur ſi ſenſibles au plus legeres, eſt une choſe monſtrueuſe ; c’eſt un enchantement incomprehenſible, & un aſſoupiſſement ſurnaturel.

Un homme dans un cachot ne ſçachant ſi ſon arreſt eſt donné, n’ayant plus qu’une heure ſuffiſant, s’il ſçait qu’il eſt donné, pour le faire revoquer, il eſt contre la nature qu’il employe cette heure-là non à s’informer ſi cet arreſt eſt donné, mais à joüer, & à ſe divertir. C’eſt l’eſtat où ſe trouuvent ces perſonnes, avec cette difference que les maux dont ils ſont menacez ſont bien autres que la ſimple perte de la vie & un ſupplice paſſager que ce priſonnier apprehenderoit. Cependant ils courent ſans ſoucy dans le précipice aprés avoir mis quelque choſe devant leurs yeux pour s’empeſcher de le voir, & ils ſe moquent de ceux qui les en avertiſſent.

Ainſi non ſeulement le zele de ceux qui cherchent Dieu prouve la veritable Religion, mais auſſi l’aveuglement de ceux qui ne le cherchent pas, & qui vivent dans cette horrible negligence. Il faut qu’il y ait un étrange renverſement dans la nature de l’homme pour vivre dans cet eſtat, & encore plus pour en faire vanité. Car quand ils auroient une certitude entiere qu’ils n’auroient rien à craindre aprés la mort que de tomber dans le neant, ne ſeroit-ce pas un ſujet de deſeſpoir plutoſt que de vanité ? N’eſt-ce donc pas une folie inconcevable, n’en eſtant pas aſſurez, de faire gloire d’eſtre dans ce doute ?

Et neanmoins il eſt certain que l’homme eſt ſi dénaturé qu’il y a dans ſon cœur une ſemence de joye en cela. Ce repos brutal entre la crainte de l’enfer, & du neant ſemble ſi beau, que non ſeulement ceux qui ſont veritablement dans ce doute malheureux s’en glorifient ; mais que ceux meſme qui n’y ſont pas croyent qu’il leur eſt glorieux de feindre d’y eſtre. Car l’experience nous fait voir que la plus part de ceux qui s’en meſlent ſont de ce dernier genre ; que ce ſont des gens qui ſe contrefont, & qui ne ſont pas tels qu’ils veulent paroiſtre. Ce ſont des perſonnes qui ont ouy dire que les belles manieres du monde conſiſtent à faire ainſi l’emporté. C’eſt ce qu’ils appellent avoir ſecoüé le joug ; & la plus part ne le font que pour imiter les autres.

Mais s’ils ont encore tant ſoit peu de ſens commun, il n’eſt pas difficile de leur faire entendre combien ils s’abuſent en cherchant par là de l’eſtime. Ce n’eſt pas le moyen d’en aquerir, je dis meſme parmy les perſonnes du monde qui jugent ſainement des choſes, & qui ſçavent que la ſeule voye d’y reüſſir c’eſt de paroiſtre honneſte, fidelle, judicieux, & capable de ſervir utilement ſes amis ; parce que les hommes n’aiment naturellement que ce qui leur peut eſtre utile. Or quel avantage y a-t’il pour nous à ouïr dire à un homme qu’il a ſecoüé le joug, qu’il ne croit pas qu’il y ait un Dieu qui veille ſur ſes actions, qu’il ſe conſidere comme ſeul maiſtre de ſa conduite, qu’il ne penſe à en rendre compte qu’à ſoy meſme ? Penſe-t’il nous avoir porté par là à avoir deſormais bien de la confiance en luy, et a en attendre des conſolations, des conſeils, & des ſecours dans tous les beſoins de la vie ? Penſe-t’il nous avoir bien rejouïs de nous dire qu’il doute ſi noſtre ame eſt autre choſe qu’un peu de vent & de fumée, & encore de nous le dire d’un ton de voix fier & content ? Eſt-ce donc une choſe à dire gayement ; & n’eſt-ce pas une choſe à dire au contraire triſtement, comme la choſe du monde la plus triſte ?

