Poésie (Rilke, trad. Betz)/Sonnets à Orphée/Seul qui éleva sa lyre
Apparence
SEUL QUI ÉLEVA SA LYRE…
Seul qui éleva sa lyre
au milieu des ombres,
peut en pressentant
rendre l’hommage infini.
Seul qui avec les morts
a mangé du pavot, du leur,
n’égarera pas même
le son le plus léger.
Le mirage dans l’étang
a beau parfois se troubler ;
connais l’image.
Dans l’empire double
les voix se font
tendres et éternelles.