Premier recueil de diverses poésies tant du feu sieur de Sponde que des sieurs Du Perron, de Bertaud, de Porchères et autres, non encor imprimées, recueillies par Raphaël Du Petit Val, 1604/Les Amours/Sonnet XXII

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, François d'Arbaud de Porchères
Premier recueil de diverses poésiesImprimerie Du Petit Val (p. 17).

XXII.


On dit que dans le ciel, les diverses images
Des astres l'un à l'autre ensemble rapportez
Engendrent ici bas tant de diversitez
Et tantost de profits & tantost de dommages :

Tous leurs estats leur font à leur tour leur homages,
L'un baisse l'autre hausse : & tant de dignitez
Ont en maintes façons certains points limitez
Qui leur font & laisser & perdre leur visages.

Mon amour seur se treuve exempt de ses rigueurs
Si ce n'est pour accroistre encores ses vigueurs,
Mais non pas pour jamais d'un seul moment descendre.

Non pas s'il me falloit descendre dans la mort :
En somme il est, s'il faut par le ciel le comprendre,
Ferme ne plus ne moins que l'estoile du Nort.