Premier recueil de diverses poésies tant du feu sieur de Sponde que des sieurs Du Perron, de Bertaud, de Porchères et autres, non encor imprimées, recueillies par Raphaël Du Petit Val, 1604/Les Amours/Sonnet XIII

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, François d'Arbaud de Porchères
Premier recueil de diverses poésiesImprimerie Du Petit Val (p. 12).

XIII.


Tu disois, Archimede, ainsi qu'on nous fait croire
Qu'on te donnast un poinct pour bien te soustenir
Tu branlerois le monde, & le ferois venir,
Comme un faix plus leger de lieu en lieu s'emporte :

Puis que ton arc si beau, ta main estoit si forte
Si tu pouvois encore au monde revenir
Dans l'amour de mon cœur s'esforce à retenir
Tu trouverois ton poinct peut estre en quelque sorte.

Pourroit-on voir jamais plus de solidité
Qu'en ce qui bransle moins plus il est agité
Et prend son asseurance en l'inconstance mesme :

Il est seur, Archimede, & je n'en doute point
Pour bransler tout le monde & s'asseure d'un point
Il te falloit aimer aussi ferme que j'aime.