Quand l’Esté dans ton lict tu te couches malade

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Quand l’Esté dans ton lict tu te couches malade
Les Amours, Texte établi par Hugues VaganayGarnier2 (p. 333).

XLIIII

Quand l’Esté dans ton lict tu te couches malade,
Couverte d’un linseul de roses tout semé,
Amour d’arc et de trousse et de fleches armé,
Caché dans ton chevet, se tient en embuscade.
Personne ne te voit, qui d’une couleur fade
Ne retourne au logis ou malade ou pâmé :
Qu’il ne sente d’amour tout son cœur entamé,
Ou ne soit esblouy des rais de ton œillade.
C’est un plaisir de voir tes cheveux arrangez
Sous un scofion peint d’une soye diverse :
Voir deça, voir delà tes membres allongez,
Et ta main, qui le lict nonchalante traverse,
Et ta voix qui me charme, et ma raison renverse
Si fort, que tous mes sens en deviennent changez.