Sonnet (« Ma tendresse comme la colombe »)

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Traduction par Gérard de Nerval.
Garnier frères (p. 401).


SONNET
Composé par Burger après la mort de sa seconde femme.


Ma tendresse, comme la colombe longtemps poursuivie par le faucon, se vantait d’avoir enfin trouvé un asile dans le silence d’un bois sacré.

Pauvre colombe ! que ta confiance est trompée ! Sort fatal et inattendu ! Sa retraite, que l’œil ne pouvait pénétrer, est incendiée soudain par la foudre !

Hélas ! et la voici encore errante ! La malheureuse est réduite à voltiger du ciel à la terre, sans but, sans espoir de reposer jamais son aile fatiguée.

Car où trouver un cœur qui prenne pitié du sien, près de qui elle puisse encore se réchauffer comme autrefois ?… Un tel cœur ne bat plus pour elle sur la terre !