Recueil de tombeaux des quatre cimetières de Paris/Debermuy
TOMBEAU DU MARÉCHAL DE CAMP DE BERMUY,
et
DU LIEUTENANT DE CAVALERIE DEMÉLITO.
Pour arriver à ces tombeaux l’on prend, en entrant dans le cimetière, la grande allée sinueuse à droite. Vous la suivez jusqu’au bout du bocage qui sert de sépulture au ministre Mestrézat, au ministre Rabaut, à madame Cottin et autre protestant. Ce charmant bocage se trouve à gauche près du bord de l’allée. (Voyez sur le petit plan en tête du volume, le no 35.) Le derrière de ces tombeaux se trouve à droite derrière le petit bocage sur le bord de l’allée.
Ces tombeaux se composent chacun d’une dalle de pierre de liais perpendiculaire d’environ 5 pieds, de haut sur 25 pouces de large. Ces deux monumens sont souvent ornés de couronnes de fleurs d’immortelle ; la totalité du terrain est couvert en partie de gazon et de fleurs de chaque saison, de grands lauriers-roses ; des orangers, des grenadiers encaissés font l’ornement de cette sépulture, qui est entourée d’une balustrade à panneaux de croix saint-André, en forte serrurerie, revêtue d’un treillis de fil de fer, lequel est garni de chèvre-feuille, de lilas, de rosiers et autres arbustes. Derrière les monumens, le long de la balustrade, on a planté des lilas et autres arbustes à haute tige.
Cette sépulture est sur un emplacement très-solitaire et d’un silence lugubre ; la verdure, l’ombrage, les cyprès mélancoliques, tout vous invite à une douce méditation. Derrière et sur un des côtés de ces monumens on a pratiqué un chemin bordé extérieurement et couvert par des arbres et arbustes d’un ancien bocage au long duquel on a adossé deux bancs à dossier en menuiserie, pour la commodité de la famille et pour celle du voyageur. L’un de ces tombeaux est habité, l’autre, qui est celui du Mal . de Bermuy, est vuide, voilà pourquoi l’on le nomme cénotaphe (suivant cette étymologie grecque Kenotaphion, qui signifie la même chose.) parce que le corps de la personne pour qui il a été élevé a été perdu dans une bataille.
Ces deux monumens n’ont pu être gravés, dans ce Recueil, parce que celui du Mal . De Bermuy est semblable à celui de Mme . de Durefort (Voyez la planche 3 de la 1ère livraison du 1er volume), et celui du lieutenant Demelito est semblable à celui de Mlle Étevé, excepté que dans la partie circulaire de la pierre on a gravé les armoiries de la famille de Miot Demélito (planche 80 de la 20me livraison du 2me volume.)
Il est mort pour la liberté ;
Français, effeuillons sur sa tombe
Les lauriers qu’il a mérités ;
Si comme une fleur l’homme tombe,
Sa vertu jamais ne succombe ;
Mais passe à l’immortalité.
F. H…