S’ils y penſoient ſerieuſement ils verroient que cela eſt ſi mal pris, ſi contraire au bon ſens, ſi oppoſé à l’honneſteté, & ſi éloigné en toute maniere de ce bon air qu’ils cherchent, que rien n’eſt plus capable de leur attirer le meſpris & l’averſion des hommes, & de les faire paſſer pour des perſonnes ſans eſprit & ſans jugement. Et en effet ſi on leur fait rendre compte de leurs ſentimens & des raiſons qu’ils ont de douter de la Religion, ils diront des choſes ſi foibles & ſi baſſes qu’ils perſuaderoient plutoſt du contraire. C’eſtoit ce que leur diſoit un jour fort à propos une perſonne : Si vous continuez à diſcourir de la ſorte, leur diſoit-il, en verité vous me convertirez. Et il avoit raiſon ; car qui n’auroit horreur de ſe voir dans des ſentimens où l’on a pour compagnons des perſonnes ſi meſpriſables.

Ainſi ceux qui ne font que feindre ces ſentimens ſont bien mal-heureux de contraindre leur naturel pour ſe rendre les plus impertinens des hommes. S’ils ſont faſchez dans le fond de leur cœur de n’avoir pas plus de lumiere, qu’ils ne le diſſimulent point. Cette declaration ne ſera pas honteuſe. Il n’y a de honte qu’à n’en point avoir. Rien ne deſcouvre davantage une eſtrange foibleſſe d’eſprit que de ne pas connoiſtre quel eſt le malheur d’un homme ſans Dieu. Rien ne marque davantage une extrême baſſeſſe de cœur que de ne pas ſouhaitter la verité des promeſſes eternelles. Rien n’eſt plus laſche que de faire le brave contre Dieu. Qu’ils laiſſent donc ces impietez à ceux qui ſont aſſez mal nez pour en eſtre veritablement capables : qu’ils ſoient au moins honneſtes gens, s’ils ne peuvent encore eſtre Chreſtiens : & qu’ils reconnoiſſent enfin qu’il n’y a que de ſortes de perſonnes qu’on puiſſe appeller raiſonnables ; ou ceux qui ſervent Dieu de tout leur cœur, parce qu’ils le connoiſſent ; ou ceux qui le cherchent de tout leur cœur, parce qu’ils ne le connoiſſent pas encore.

C’eſt donc pour les perſonnes qui cherchent Dieux ſincerement, & qui reconnoiſſant leur miſere deſirent veritablement d’en ſortir, qu’il eſt juſte de travailler, afin de leur ayder à trouver la lumiere qu’ils n’ont pas.

Mais pour ceux qui vivent ſans le connoiſtre, & ſans le chercher, ils ſe jugent eux meſmes ſi peu dignes de leur ſoin, qu’ils ne ſont pas dignes du ſoin des autres : & il faut avoir toute la charité de la Religion qu’ils meſpriſent pour ne les pas meſpriſer juſqu’à les abandonner dans leur folie. Mais parce que cette Religion nous oblige de les regarder toûjours tant qu’ils feront en cette vie comme capables de la grace qui peut les éclairer, & de croire qu’ils peuvent eſtre dans peu de temps plus remplis de foy que nous de ſommes, & que nous pouvons au contraire tomber dans l’aveuglement où ils ſont ; il faut faire pour eux ce que nous voudrions qu’on fiſt pour nous ſi nous eſtions en leur place, & les appeller à avoir pitié d’eux meſmes, & à faire au moins quelques pas pour tenter s’ils ne trouveront point de lumiere. Qu’ils donnent à la lecture de cet ouvrage quelques unes de ces heures qu’ils employent ſi inutilement ailleurs. Peut eſtre y rencontrerons ils quelque choſe, ou du moins ils n’y perdront pas beaucoup. Mais pour ceux qui y apporteront une ſincerité parfaite & un parfait deſir de connoître la verité, j’eſpere qu’ils y auront ſatisfaction, & qu’ils ſeront convaincus des preuves d’une Religion ſi divine que l’on y a ramaſſées.