Saint Paul (Renan)/II. Suite du premier voyage de saint Paul

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Michel Lévy (p. 22-56).


CHAPITRE II.


SUITE DU PREMIER VOYAGE DE SAINT PAUL. — MISSION DE GALATIE.


La mission, contente de ce qu’elle avait fait à Chypre, résolut d’attaquer la côte voisine d’Asie Mineure. Seule, entre les provinces de ce pays, la Cilicie avait entendu la prédication nouvelle et possédait des Églises[1]. La région géographique que nous appelons l’Asie Mineure n’avait aucune unité. Elle était composée de pays profondément divers sous le rapport de la race et de l’état social. La partie occidentale et la côte tout entière étaient entrées, dès une haute antiquité, dans le grand tourbillon de civilisation commune dont la Méditerranée était la mer intérieure. Depuis la décadence de la Grèce et de l’Égypte ptolémaïque, ces contrées passaient pour les pays les plus lettrés qu’il y eût, ou du moins pour ceux qui produisaient le plus d’hommes distingués en littérature[2]. La province d’Asie, l’ancien royaume de Pergame, notamment, étaient, comme on dit aujourd’hui, à la tête du progrès. Mais le centre de la presqu’île avait été médiocrement entamé. La vie locale s’y continuait comme aux temps antiques[3]. Plusieurs des idiomes indigènes n’avaient pas encore disparu[4]. L’état des voies publiques était fort mauvais[5]. Tous ces pays n’avaient, à vrai dire, qu’un seul caractère commun ; c’était une crédulité sans bornes, un penchant extrême à la superstition. Les anciens cultes, sous leur transformation hellénique et romaine, gardaient beaucoup de traits de leur physionomie primitive[6]. Plusieurs de ces cultes jouissaient encore d’une vogue extrême et avaient une certaine supériorité sur les cultes gréco-romains. Aucun pays ne produisait autant de théurges, de théosophes. Apollonius de Tyane y préparait, à l’époque où nous sommes, sa bizarre destinée. Alexandre d’Abonotique et Pérégrinus Protée allaient bientôt séduire des provinces, l’un par ses miracles, ses prophéties, ses grandes démonstrations de piété ; l’autre par ses roueries[7]. Artémidore d’Éphèse[8], Ælius Aristide[9] offrent le phénomène bizarre d’hommes associant des sentiments sincères et vraiment religieux à des superstitions ridicules, à des idées de charlatans. Dans aucune partie de l’empire, la réaction piétiste qui se produisit à la fin du premier siècle en faveur des cultes anciens et contre la philosophie positive ne fut plus caractérisée[10]. L’Asie Mineure était, après la Palestine, le pays le plus religieux du monde. Des régions entières, telles que la Phrygie, des villes telles que Tyane, Vénases, Comane, Césarée de Cappadoce, Nazianze, étaient comme vouées à la mysticité[11]. En plusieurs endroits, les prêtres étaient encore presque des souverains[12].

Quant à la vie politique, il n’y en avait plus de trace. Toutes les villes, comme à l’envi, se ruaient dans une adulation effrénée des Césars et des fonctionnaires romains[13]. Le titre d’ « ami de César » était recherché[14]. Les villes se disputaient avec une vanité puérile les titres pompeux de « métropole », de « très-illustre », conférés par rescrits impériaux[15]. Le pays avait été soumis aux Romains sans conquête violente[16], au moins sans résistance nationale. L’histoire n’y mentionne pas un seul soulèvement politique sérieux. Le brigandage et l’anarchie, qui longtemps avaient eu dans le Taurus, l’Isaurie, la Pisidie, des forteresses inexpugnables, avaient fini par céder devant les efforts des Romains et de leurs alliés[17]. La civilisation se répandait avec une rapidité surprenante[18]. Les traces de l’action bienfaisante de Claude et de la gratitude des populations envers lui, malgré certains mouvements tumultuaires[19], se rencontrent partout[20]. Ce n’était pas comme en Palestine, où de vieilles institutions et de vieilles mœurs offraient une résistance acharnée. Si l’on excepte l’Isaurie, la Pisidie, les parties de la Cilicie qui avaient encore une ombre d’indépendance, et jusqu’à un certain point la Galatie, le pays avait perdu tout sentiment national. Il n’avait jamais eu de dynastie propre. Les vieilles individualités provinciales de Phrygie, de Lydie, de Carie, étaient mortes depuis longtemps comme unités politiques. Les royaumes artificiels de Pergame, de Bithynie, de Pont, étaient morts aussi. Toute la presqu’île avait accepté la domination romaine avec bonheur[21].

On peut ajouter avec reconnaissance ; jamais, en effet, domination ne s’était légitimée par tant de bienfaits. « La Providence auguste » était vraiment le génie tutélaire du pays[22]. Le culte de l’empereur, celui d’Auguste, en particulier, et de Livie étaient la religion dominante de l’Asie Mineure[23]. Les temples à ces dieux terrestres, toujours associés à la divinité de Rome[24] se multipliaient de toutes parts[25]. Les prêtres d’Auguste, groupés par provinces, sous des archiprêtres (ἀρχιερεῖς, sortes de métropolitains ou de primats), arrivèrent plus tard à former un clergé analogue à ce que fut, à partir de Constantin, le clergé chrétien[26]. Le Testament politique d’Auguste était devenu une sorte de texte sacré, un enseignement public que de beaux monuments étaient chargés d’offrir aux regards de tous et d’éterniser[27]. Les villes et les tribus prenaient à l’envi des épithètes attestant le souvenir qu’elles avaient gardé du grand empereur[28]. L’antique Ninoé[29] de Carie arguait de son vieux culte assyrien de Mylitta pour établir ses liens avec César, fils de Vénus[30]. Il y avait en tout cela de la servilité et de la bassesse[31] ; mais il y avait surtout le sentiment d’une ère nouvelle, d’un bonheur dont on n’avait point joui jusque-là, et qui devait en effet durer des siècles sans aucun nuage. Un homme qui avait peut-être assisté à la conquête de son pays, Denys d’Halicarnasse, écrivait une Histoire romaine pour montrer à ses compatriotes l’excellence du peuple romain, pour leur prouver que ce peuple était de même race qu’eux, et que sa gloire était en partie la leur.

Après l’Égypte et la Cyrénaïque, l’Asie Mineure était le pays où il y avait le plus de juifs. Ils y formaient de puissantes communautés, jalouses de leurs droits, criant facilement à la persécution, ayant la fâcheuse habitude de toujours se plaindre à l’autorité romaine et de recourir à des protections hors de la cité. Ils avaient réussi à se faire octroyer de fortes garanties, et ils étaient en réalité privilégiés à l’égard des autres classes de la population. Non-seulement, en effet, leur culte était libre, mais plusieurs des charges communes, qu’ils prétendaient contraires à leur conscience, ne pesaient pas sur eux. Les Romains leur furent très-favorables en ces provinces, et presque toujours leur donnèrent raison dans les démêlés qu’ils eurent avec les gens du pays[32].

