Petits poèmes russes/K. R. (le grand-duc Constantin)

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Traduction par Catulle Mendès.
G. Charpentier et E. Fasquelle, éditeurs (p. 73-76).

K. R.
Le grand-duc Constantin

(Konstantin Romanov)

LES DEUX ROSSIGNOLS




J’ouvris la fenêtre… Ah ! que j’étais triste et las…
Et je m’agenouillai vers le doux paysage.
Le souffle de la nuit printanière au visage
Me jeta l’odeur des lilas.


Le rossignol chantait sa chanson de féerie !
Je l’écoutai, les yeux par les pleurs envahis,
Et je rêvai, mélancolique, à mon pays,
À ma si lointaine patrie…

Là-bas, un rossignol, que je n’entendrai pas,
Chante sans rien savoir de l’humaine misère,
Chante toute la nuit sa chanson familière
Sur une branche de lilas !