Recueil des lettres missives de Henri IV/1582/23 décembre ― À messieurs des églises refformées de Provence

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1582 — 23 décembre — Ire.

Orig. — Papiers du feu professeur Pierre Prevost, de Genève. Copie transmise par son fils, M. Guillaume Prevost.


À MESSRS DES EGLISES REFFORMEES DE PROVENCE.

Messrs, En l’assemblée des depputez des Eglises de ce Royaume, tenue à Montauban en l’année mil cinq cens soixante et dix-huit, il fut advisé que messieurs de la seigneurie de Geneve recevroient la somme de deux mil six cent soixante six escus deux tiers, des deniers imposez par permission du Roy sur ceulx de la Religion refformée et ce sur et tant moins[1] de ce qu’il leur est deu par les dictes Eglises. Pour le payement de laquelle somme le receveur Pajot les auroit assignez, ou le sr Verner, ayant droict et cause d’eulx, sur la generalité des Eglises de vostre province. Je ne veulx pas, Messrs, vous representer le merite du debte, car il vous est assez congnu ; mais bien desiré-je et vous conjure par toute l’affection que vous avez à ce party, de faire delivrer la dicte somme au sr Verner ou à ses commis, en vous rapportant l’assignation du dict Pajot et fournissant de quittances valables pour vostre descharge, sans apporter aucune excuse, longueur ni difficulté, et vous assurer que ce me sera ung merveilleux contentement de voir les dicts seigneurs de Geneve satisfaicts d’une partye qui leur est si legitimement deue. Ce que m’asseurant que vous accomplirez, je prieray le Createur, Messrs, vous tenir en sa saincte garde. De Nerac, ce xxiije decembre 1582.

Vostre bien bon et asseuré amy,


HENRY.


  1. Locution elliptique, alors usitée pour signifier en déduction. On la trouve appliquée d’une manière plus claire dans la lettre suivante par l’addition du mot principal.