Embarqués à Néa-Paphos, les trois missionnaires naviguèrent vers l’embouchure du Cestrus, en Pamphylie, et, remontant le fleuve sur un espace de deux ou trois lieues[33], arrivèrent à la hauteur de Perge, grande et florissante ville[34], centre d’un ancien culte de Diane, presque aussi renommé que celui d’Éphèse[35]. Ce culte avait de grandes analogies avec celui de Paphos[36], et il n’est pas impossible que les relations des deux villes, établissant entre elles une ligne de navigation ordinaire, aient déterminé l’itinéraire des apôtres. En général, les deux côtes parallèles de Chypre et d’Asie Mineure semblent se répondre de l’un à l’autre bord[37]. C’étaient des deux parts des populations sémitiques, mêlées d’éléments divers et qui avaient beaucoup perdu de leur caractère primitif[38].

C’est à Perge que la rupture de Paul avec Jean-Marc se consomma. Jean-Marc quitta la mission et revint à Jérusalem. Cette circonstance fut sans doute pénible à Barnabé ; car Jean-Marc était son parent[39]. Mais Barnabé, habitué à tout supporter de la part de son impérieux compagnon, n’abandonna pas le grand dessein de pénétrer à travers l’Asie Mineure. Les deux apôtres, s’enfonçant dans les terres et marchant toujours au nord, entre les bassins du Cestrus et de l’Eurymédon, traversèrent la Pamphylie, la Pisidie et poussèrent jusqu’à la Phrygie Montagneuse. Ce dut être un voyage difficile et périlleux[40]. Ce labyrinthe d’âpres montagnes était gardé par des populations barbares, habituées au brigandage et que les Romains avaient à peine domptées[41]. Paul, habitué à l’aspect de la Syrie, dut être surpris de ces pittoresques et romantiques régions alpestres, avec leurs lacs, leurs vallées profondes, qu’on peut comparer aux environs du lac Majeur et du Tessin[42]. On s’étonne au premier moment de la marche singulière des apôtres, marche qui les éloignait des grands centres et des routes les plus fréquentées. Cette fois sans doute encore, ils suivirent la trace des émigrations juives. La Pisidie et la Lycaonie avaient des villes, telles qu’Antioche de Pisidie, Iconium, où de grandes colonies juives s’étaient établies. Ces juifs y faisaient beaucoup de conversions[43] ; éloignés de Jérusalem et soustraits à l’influence du fanatisme palestinien, ils vivaient en bonne intelligence avec les païens[44]. Ceux-ci venaient à la synagogue[45] ; les mariages mixtes n’étaient point rares[46]. Paul avait pu apprendre de Tarse quelles conditions avantageuses la foi nouvelle trouverait ici pour s’établir et pour fructifier. Derbé et Lystres ne sont pas très-loin de Tarse. La famille de Paul pouvait avoir de ce côté des relations ou du moins être bien renseignée sur ces cantons écartés.

Partis de Perge, les deux apôtres, après un voyage d’environ quarante lieues, arrivèrent à Antioche de Pisidie ou Antioche-Césarée[47], au cœur des hauts plateaux de la péninsule[48]. Cette Antioche était restée une ville de médiocre importance[49] jusqu’à ce qu’elle eût été élevée par Auguste au titre de colonie romaine, de droit italique[50]. Elle devint alors très-considérable et changea en partie de caractère. Jusque-là, elle avait été une ville de prêtres, analogue, ce semble, à Comane. Le temple qui l’avait rendue fameuse, avec ses légions d’hiérodules et ses riches domaines, fut supprimé par les Romains (25 ans avant J.-C.)[51]. Mais ce grand établissement religieux, comme il arrive toujours, laissa des traces profondes dans les mœurs de la population. Ce fut sans doute à la suite de la colonie romaine que des juifs avaient été attirés à Antioche de Pisidie.

Selon leur habitude, les deux apôtres se rendirent à la synagogue, le samedi. Après la lecture de la Loi et des Prophètes, les présidents, voyant deux étrangers qui semblaient pieux, envoyèrent leur demander s’ils avaient quelque parole d’exhortation à adresser au peuple. Paul parla, exposa le mystère de Jésus, sa mort, sa résurrection. L’impression fut vive, et on les pria de recommencer leur prédication le samedi suivant. Une grande foule de juifs et de prosélytes les suivit au sortir de la synagogue, et, durant toute la semaine, Paul et Barnabé ne cessèrent d’exercer un ministère actif. La population païenne entendit parler de cet incident et sa curiosité en fut excitée.

Le samedi suivant, toute la ville fut réunie à la synagogue ; mais les sentiments du parti orthodoxe étaient bien changés. Il se repentait de la tolérance qu’il avait eue le samedi précédent ; ces foules empressées irritaient les notables ; une dispute, mêlée d’injures, commença. Paul et Barnabé soutinrent bravement l’orage ; cependant ils ne purent parler dans la synagogue. Ils se retirèrent en protestant : « Nous devions commencer par vous prêcher la parole de Dieu, dirent-ils aux juifs. Mais, puisque vous la repoussez, et que vous vous jugez indignes de la vie éternelle, nous allons nous tourner vers les gentils. » À partir de ce moment, en effet[52], Paul se confirma de plus en plus dans l’idée que l’avenir était non pas aux juifs, mais aux gentils ; que la prédication sur ce terrain nouveau porterait de bien meilleurs fruits ; que Dieu l’avait spécialement choisi afin d’être l’apôtre des nations et d’annoncer la bonne nouvelle jusqu’aux extrémités de la terre. Sa grande âme avait pour caractère particulier de s’élargir et de s’ouvrir sans cesse. Je ne vois que l’âme d’Alexandre qui ait eu ce don de jeunesse sans bornes, cette capacité indéfinie de vouloir et d’embrasser.

Les dispositions de la population païenne se trouvèrent excellentes. Plusieurs se convertirent et se trouvèrent du premier coup parfaits chrétiens. Nous verrons le même fait se passer à Philippes, à Alexandria Troas et en général dans les colonies romaines. L’attrait qu’avaient ces populations bonnes et religieuses pour un culte épuré, attrait qui jusque-là s’était montré par des conversions au judaïsme, se montrera maintenant par des conversions au christianisme. Malgré son culte étrange, et peut-être par une réaction contre ce culte, la population d’Antioche, comme en général celle de Phrygie, avait une sorte de penchant vers le monothéisme[53]. Le nouveau culte, n’exigeant pas la circoncision et n’obligeant pas à certaines observances mesquines, était bien mieux fait que le judaïsme pour attirer les païens pieux ; aussi la faveur se porta-t-elle très-vite de son côté. Ces provinces écartées, perdues dans les montagnes, peu surveillées de l’autorité, sans célébrité historique ni importance quelconque, étaient un excellent terrain pour la foi. Une Église assez nombreuse s’établit. Antioche de Pisidie devint un centre de propagande, d’où la doctrine rayonna tout alentour.

Le succès de la prédication nouvelle parmi les païens acheva de mettre les juifs en fureur. Une pieuse intrigue se forma contre les missionnaires. Quelques-unes des dames les plus considérables de la ville avaient embrassé le judaïsme ; les juifs orthodoxes les engagèrent à parler à leurs maris pour obtenir l’expulsion de Paul et de Barnabé. Les deux apôtres, en effet, furent bannis par arrêté municipal de la ville et du territoire d’Antioche de Pisidie[54].

