Rondeaux (Christine de Pisan)/LVI

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Rondeaux, Texte établi par Maurice RoyFirmin Didot (p. 178-179).


LVI


Cil qui m’a mis en pensée novelle
Et qui requiert que je le vueille amer
Me plaist sur tous, non obstant qu’afermer[1]
Ne lui vueille m’amour, ainçois lui celle.

Et si est il plus doulz qu’une pucelle,
Jeune, plaisant, bel, courtois, sanz amer[2]
Cil qui m’a mis en pensée novelle.


Mais de paour qu’estre en peust nouvelle
Je n’ose en lui du tout m’amour fermer,[3]
Le retenir, ne mon ami clamer.[4]
Si est il bien digne d’avoir plus belle[5]
Cil qui m’a mis en pensée novelle.

  1. LVI. — 3 A1 que fermer
  2. — 6 B J. p. doulz
  3. LVI. — 9 A1 m’a. du t.
  4. — 10 B Ne r.
  5. — 11 A1 d’amer p. b.