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Reportages à Constantinople (Loti, Le Monde illustré)/10

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Reportages à Constantinople (Loti, Le Monde illustré)
Le Monde illustré des 23 septembre, 4 novembre, 2, 23 décembre 1876, 13, 27 janvier, 17, 24 février, 17 et 31 mars 1877 (p. 32-33).
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Ouverture du Parlement impérial ottoman


Le 19 mars dernier, le Sultan a reçu au palais de Dolma-Bagtché, les membres du premier parlement ottoman réunis à Constantinople pour la session qui a commencé le lendemain, 20 mars.

La cérémonie a eu lieu dans la grande salle de réception du palais. À l’une des extrémités de la salle s’élevait le trône d’or du Sultan. Des deux côtés de la salle de riches tapis étaient étendus pour marquer la place des ministres, des hauts fonctionnaires et des dignitaires de l’Empire. Au centre de la salle, on avait placé des bandes de tapis transversales, qui marquaient la place des sénateurs, à droite, en face de Sa Majesté, et des députés à gauche. Au delà du tapis, les hallebardiers impériaux formaient une ligne rouge et or rehaussée par la ligne noire des tirailleurs qui se trouvaient derrière.

Les intervalles laissés ont été graduellement remplis par ceux qui avaient été invités à assister à la cérémonie. Le corps diplomatique, les cazaskiers, les ulemas du plus haut rang, les généraux de division, les ministres, les membres du conseil d’état, les chefs ecclésiastiques des communautés chrétiennes et israélites, les députés ayant à leur tête, Ahmet-Véfik effendi, président de la Chambre, les sénateurs, etc.


OUVERTURE DU PARLEMENT TURC. — Arrivée des députés et grands dignitaires de l’État à la porte de Dolma-Backtché.
(Dessin de M. Ferdinandus, d’après le croquis de M. J. Viaud, notre correspondant.)

À deux heures précises, les portes des appartements du Sultan ont été ouvertes, et Sa Majesté, précédée de Kiamil bey grand maître des cérémonies, a fait son entrée, et est allée se placer devant le trône, Kiamil bey se plaçant entre le trône et les députés. Sa Majesté était suivie des princes Réchad effendi et Djemalledin effendi, de Saïd pacha, maréchal du palais, de Hamdi pacha, Serkis bey, Ballian et autres fonctionnaires de la maison impériale, qui ont pris place derrière le trône. En prenant sa place, le Sultan a regardé un instant dans la salle, s’inclinant légèrement de la tête. Il a fait signe ensuite au grand vézir, qui se tenait au pied du trône, d’approcher, et lui a remis un rouleau contenant le discours impérial. Son Altesse l’a remis, à son tour, entre les mains de Saïd pacha, premier secrétaire du Sultan, qui, se tenant sur un petit tapis séparé, en avant des ministres, a donné lecture de ce discours, qui est assez long et contient beaucoup d’aperçus historiques.

Aussitôt la lecture terminée, les hérauts ont crié : « Vive le Sultan ! » Sa Majesté a salué et est rentrée dans ses appartements. Le soir, la ville entière était illuminée ; les quartiers de Péra, Galata et le vieux Stamboul ruisselaient de véritables cascades de feux de toutes couleurs.