Suivant l’usage apostolique, ils secouèrent sur la ville la poussière de leurs pieds[55]. Puis ils se dirigèrent vers la Lycaonie et atteignirent, au bout d’une marche d’environ cinq jours à travers un pays fertile[56], la ville d’Iconium. La Lycaonie était, comme la Pisidie, un pays ignoré, peu en vue, et qui avait conservé ses anciennes coutumes. Le patriotisme y était assez vif encore[57] ; les mœurs y étaient pures, les esprits sérieux et honnêtes[58]. Iconium était une ville de vieux cultes et de vieilles traditions[59], traditions qui par beaucoup de points se rapprochaient même de celles des Juifs[60]. La ville, jusque-là très-petite[61], venait de recevoir ou était à la veille de recevoir de Claude, quand Paul y arriva, le titre de colonie. Un haut fonctionnaire romain, Lucius Pupius Præsens, procurateur de Galatie, s’en faisait appeler le second fondateur, et la ville changeait son nom antique pour celui de Claudia ou de Claudiconium[62].

Les juifs, sans doute par suite de cette circonstance, y étaient nombreux[63] et y avaient gagné beaucoup de partisans. Paul et Barnabé parlèrent dans la synagogue ; une Église s’organisa. Les missionnaires firent d’Iconium un second centre d’apostolat très-actif, et y demeurèrent longtemps[64]. C’est là que, selon un roman très-populaire dès la première moitié du iiie siècle[65], Paul aurait conquis la plus belle de ses disciples, la fidèle et touchante Thécla[66]. Cette histoire ne repose sur aucune réalité. On se demande pourtant si c’est par un choix arbitraire que le prêtre d’Asie, auteur du roman, a choisi pour théâtre de son récit la ville d’Iconium. Aujourd’hui encore, les femmes grecques de ce pays sont célèbres par leurs séductions et offrent des phénomènes d’hystérie endémique que les médecins attribuent au climat[67]. Quoi qu’il en soit, le succès des apôtres fut très-grand. Beaucoup de juifs se convertirent[68] ; mais les apôtres firent plus de prosélytes encore hors de la synagogue[69], au milieu de ces populations sympathiques, que les vieux cultes ne satisfaisaient plus. La belle morale de Paul ravissait les bons Lycaoniens[70] ; leur crédulité, d’ailleurs, les disposait à accueillir avec admiration ce qu’ils prenaient pour des miracles et des dons surnaturels de l’Esprit[71].

L’orage qui avait forcé les prédicateurs de quitter Antioche de Pisidie se renouvela à Iconium. Les juifs orthodoxes cherchèrent à animer la population païenne contre les missionnaires. La ville se divisa en deux partis. Il y eut une émeute ; on parlait de lapider les deux apôtres. Ils s’enfuirent et quittèrent la capitale de la Lycaonie[72].

Iconium est situé près d’un lac temporaire, à l’entrée du grand steppe qui forme le centre de l’Asie Mineure et qui a été jusqu’ici rebelle à toutes les civilisations. La route vers la Galatie proprement dite et la Cappadoce était fermée. Paul et Barnabé se mirent à contourner le pied des montagnes arides qui forment un demi-cercle autour de la plaine du côté du sud. Ces montagnes ne sont autre chose que le revers septentrional du Taurus ; mais la plaine centrale étant très-élevée au-dessus du niveau de la mer, le Taurus a de ce côté une médiocre élévation. Le pays est froid et monotone ; le sol, tantôt marécageux, tantôt sablonneux ou fendillé par la chaleur, est d’une morne tristesse. Seul, le massif du volcan éteint nommé maintenant Karadagh[73] forme comme une île au milieu de cette mer sans fin[74].

Deux petites villes obscures, et dont la position est incertaine, devinrent alors le théâtre de l’activité des apôtres. Ces deux petites villes s’appelaient Lystres et Derbé[75]. Égarées dans les vallées du Karadagh ou au milieu de populations pauvres adonnées à l’élève des troupeaux, au pied des plus obstinés repaires de brigands que l’antiquité ait connus[76], ces deux villes étaient restées tout à fait provinciales. Un Romain civilisé s’y croyait parmi des sauvages[77]. On y parlait lycaonien[78]. Il s’y trouvait peu de juifs[79]. Claude, par l’établissement de colonies dans les inaccessibles régions du Taurus[80], donnait à ces cantons déshérités plus d’ordre et de sécurité qu’ils n’en avaient jamais eu.

Lystres fut évangélisée d’abord[81]. Il s’y passa un incident singulier. Dans les premiers temps du séjour des apôtres en cette ville, le bruit se répandit que Paul avait fait la guérison miraculeuse d’un boiteux. Ces populations crédules et amies du merveilleux furent dès lors saisies d’une imagination singulière. On crut que c’étaient deux divinités qui avaient pris la forme humaine pour se promener parmi les mortels. La croyance à ces descentes des dieux était fort répandue, surtout en Asie Mineure. La vie d’Apollonius de Tyane sera bientôt tenue pour le voyage d’un dieu sur la terre[82] ; Tyane est peu éloignée de Derbé. Comme une ancienne tradition phrygienne, consacrée par un temple, une fête annuelle et de jolis récits[83], faisait voyager ainsi de compagnie Zeus et Hermès, on appliqua aux apôtres les noms de ces deux divins voyageurs. Barnabé, qui était plus grand que Paul, fut Zeus ; Paul, qui était le chef de la parole, fut Hermès. Il y avait justement en dehors de la porte de la ville un temple de Zeus[84]. Le prêtre, averti qu’une manifestation divine s’était produite et que son dieu était apparu dans la ville, se mit en mesure de faire un sacrifice. Les taureaux étaient déjà amenés et les guirlandes apportées devant le fronton du temple[85], quand Barnabé et Paul arrivent en déchirant leurs vêtements et en protestant qu’ils ne sont que des hommes. Ces races païennes, comme nous l’avons déjà dit, attachaient au miracle un tout autre sens que les juifs. Pour ceux-ci, le miracle était un argument doctrinal ; pour ceux-là, c’était la révélation immédiate d’un dieu. L’effort des apôtres, quand ils prêchaient à des populations de ce genre, était moins de prêcher Jésus que de prêcher Dieu ; leur prédication redevenait purement juive ou plutôt déiste[86]. Les juifs portés au prosélytisme ont toujours senti que ce qui dans leur religion convient à l’universalité des hommes est seulement le fond monothéiste, que tout le reste, institutions mosaïques, idées messianiques, etc., forme comme un second degré de croyances, constituant l’apanage particulier des enfants d’Israël, une sorte d’héritage de famille, qui n’est pas transmissible.

Comme Lystres n’avait que peu ou point de juifs d’origine palestinienne, la vie de l’apôtre y fut longtemps fort tranquille. Une famille de cette ville était le centre et l’école de la plus haute piété. Elle se composait d’une aïeule nommée Loïs, d’une mère nommée Eunice[87] et d’un jeune fils nommé Timothée[88]. Les deux femmes professaient sans doute la religion juive comme prosélytes. Eunice avait été mariée à un païen[89], qui probablement était mort lors de l’arrivée de Paul et de Barnabé. Timothée grandissait, entre ces deux femmes, dans l’étude des lettres sacrées et dans les sentiments de la plus vive dévotion ; mais, comme il arrivait fréquemment chez les prosélytes les plus pieux, ses parents ne le firent pas circoncire[90]. Paul convertit les deux femmes. Timothée, qui pouvait avoir une quinzaine d’années, fut initié à la foi chrétienne par sa mère et son aïeule.

