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prophète, ni dans ceux d'autres femmes de sa famille, que l’on
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trouve dans le cimetière de El-Médeneh, tandis qu’il est permis
aux femmes de visiter librement tous ces tombeaux. Jamais
aux femmes de visiter librement tous ces tombeaux. Jamais
non plus on ne dépose dans la même tombe un homme et une
non plus on ne dépose dans la même tombe un homme et une

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APPENDICE.

trouve guère, au rez-de-chaussée, d’appartements pour les hommes ; il faut donc qu’ils montent au premier étage, où sont, ordinairement, les appartements des femmes. Mais, pour éviter des rencontres que l’on qualifie de fâcheuses en Égypte, et qu’en France on regarderait comme heureuses, les hommes qui montent l’escalier ne discontinuent point de crier bien haut : Destour (permission) ! ya siti ( ô dame) ! ou de faire d’autres exclamations, afin que les femmes qui pourraient se trouver sur cet escalier puissent se retirer, ou tout au moins se voiler ; ce qu’elles font en tirant leur voile, dont elles se couvrent le visage de manière à ne laisser qu’un œil à peine visible[1].

Les musulmans portent à un tel excès l’idée du caractère sacré des femmes, qu’il est chez eux défendu aux hommes de pénétrer dans les tombeaux de quelques-unes d’entre elles ; par exemple, ils ne peuvent entrer dans ceux des femmes du prophète, ni dans ceux d'autres femmes de sa famille, que l’on trouve dans le cimetière de El-Médeneh, tandis qu’il est permis aux femmes de visiter librement tous ces tombeaux. Jamais non plus on ne dépose dans la même tombe un homme et une femme, à moins qu’un mur de séparation ne soit élevé entre les deux cercueils.

Tous les musulmans ne sont pas aussi rigides au sujet des femmes ; car M. Lane, qui a recueilli ces détails intéressants [2], dit qu’un de ses amis, musulman, lui a fait voir sa mère, âgée de cinquante ans, mais qui, par son embonpoint et sa fraîcheur, ne paraissait pas en avoir plus de quarante. « Elle venait, dit-il, jusqu’à la porte du harem, extrême limite pour les visiteurs ; elle s’asseyait contre la porte de la pièce sans vouloir y entrer. Comme si c’était par accident, elle laissait tomber son voile et voir son visage à découvert ; ses yeux étaient bordés de kohel,

  1. Les femmes ôtent leur voile en présence des eunuques et des jeunes garçons.
  2. Une grande partie de cette étude est, en effet, traduite ou imitée de l’ouvrage de William Lane.