Quelques documents relatifs à la discipline établie par M. Darby et d’autres frères en Angleterre vis-à-vis de l’assemblée de Béthesda/témoignage 1

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Quelques documents relatifs à la discipline établie par M. Darby et d’autres frères en Angleterre vis-à-vis de l’assemblée de Béthesda
James Attinger (p. 30-31).

En vous présentant quelques documents touchant la discipline telle qu’elle est établie en Suisse depuis l’année 1857, il est nécessaire que je vous dise quelques mots de ma position vis-à-vis de Béthesda, depuis l’année 1848 jusqu’à mon départ pour Cannes, à la fin de 1856. Je ne le ferais pas si ce qu’on vous a dit concernant mes motifs en allant à Cannes n’avait pas contribué à former votre jugement dans les décisions que vous avez prises. Je n’ai fait à Cannes que ce que j’avais fait en Suisse avant d’y aller, en voici les preuves :

Étant à Berne, en 1849, nous reçûmes à la table du Seigneur un frère et une sœur anglais, venant de Béthesda. M. Foley (qui est je crois maintenant à Lausanne) pourra vous dire qu’il n’a pas voulu prendre la cène avec nous à cette occasion, tout en conservant des relations fraternelles avec nous. Quelques années plus tard, nous reçûmes de nouveau, à Boudevilliers, un frère venant de Béthesda. Je le fis savoir à M. Darby quelques semaines plus tard, à son passage au Val-de-Ruz.

Il est vrai que jusqu’à mon arrivée à Cannes, et avant d’être mieux éclairé par la connaissance plus intime des faits, je n’aurais pas pu reconnaître ou approuver les actes de Béthesda comme corps, aussi n’ai-je eu aucune communion avec cette assemblée pendant toutes les années qui se sont écoulées de 1849 à 1858. L’extrait suivant de la lettre que j’écrivis alors à M. Müller vous fera connaître ma position envers l’assemblée de Béthesda :

« À moins que le manifeste des dix ne soit retiré ou désavoué, je sens que je ne puis avoir communion avec vous. Quelle serait la position que je prendrais en Angleterre, si j’étais appelé à y agir, le Seigneur seul le sait, quoique pour le fond de l’affaire je me considère comme uni à ceux qui désapprouvent votre marche.

« Je ne me crois pas appelé à y agir, ma sphère de service est ici en Suisse, et je laisse la chose au Seigneur. Je crois que la confiance en Dieu a manqué dans cette affaire.

» Mais je dis ces choses clairement, quoique brièvement, afin que vous n’ignoriez nullement ma position à votre égard, quoique je l’aie déjà dit auparavant. Je le dis aussi parce que, dans ce qui concerne nos besoins temporels, vous ne cessez pas de penser à nous, selon l’amour que vous nous portez. Je prie le Seigneur que dans cette affaire de donner et de recevoir, vous puissiez être vraiment guidé d’en Haut à mon égard, comme je désire l’être envers vous. »

Voilà donc la position que j’avais occupée depuis l’année 1849 à l’égard de l’assemblée de Béthesda. Mais je n’ai jamais pu rejeter des personnes saines dans la foi, venant de cette assemblée, et je n’en ai pas connu d’autres. J’étais absent de Bristol pendant toutes ces années, et M. Müller eut la délicatesse de ne pas m’exposer à la douleur de refuser ses offrandes. (Aucun autre don ne m’est parvenu de sa part, jusqu’à ma pleine et entière rentrée à Béthesda, en 1858.) Nos relations avec Béthesda comme corps cessèrent entièrement pendant toutes ces années, c’est-à-dire depuis l’envoi de la susdite lettre.

M. Darby sait que je n’approuvais pas sa circulaire, ni la conduite des frères d’Angleterre, quant à la discipline qu’ils avaient établie. M. Darby se rappellera les entretiens que nous eûmes sur ce sujet à Boudevilliers, à Berne et à Aigle.

À Aigle et dans d’autres localités, tous savent que lors de mon départ pour Cannes, je quittai la Suisse avec la bénédiction des frères, que jamais mes rapports avec eux n’avaient été plus doux. C’est uniquement au point de vue de l’Évangile que j’ai quitté ce pays, où tant de liens auraient pu m’empêcher de songer à un déplacement, si je n’avais eu la conviction profonde que je devais m’approcher de l’Italie pour concourir à l’évangélisation de ce pays, qui avait été pour moi un sujet de prière depuis de longues années. Je n’avais qu’une crainte : je savais que la question de la discipline anglaise avait été suscitée à Nice, et je craignais la proximité de cette ville. Je ne connaissais nullement M. Berger, pas même de nom. C’est dans ces dispositions que je suis arrivé à Cannes, heureux au moins, comme je le croyais, de travailler dans une assemblée qui ignorait ces tristes débats, qui depuis quelques années étaient de plus en plus un fardeau pour mon cœur. Mais les voies de Dieu ne sont pas nos voies.