Le bruit de ces conversions se répandit à Iconium et à Antioche de Pisidie, et ranima les colères des juifs de ces deux villes. Ils envoyèrent à Lystres des émissaires, qui provoquèrent une émeute. Paul fut pris par les fanatiques, traîné hors de la ville, accablé de coups de pierres et laissé pour mort[91]. Les disciples vinrent à son secours ; ses blessures n’étaient point graves ; il rentra dans la ville, probablement de nuit, et le lendemain il partit avec Barnabé pour Derbé.

Ils y firent encore un long séjour et y gagnèrent beaucoup d’âmes. Ces deux Églises de Lystres et de Derbé furent les deux premières Églises composées presque uniquement de païens. On conçoit quelle différence il devait y avoir entre de telles Églises et celles de Palestine, formées au sein du judaïsme pur, ou même celle d’Antioche, formée autour d’un levain juif et dans une société déjà judaïsée. Ici, c’étaient des sujets tout à fait neufs, de bons provinciaux très-religieux, mais d’un tour d’imagination bien différent de celui des Syriens. Jusque-là, la prédication chrétienne n’avait fructifié que dans de grandes villes, où existait une nombreuse population exerçant des métiers. Désormais il y eut des Églises de petites villes. Ni Iconium, ni Lystres, ni Derbé, n’étaient assez considérables pour constituer une Église mère à la façon de Corinthe, d’Ephèse. Paul s’habitua à désigner ses chrétiens de Lycaonie par le nom de la province qu’ils habitaient. Or cette province, c’était la « Galatie », en entendant ce mot dans le sens administratif que les Romains lui avaient attribué.

La province romaine de Galatie, en effet, était loin de renfermer uniquement cette contrée peuplée d’aventuriers gaulois dont la ville d’Ancyre était le centre[92]. C’était une agglomération artificielle, correspondant à la réunion passagère de provinces qui s’était faite en la main du roi galate Amyntas. Ce personnage, après la bataille de Philippes et la mort de Déjotare, reçut d’Antoine la Pisidie[93], puis la Galatie, avec une partie de la Lycaonie et de la Pamphylie[94]. Il fut confirmé par Auguste dans cette possession[95]. À la fin de son règne (25 ans avant J.-C.), Amyntas, outre la Galatie proprement dite, possédait la Lycaonie et l’Isaurie, jusqu’à Derbé inclusivement, le sud-est et l’est de la Phrygie, avec les villes d’Antioche et d’Apollonie, la Pisidie et la Cilicie Trachée[96]. Tous ces pays, à sa mort, formèrent une seule province romaine[97], à l’exception de la Cilicie Trachée[98] et des villes pamphyliennes[99]. La province qui portait le nom de Galatie dans la nomenclature officielle, au moins sous les premiers césars, comprenait donc certainement : 1o la Galatie proprement dite, 2o la Lycaonie[100], 3o la Pisidie[101], 4o l’Isaurie[102], 5o la Phrygie Montagneuse, avec ses villes d’Apollonie et d’Antioche[103]. Cet état de choses dura longtemps[104]. Ancyre était la capitale de ce grand ensemble, comprenant presque toute l’Asie Mineure centrale[105]. Les Romains n’étaient pas fâchés, pour décomposer les nationalités et dérouter les souvenirs, de changer ainsi les anciennes acceptions géographiques et de créer des groupes administratifs arbitraires, analogues à nos départements[106].

Paul avait l’habitude de se servir, pour désigner chaque pays, du nom administratif[107]. Le pays qu’il avait évangélisé depuis Antioche de Pisidie jusqu’à Derbé s’appela pour lui « Galatie » ; les chrétiens de ce pays furent pour lui « les Galates[108] ». Ce nom lui resta extrêmement cher. Les Églises de Galatie comptèrent entre celles pour lesquelles l’apôtre eut le plus de tendresse et qui eurent pour lui le plus d’attachement personnel. Le souvenir de l’amitié et du dévouement qu’il avait trouvés chez ces bonnes âmes fut une des impressions les plus fortes de sa vie apostolique[109]. Quelques circonstances redoublèrent la vivacité de ces souvenirs. Il semble que, durant son séjour en Galatie, l’apôtre fut sujet aux accès de faiblesse ou de maladie qui l’atteignaient fréquemment. Les soins, les égards des fidèles prosélytes lui allèrent au cœur[110]. Les persécutions qu’ils eurent à souffrir ensemble[111] achevèrent de créer entre eux un lien profond. Ce petit centre lycaonien eut de la sorte beaucoup d’importance : saint Paul aimait à y revenir comme à sa première création ; c’est de là qu’il tira plus tard deux de ses plus fidèles compagnons, Timothée et Caïus[112].

Il y avait quatre ou cinq ans qu’il s’absorbait ainsi dans un cercle assez limité. Il songeait moins alors à ces grandes courses rapides qui, sur la fin de sa vie, devinrent pour lui une sorte de passion, qu’à fonder solidement des Églises qui pussent lui servir de point d’appui. On ne sait si pendant ce temps il eut des relations avec l’Église d’Antioche, dont il avait reçu sa mission. Le désir de revoir cette Église mère s’éveilla en lui. Il résolut d’y faire un voyage, et suivit à l’inverse l’itinéraire qu’il avait déjà parcouru. Les deux missionnaires visitèrent pour la seconde fois Lystres, Iconium, Antioche de Pisidie. Ils firent de nouveaux séjours dans ces villes, confirmant les fidèles dans la foi, les exhortant à la persévérance, à la patience, et leur apprenant que c’est par la tribulation qu’on entre dans le royaume de Dieu. La constitution de ces Églises écartées était, du reste, fort simple. Les apôtres choisissaient dans chacune d’elles des anciens, qui étaient après leur départ dépositaires de leur autorité. La cérémonie des adieux était touchante. Il y avait des jeûnes, des prières, après lesquelles les apôtres recommandaient les fidèles à Dieu et partaient.

D’Antioche de Pisidie, les missionnaires gagnèrent de nouveau Perge. Ils y firent cette fois, paraît-il, une mission couronnée de succès[113]. Les villes de processions, de pèlerinages et de grandes panégyries annuelles étaient souvent favorables à la prédication des apôtres. De Perge, ils se rendirent en un jour à Attalie, le grand port de la Pamphylie[114]. Là, ils s’embarquèrent pour Séleucie ; puis ils regagnèrent la grande Antioche, où ils avaient été livrés, cinq ans auparavant, à la grâce de Dieu.

Le champ de la mission avait été peu étendu. Il avait embrassé l’île de Chypre dans le sens de sa longueur, et en Asie Mineure une ligne brisée d’environ cent lieues. C’était le premier exemple d’une course apostolique de ce genre ; rien n’était organisé. Paul et Barnabé eurent à lutter avec de grandes difficultés extérieures. Il ne faut pas se représenter ces voyages comme ceux d’un François Xavier ou d’un Livingstone, soutenus par de riches associations. Les apôtres ressemblaient bien plus à des ouvriers socialistes, répandant leurs idées de cabaret en cabaret, qu’aux missionnaires des temps modernes. Leur métier était resté pour eux une nécessité ; ils étaient obligés de s’arrêter pour l’exercer et de se régler selon les localités où ils trouvaient de l’ouvrage. De là des retards, des mortes saisons, mille pertes de temps. Malgré d’énormes obstacles, les résultats généraux de cette première mission furent immenses. Quand Paul se rembarqua pour Antioche, il y avait des Églises de gentils. Le grand pas était franchi. Tous les faits de ce genre qui s’étaient produits antérieurement avaient été plus ou moins indécis. Pour tous, on avait pu faire une réponse plus ou moins plausible aux juifs purs de Jérusalem, qui soutenaient que la circoncision était le préliminaire obligé de la profession chrétienne. Cette fois, la question était engagée d’une façon directe. Un autre fait de la plus haute importance était encore mis en lumière : c’étaient les excellentes dispositions qu’on pouvait trouver chez certaines races, attachées aux cultes mythologiques, pour recevoir l’Évangile. La doctrine de Jésus allait évidemment profiter de l’espèce de charme que le judaïsme avait exercé jusque-là sur les païens pieux. L’Asie Mineure surtout était désignée pour devenir la seconde terre chrétienne. Après les désastres qui vont bientôt frapper les Églises de Palestine, elle sera le principal foyer de la foi nouvelle, le théâtre de ses plus importantes transformations.

  1. Comp. Act., xv, 23.
  2. Qu’il suffise de rappeler Apollonius de Perge, Aratus, Denys d’Halicarnasse, Strabon, Épictète, Dion Chrysostome, Pausanias, Dioscoride, Alexandre d’Aphrodisias, Alexandre de Tralles, Soranus, Rufus d’Éphèse, Arétée, Galien, Phlégon de Tralles. Sur Pergame, Sardes, Tarse, Nysa, voir Strabon (XIII, iv, 3, 9 ; XIV, i, 48 ; V, 13-15).
  3. Encore aujourd’hui, la forme des maisons en Carie, en Lycie, est plus archaïque qu’en aucun lieu du monde.
  4. Pour la Lycaonie, voir Act., xiv, 11 (cf. Étienne de Byz., au mot Δέρϐη) ; pour la Lycie, Dion Cassius, XL, 17 (Sturz, III, p. 759) ; pour la Cappadoce et la Paphlagonie, Strabon, XII, iii, 25 ; pour les Pisidiens et les Solymes, Strabon, XIII, iv, 17. Le lydien avait disparu en Lydie : Strabon, XIII, iv, 17. En Mysie et en Bithynie, on ne parlait plus que le grec : Strabon, XII, iv, 6. Pour la Galatie, voir Strabon, XII, v, 1. Le passage de saint Jérôme, Comm. in Epist. ad Gal., l. II. prol., a peu de poids. Les noms gaulois disparaissent en Galatie vers le temps de Tibère : Perrot, De Galatia prov. rom., p. 88 et suiv. En Phrygie, les paysans et les esclaves parlent seuls le phrygien. Voir les nombreuses glosses d’Asie Mineure, recueillies dans les Arica de P. Bœtticher, et dans les Gesammelte Abhandlungen du même auteur.
  5. Les grands progrès sous ce rapport furent accomplis par Vespasien. Henzen, Inscr. lat., no 6913 ; Perrot, De Gal. prov. rom, p. 102.
  6. Pour Iconium, voir Corpus inscr. gr., no 3993, et les notes de Cavedoni. Pour la Lydie et la Phrygie, voir Le Bas, Inscr., III, nos 600 a, 604, 655, 667, 668, 669, 675, 678, 680, 685, 688, 699, 699 a, 700, et les notes de Waddington ; Wagener, Inscr. d’As. Min., p. 3 et suiv. Pour Laodicée sur le Lycus, Waddington, Voy. en As. Min. au point de vue numismatique, p. 26 et suiv. Pour Aphrodisias et Sébastopolis, ibid., p. 43 et suiv., 54-55. Pour Mylasa, Le Bas, III, nos 340 et suiv. Pour le culte des Solymes, Corpus inscr. gr., no 4366 k et q ; Waddington, sur le no 1202 de Le Bas (III). Pour la Lycie, Corpus, nos 4303 i et k ; Le Bas, III, 1229. Pour la Pisidie, Waddington, sur les nos 1209, 1210 de Le Bas (III) ; Voy. numismatique, p. 99, 105-107, 140-141. Les deux Comanes et Pessinonte gardaient toute leur organisation sacerdotale.
  7. Lucien, Alexander seu pseudomantis (ouvrage qui n’est pas un pur roman ; cf. Athénagore, Leg., 26, et les monnaies d’Abonotique) ; De morte Peregrini (même observation ; cf. Athénagore, l. c. ; Tatien, adv. Græc., 25 ; Aulu-Gelle, Noct. att., XII, 11 ; Philostrate, Vies des soph., II, i, 33 ; Eus., Chron., ad olymp. 236).
  8. Voir ses Onirocritiques.
  9. Voir sa vie, dans l’édition de ses œuvres (Dindorf), III, p. cxvi, etc. ; Mém. de l’Acad. des inscr. (nouv. série), XXVI, 1re part., p. 203 et suiv. Galien même, esprit si exercé, croit aux songes d’Esculape (voir le traité Diagnostic des maladies par le moyen des songes, et dans plusieurs endroits de ses écrits, 0pp., t. II, p. 29 ; X, 971 ; XI, 314 ; XV, 441 et suiv. ; XVII, 214 et suiv.). Strabon, si judicieux, croit aux prodiges des temples (XIII, iv, 14, par exemple).
  10. Lucien, Alexander seu pseudom., § 25, 44, 47.
  11. Se rappeler les cataphryges, le montanisme, Priscille de Pépuze.
  12. Par exemple, dans les deux Comanes, à Pessinonte, à Olba, à Strabon, XII, ii, 5-6 ; Waddington, Mél. de num., 2e série, p. 121 et suiv.
  13. Tac., Ann., IV, 55-56 ; Dion Cassius, XLI, 20 ; inscription à la divinité de Néron de son vivant, Corp. inscr. gr., no 2942 d (suppl.). Comp. Le Bas, III, 1480 ; Waddington, Mél. de num., 2e série, p. 133 et suiv. ; le même, Voy. en Asie Min. au point de vue numism., p. 6, 9-10, 33, 34, 35, 36, 75, 149-150. Les inscriptions en l’honneur des fonctionnaires romains sont innombrables. Voir en particulier Corp. inscr. gr., nos 3524, 3532, 3548.
  14. Φιλόκαισαρ. Corp. inscr. gr., nos 2748, 2975, etc.
  15. Ælius Aristide, orat. xlii, édit. Dindorf ; Wagoner, Inscr. d’As. Min., p. 36 et suiv. ; Waddington, dans les Mém. de l’Acad. des inscr., t. XXVI, 1re partie, p. 252 et suiv.
  16. Testament d’Attale, inscription d’Ancyre, etc.
  17. Surtout de P. Servilius l’Isaurique, de Pompée, d’Amyntas, de Quirinius. Strabon, XII, vi, 5 ; XIV, iii, 3 ; v, 2, 7 ; inscription de Quirinius, dans Mommsen, Res gestæ divi Aug., p. 418 et suiv. ; Cicéron, lettres de Cilicie ; Tacite, Ann., III, 48 ; VI, 41 ; XII, 55.
  18. En Paphlagonie, par exemple, notez Germanicopolis, Neoclaudiopolis, Pompéiopolis, Adrianopolis, Antinoopolis.
  19. Dion Cassius, LX, 47.
  20. Voir ci-dessous, p. 44. Cf. Le Bas, Inscr., Inscr., nos 848, 857, 859, 1385 bis, et les notes de Waddington.
  21. Jos., Ant., XIV, x, 22-23 ; Strabon, XVII, iii, 24 ; Tacite, Ann., IV, 55.
  22. Σεϐαστὴ Πρόνοια (Le Bas, Inscr., III, 858). Comparez les monnaies et Le Bas, III, 1245. Cette formule, du reste, n’est pas propre à l’Asie Mineure. Cf. Corp. inscr. gr., no 313.
  23. Eckhel, D. n. v., VI, p. 101 ; Tacite, Ann., IV, 37, 55-56 ; VI, 15 ; Dion Cassius, LI, 20 ; Corpus inscr. gr., nos 3524, 3990 c, 4016, 4017, 4031, 4238, 4240 d, 4247, 4266, 4363, 4379 c, e, f, h, i, k ; Le Bas, Inscr., III, nos 621, 627, 857-859, 1611 ; Waddington, Explic. des Inscr. de Le Bas, p. 207-208, 238-239, 376 ; Perrot, De Gal. prov. rom., p. 129. À Rome, il n’y eut pas de temple de ce genre. On faisait une différence entre l’Italie et les provinces pour le culte de l’empereur.
  24. Corp. inscr. gr., 2943, 4366 b.
  25. Comp. Tac., Ann, IV, 55-56.
  26. Corp. inscr. gr., no  3461 ; Dion Chrys., orat. xxxv, p. 497 (Emperius) ; Mionnet, Phrygie, suppl., VII, p, 564 ; Le Bas, Inscr., III, nos 626, 653, 885, et les explic. de Waddington ; Perrot, op. cit., p. 129, 150 et suiv. ; Expl. de la Gal., p. 199 et suiv.
  27. Augusteum d’Ancyre et d’Apollonie de Pisidie. Il y en eut d’analogues à Pergame, à Nicomédie et sans doute dans d’autres villes. On n’en connaît pas hors de l’Asie Mineure.
  28. Corp. inscr. gr., no 4085. Cf. Perrot, De Gal. prov. rom., p. 75.
  29. Ninive.
  30. Tacite, Ann., III, 62 ; Corp. inscr. gr., no  2748.
  31. Perrot, Exploration de la Gal., p. 31-32, 124. Le Bas, nos 1021, 1033, 1034 a, 1039, 1042, 1044, 1137, 1205, 1219, 1227, 1245, 1253, 1254.
  32. Pièces alléguées par Josèphe, Ant., XIV, x, 11 et suiv. ; XVI, vi, 2 (bien suspect), 4, 6, 7, et qui ont ici leur force probante, indépendamment de leur authenticité ; Cic., Pro Flacco, 28 ; Philon, Leg. ad Caium, §36, 40 ; Act., ii, 9-10 ; I Petri, i, 1.
  33. Strabon, XIV, iv, 2 ; Pomp. Mela, I, 14 ; Texier, Asie Min., p. 709 ; de Tchihatchef, Asie Min., 1re partie, p. 106-107.
  34. Il en reste de belles ruines. Voir Ritter, Erdkunde, XIX, p. 585 et suiv. ; Texier, op. cit., p. 710 et suiv. ; Descr., III, p. 211 et suiv., et Arch. byz., p. 31 et suiv.
  35. Scylax, Péripl., 100 ; Strabon, l. c. ; Callimaque, Hymne à Artémis, v. 187 ; Cicéron, In Verr., II, i, 20 ; Waddington, Voy. en Asie Mineure au point de vue numismatique, p. 92 et suiv., 142 ; Corp. inscr. gr., no 4342 ; Le Bas, Inscr., iii, 1373.
  36. Waddington, l. c. ; et Mél. de num. et de phil., p. 57.
  37. Waddington, Mél. de num. et de phil., p. 58.
  38. Voir les formes étranges des noms propres, Corp. inscr.gr., nos 4401 et suiv.
  39. Act., xiii, 13 ; xv, 38-39.
  40. Texier, Asie Mineure, p. 713 et suiv. ; Waddington. Voy. num., p. 99-100.
  41. Cicéron, lettres de son proconsulat de Cilicie. Cf. Dion Cassius, LX, 17. Les Homonades habitaient ces parages. Strabon, XII, vi, vii, 51 ; XIV, v, 1, 24. Voir ci-dessus, p. 27, et ci-dessous, p. 43. Cependant, leur site principal paraît avoir été plus à l’est.
  42. Voir Laborde, Voy. de la Syrie, p. 107 et suiv. pl., xxx, lix, lx, lxi, lxii ; W. J. Hamilton, Researches in Asia Minor, I, 477 et suiv. ; Ritter, Erdkunde, XIX, p. 477 et suiv. ; Conybeare et Howson, the Life of saint Paul, I, p. 175 et suiv. Cf. Pline, V, 23.
  43. Act., xiii, 43, 50.
  44. Act., xiv, 1-5.
  45. Act., xiii, 44 ; xiv, 1.
  46. Act., xv, 1, 3.
  47. En réalité, cette ville était située en Phrygie (Strabon, XII, vii, 14). Elle en avait les traditions (Waddington, sur le no 668 du tome III des Inscriptions de Le Bas).
  48. Ruines considérables près du bourg de Jalovatch. Arundell, Discoveries in Asia Minor, I, 265 et suiv. ; W. J. Hamilton, Researches in Asia Minor, I, p. 471 et suiv. ; Laborde, Voy. de l’Asie Mineure, p. 113 et suiv., pl. xxx, lxii.
  49. C’est ce que prouvent ses monnaies.
  50. Strabon, XII, viii, 14 ; Pline, V, 24 ; Étienne de Byz., à ce mot ; Eckhel, III, p. 18-19 ; Corp. inscr. gr., nos 1586, 2811 b ; Digeste, L, xv, 8. Cf. Ann. de l’Instit. archéol. de Rome, XIX, p. 147. Les inscriptions latines y sont nombreuses (Le Bas et Waddington, Inscr., III, nos 1189-1191, 1815 et suiv.). Les monnaies sont latines.
  51. Strabon, XII, vii, 14 (comp. XII, iii, 31) ; Hamilton, l. c. Cf. Waddington, Expl. des Inscript. de Le Bas, III, p. 215-216. Les médailles prouvent cependant que le culte propre d’Antioche dura jusqu’au temps de Gordien.
  52. Paul lui-même avait conscience d’avoir changé à cet égard. II Cor., v, 16 ; Gal., v, 11 ; Phil., iii, 13 ; Eph., iv, 13-14 ; I Cor., i entier ; iii, 1 ; ix, 20.
  53. Corp. inscr. gr., no 3980. Cette formule est particulière à la Phrygie. Comp. ci-dessous, p. 363-365. Comp. aussi, pour le contraste avec la Pisidie, no 4380 r, s, t. Voir Le Bas, III, no 1231.
  54. Act., xiii, 14 et suiv. ; II Tim., iii, 11.
  55. Act., xiii, 51. Cf. Matth., x, 14 ; Marc, vi, 11 ; Luc, ix, 5 ; Act., xviii, 6.
  56. Laborde, Voy. de l’Asie Min., p. 115 et suiv. ; Sperling, dans la Zeitschrift für allgemeine Erdkunde, 1864, p. 10 et suiv.
  57. Corp. inscr. gr., nos 3993, 4385.
  58. Corp. inscr. gr., nos 3995 b, 4389.
  59. Remarquez la forme barbare des noms propres. Corp. inscr. gr., no 3987 et suiv.
  60. Ch. Müller, Fragm. hist. gr., III, p. 524. Comparez les médailles d’Apamée Kibotos, en rapprochant les mythes bibliques d’Hénoch et de Noé.
  61. Strabon, XII, vi, 1.
  62. Corp. inscr. gr., nos 3991, 3993 (voir les addenda) ; Le Bas, III, 1385 bis ; Eckhel, D. n. v., III, 31-33. Iconium (Konieh) a encore aujourd’hui de l’importance.
  63. Sur l’existence des juifs en ces parties centrales de l’Asie, voir Corp. inscr. gr., 4129, et peut-être 4087 (corrigé par Perrot, Exploration de la Galatie, p. 207 et suiv.) ; Act., xvi, 3 ; I Petri, I, 1 ; l’Épître aux Galates, supposant des juifs parmi les convertis : ii, 15 ; iii, 2, 7-8, 13, 23-24, 28 ; iv, 3, 21, 31.
  64. Act., xiv, 3.
  65. Tertullien, De baptismo, 17.
  66. Voir Acta apost. apocr., de Tischendorf, p. 40 et suiv.
  67. Sperling, dans le journal cité, p. 23-24.
  68. Gal., ii, 15 ; iii, 2, 7-8, 13, 23-24. 28 iv, 3, 21.
  69. Gal., iv, 8 ; v, 2 ; vi, 12. Sur l’application que nous faisons ici de l’Épître aux Galates, voir ci-dessous, p. 48-51.
  70. Gal., v, 21.
  71. Gal., iii, 2-5.
  72. Act., xiv et suiv. ; II Tim., iii, 11.
  73. « Montagne noire ». On ignore son nom antique.
  74. Strabon, XII, vi, 1 ; Hamilton, Res., II, 310 et suiv. ; Laborde, Voy. de l’Asie Min., p. 119 et suiv., 122 ; Texier, Asie Min., p. 651 et suiv. ; Conybeare et Howson, I, p. 199 et suiv.
  75. Lystres est probablement Madenscher ou Binbir-kilissé, dans le Karadagh (Hamilton, II, 316 et suiv., et son inscription no 423 ; comp. Laborde, p. 120 et suiv. ; Conybeare et Howson, I, p. 200 et suiv., 211-212, 281 et suiv. ; voir cependant Texier, Descr. de l’Asie Min., 132-133). Il ne faut pas confondre Lystres avec Ilistra, aujourd’hui Ilisra (Synecdème d’Hiéroclès, p. 675, Wesseling ; Notitiæ episcop., p. 70, 115, 157-158, 177, 193-194, 212-213, 254-255, Parthey ; cartes de Bolotoff et de Kiepert, d’après Tchihatchef ; Texier, l. c. ; Hamilton, II, 325). Derbé est peut-être Divlé, dans une vallée du versant du Taurus, position confirmée par Strabon (XII, vi, 2 et 3) et par Étienne de Byzance (au mot Δέρϐη). Cf. Texier, Asie Min., p. 658. Divlé, en effet, a fourni deux inscriptions (Corpus inscr. gr., 4009 c2, 4009 c3 ; Le Bas, III, 1807, 1808). Cependant, comme Étienne de Byzance place près de Derbé un λιμήν (lisez λίμνη), on peut aussi identifier Derbé avec les ruines d’une ville antique qu’Hamilton a trouvée près du lac Ak-Ghieul (voir la carte d’Asie Mineure de Kiepert ; Hamilton, II, p. 313, 319 et suiv., et son inscription no 421). De la sorte, Lystres et Derbé seraient à environ huit lieues l’une de l’autre et tout à fait dans le même canton géographique. La façon dont ces deux villes sont d’ordinaire accouplées (Act., xiv, 6 ; xvi, 1) prouve qu’elles étaient voisines. En tout cas, l’orientation des deux localités est déterminée par Act., xiv, 21 ; xvi, 1-2, et on ne peut guère hésiter pour elles qu’entre les différentes traces de villes qui s’échelonnent sur la route du Karadagh à l’Ak-Ghieul. Derbé était considérée par les anciens géographes comme faisant partie de l’Isaurie. Les limites de l’Isaurie et de la Lycaonie étaient fort indécises à l’époque romaine. Cf. Strabon, XII, vi, 2 ; Pline, V, 23, 25.
  76. Les Isauriens, les Clites, les Homonades. Strabon, XII, vi, 2-5 ; Tacite, Ann., III, 48 ; VI, 41 ; XII, 55. Les Isauriens gardent leur rôle jusqu’en plein moyen âge. Ils ne furent jamais complètement domptés que par les Sedjoukides. Trébellius Pollion, les Trente tyrans, 25 ; Vopiscus, Probus, 19 ; Ammien Marcellin, XIV, 2 ; XXVII, 9 ; Jean Chrysostome, Epist., p. 522, 570, 593, 596 et suiv., 599, 606, 630, 631, 633 et suiv., 656, 661, 673, 676, 679, 682, 683, 708 (édit. Montfaucon).
  77. C’est l’impression de Cicéron, qui campa quinze jours à Cybistra, près de Derbé ; il parle de tout ce pays avec un profond dédain (Lettres ad fam. et ad Att., datées de Cilicie).
  78. Act., XIV, 11 ; Étienne de Byz., au mot Δέρϐη ou Δελϐεία.
  79. Cela résulte de Act., xiv, 19 (texte grec). Il y en avait cependant. Act., xvi, 3.
  80. Claudiopolis = Mout sur le Calycadnus ( Hieroclès, Syecdème, p. 709, Wess. ; Notitiæ episc., p. 85, 129, 224, édit. Parthey) ; Claudiconium, etc. Le Bas, III, 1385 bis.
  81. D’Iconium à Lystres (si Lystres est Madenscher), la route est de treize heures. Laborde, p. 119.
  82. Eunape, Vies des Sophistes, p. 454, 500 (édit. Didot).
  83. Ovide, Métam., VIII, 621-726.
  84. Ζεὺς πρόπυλος. Cf. Corp. inscr. gr., no 2963 c.
  85. Πυλῶνας ne peut guère se rapporter qu’au temple. Ἀκούσαντες suppose aussi que la scène se passe loin de l’endroit où était Paul. Enfin l’idée de venir faire un sacrifice à la porte de la maison de Paul est exagérée et contraire aux usages de l’antiquité. On sait que les sacrifices se faisaient devant le temple et non dedans.
  86. Act., xiv, 15-17.
  87. Ce nom de femme se retrouve à Chypre. V. Pape, s. h. v.
  88. II Tim., i, 5 ; iii, 15. Cette épître est apocryphe, mais il est difficile que les noms des deux femmes soient inventés.
  89. Act., xvi, 1. Voir ci-dessous, p. 68.
  90. Act., xvi, 3.
  91. Act., XIV, 6 et suiv. ; II Tim., iii, 11. Comp. II Cor., xi, 25.
  92. Voir Perrot, De Gal. prov. rom., p. 33 et suiv. ; Explor. de la Gal., p. 194 et suiv. ; Waddington, Explic. des Inscr. de Le Bas, III, p. 337, 349 ; Robiou, Hist. des Gaulois d’Orient, p. 259 et suiv. et la carte.
  93. Appien, Bell. civ., V, 75.
  94. Dion Cassius, XLIX, 32.
  95. Dion Cassius, LI, 2.
  96. Strabon, XII, v, 4 ; vi, 1, 3, 4 ; vii, 3 ; XIV, v, 6.
  97. Strabon, XII, v, 1 ; vi, 5 ; vii, 3 ; XVII, iii, 25 ; Dion Cassius, LIII, 26.
  98. Strabon, XIV, v, 6.
  99. Dion Cassius, LIII, 26.
  100. Dion Cassius, LIII, 26 ; Cf. Pline, H. N., V, 25, 42.
  101. Strabon, XII, vi, 5. Cf. Mommsen, Res gestæ divi Aug., p. vii.
  102. Pline, V, 23 ; Le Bas, Inscr., III, 1385 bis, et la note Waddington. Elle fit partie du royaume d’Amyntas ; or, après la mort d’Amyntas, elle ne fut ni rendue à la liberté ni réunie à une autre province.
  103. Henzen, no 6912. Cf. Perrot, De Gal. prov. rom., p. 39 et suiv., 46 et suiv. ; Mommsen, Res gestæ divi Aug., p. vii. Pour Apollonie, cependant, voir Le Bas, III, no  1192.
  104. Ainsi la ville d’Iconium honore comme son bienfaiteur un procurateur de Galatie (Corp. inscr. gr., no  3991). Cf. Le Bas, III, 1385 bis. Pline (H. N., V, 42) indique les Lystreni parmi les populations de la Galatie. Ce qu’il dit des frontières de la Galatie (V, 25 et 42) est confus, mais ne contredit pas essentiellement notre thèse. Ptolémée (V, iv, 1, 10, 11) entend la Galatie comme Strabon. Cf. Henzen, no  6940 ; Le Bas, III, 1794 ; Capitolin, Maximin et Balbin, 7 ; I Petri, i, 1. Les inscriptions qui, comme celles de Henzen, 6912, 6913 ; Marini, Atti, p. 766 ; Le Bas, III, 176, 627, 1816 ; Perrot, De Gal., p. 102, énumèrent à côté de la Galatie ses provinces annexes, prouvent seulement que les vieux noms subsistaient. Du reste, ces agglomérations de provinces varièrent souvent, surtout à partir de Vespasien. Cf. Le Bas et Waddington, III, 1480 ; Perrot, De Gal., p. 134-136.
  105. Corp. inscr. gr., 4011, 4020, 4030, 4032, 5896 ; Henzen, 6912, 6013 ; Marini, Atti, p. 766 ; Perrot, De Gal., p. 102 ; Eckhel, D. n. v., III, 177-178.
  106. Strabon, XII, iv, 6 ; XVII, iii, 25. La même politique est bien sensible dans la Gaule. Mais au-dessous de la province, dont les limites étaient très-variables, se conservaient les divisions antiques du canton et de la cité.
  107. Asie, Macédoine, Achaïe, désignent pour lui les provinces qui portaient ces noms, et non les pays qui les avaient portés d’abord.
  108. Par là on s’explique cette particularité unique de l’Épître aux Galates, qu’elle ne porte pas d’adresse à une Église déterminée. Par là on s’explique aussi une des singularités apparentes de la vie de saint Paul. L’Épître aux Galates suppose que Paul avait fait chez ceux à qui cette lettre est adressée un long séjour, qu’il avait eu avec eux des rapports intimes, au moins autant qu’avec les Corinthiens, les Thessaloniciens. Or les Actes ne font aucune mention de l’évangélisation de la Galatie proprement dite. Dans son second voyage, Paul « traverse le pays galatique » (Act., xvi, 6) ; nous verrons qu’on ne peut supposer à ce moment-là qu’un très-court temps d’arrêt ; il n’est nullement probable que l’évangélisation profonde et suivie que suppose l’Épître aux Galates ait eu lieu dans un aussi rapide voyage. Au contraire, ce qui frappe en la première mission, c’est sa longue durée comparée au peu d’étendue de l’itinéraire et à ce que les résultats auraient de secondaire si on n’y rattachait pas la fondation des Églises de Galatie. En y plaçant l’évangélisation des Galates, nous lui donnons une sorte de poids nécessaire à l’équilibre de la vie de saint Paul. En comparant Act., xvi, 6 à Act., xviii, 23, on se persuade que, pour l’auteur des Actes, Γαλατικὴ χώρα signifie la province romaine de Galatie, et que la partie qu’il veut désigner à ces deux endroits est la Lycaonie. N’objectez pas qu’en racontant au chapitre xiv l’évangélisation d’Iconium, de Lystres et Derbé, l’auteur des Actes ne prononce pas le nom de Galatie. Il procède là en détail, tandis que dans Actes, xvi, 6 ; xviii, 23, il procède par masses. La preuve, c’est que dans un des cas il intervertit l’ordre de Φρυγία et de Γαλατικὴ χώρα. Dans la pensée de l’auteur des Actes, ces deux voyages à travers l’Asie Mineure sont des voyages de confirmation et non de conversion (Act., xv, 36, 41 ; xvi, 5, 6 ; xviii, 23). Enfin, dans l’un des voyages, l’objectif de saint Paul étant Troas, et dans l’autre Éphèse, l’itinéraire de Act., xvi, 6 et de Act., xviii, 23, est inconcevable si Γαλατικὴ χώρα est la Galatie proprement dite. Pourquoi cet étrange détour vers le nord, surtout si l’on considère combien le steppe central est difficile à traverser ? Il n’y avait probablement à cette époque aucune route d’Iconium à Ancyre (Perrot, De Gal., p. 102-103). Combien il est invraisemblable aussi que les émissaires hiérosolymites (Gal., i, 7) aient fait un tel voyage ! Ajoutons que les mentions de Barnabé dans l’Épître aux Galates portent à croire que les Galates le connaissaient ; ce qui reporte l’évangélisation des Galates à la première mission.
  109. Gal., iv, 14-15, etc.
  110. Gal., iv, 13-14.
  111. Gal., iii, 4.
  112. Act., xvi, 1-2 ; xx, 4.
  113. Act., xiv, 25. Il y avait des juifs en Pamphylie. Philon, Leg. ad Caium, § 36 ; Act., ii, 10.
  114. Aujourd’hui Adalia.