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cette importance, il y aurait eu dans la Prusse de 1853 un riche sur cent habitants. Il faut tenir compte de ce fait que le revenu imposable n’est pas seulement celui qui provient de capitaux ou de terres, que c’est encore le revenu professionnel, industriel ou commercial. Le total de l’impôt que payaient ces
cette importance, il y aurait eu dans la Prusse de 1853 un riche sur cent habitants. Il faut tenir compte de ce fait que le revenu imposable n’est pas seulement celui qui provient de capitaux ou de terres, que c’est encore le revenu professionnel, industriel ou commercial. Le total de l’impôt que payaient ces contribuables à l’''Einkommensteuer'' ne représentait pas le tiers du produit de l’impôt perçu, à un taux généralement un peu moindre, sur les contribuables dont les revenus étaient inférieurs à 3,750 francs.
contribuables à l’''Einkommensteuer'' ne représentait pas le tiers du produit de l’impôt perçu, à un taux généralement un peu moindre, sur les contribuables dont les revenus étaient inférieurs à 3,750 francs.


Sur les 44,407 personnes qui, dans la Prusse de 1853, possédaient un revenu supérieur à ce chiffre de 3,750 francs (1000 thalers ou 3,000 marks)<ref>Jusqu’en 1871 la monnaie prussienne était le ''thaler'' qui valait 3 fr. 75 ; depuis lors, c’est le mark qui vaut 1 fr. 25.</ref>, la moitié environ, soit 21,783, avaient moins de 5,250, francs (1,400 thalers) de revenu ; les cinq sixièmes de ces 44,407 contribuables restaient au-dessous d’un revenu de 10,500 francs (2,800 thalers) 444 contribuables seulement dans tout le royaume de Prusse avaient plus de 45,000 francs de revenu (12,000 thalers). Parmi ces 444 heureux de la terre, on n’en comptait que 160 dont le revenu dépassât 75,000 francs (20,000 thalers) ; 29 seulement de ces derniers jouissaient d’un revenu supérieur à 195,000 francs (52,000 thalers) enfin 7 personnes seulement avaient plus de 450,000 francs de revenu (120,000 thalers).
Sur les 44,407 personnes qui, dans la Prusse de 1853, possédaient un revenu supérieur à ce chiffre de 3,750 francs (1000 thalers ou 3,000 marks)<ref>Jusqu’en 1871 la monnaie prussienne était le ''thaler'' qui valait 3 fr. 75 ; depuis lors, c’est le ''mark'' qui vaut 1 fr. 25.</ref>, la moitié environ, soit 21,783, avaient moins de 5,250, francs (1,400 thalers) de revenu ; les cinq sixièmes de ces 44,407 contribuables restaient au-dessous d’un revenu de 10,500 francs (2,800 thalers) 444 contribuables seulement dans tout le royaume de Prusse avaient plus de 45,000 francs de revenu (12,000 thalers). Parmi ces 444 heureux de la terre, on n’en comptait que 160 dont le revenu dépassât 75,000 francs (20,000 thalers) ; 29 seulement de ces derniers jouissaient d’un revenu supérieur à 195,000 francs (52,000 thalers) enfin 7 personnes seulement avaient plus de 450,000 francs de revenu (120,000 thalers).


Par ces chiffres on peut juger du nombre infinitésimal de personnes qui, à l’époque dont nous parlons, possédaient en Prusse, non seulement l’opulence, mais plus simplement une large aisance. On objectera peut-être que la Prusse est un pays pauvre, que la statistique qui vient d’être citée remonte à 1853,
Par ces chiffres on peut juger du nombre infinitésimal de personnes qui, à l’époque dont nous parlons, possédaient en Prusse, non seulement l’opulence, mais plus simplement une large aisance. On objectera peut-être que la Prusse est un pays pauvre, que la statistique qui vient d’être citée remonte à 1853, que la dissimulation et les fraudes dans les déclarations ou les constatations ont dû être considérables, que depuis lors la richesse a dû se concentrer davantage et que les grandes fortunes y doivent être plus nombreuses qu’autrefois. Que la
que la dissimulation et les fraudes dans les déclarations ou les constatations ont dû être considérables, que depuis lors la richesse a dû se concentrer davantage et que les grandes fortunes y doivent être plus nombreuses qu’autrefois. Que la
Prusse ne soit pas un des pays les plus riches de l’Europe, c’est incontestable ; elle contient, cependant, des provinces très-prospères, telles que celles du Rhin ; depuis lors elle en a {{tiret|ac|quis}}
Prusse ne soit pas un des pays les plus riches de l’Europe, c’est incontestable ; elle contient, cependant, des provinces très-prospères, telles que celles du Rhin ; depuis lors elle en a {{tiret|ac|quis}}

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cette importance, il y aurait eu dans la Prusse de 1853 un riche sur cent habitants. Il faut tenir compte de ce fait que le revenu imposable n’est pas seulement celui qui provient de capitaux ou de terres, que c’est encore le revenu professionnel, industriel ou commercial. Le total de l’impôt que payaient ces contribuables à l’Einkommensteuer ne représentait pas le tiers du produit de l’impôt perçu, à un taux généralement un peu moindre, sur les contribuables dont les revenus étaient inférieurs à 3,750 francs.

Sur les 44,407 personnes qui, dans la Prusse de 1853, possédaient un revenu supérieur à ce chiffre de 3,750 francs (1000 thalers ou 3,000 marks)[1], la moitié environ, soit 21,783, avaient moins de 5,250, francs (1,400 thalers) de revenu ; les cinq sixièmes de ces 44,407 contribuables restaient au-dessous d’un revenu de 10,500 francs (2,800 thalers) 444 contribuables seulement dans tout le royaume de Prusse avaient plus de 45,000 francs de revenu (12,000 thalers). Parmi ces 444 heureux de la terre, on n’en comptait que 160 dont le revenu dépassât 75,000 francs (20,000 thalers) ; 29 seulement de ces derniers jouissaient d’un revenu supérieur à 195,000 francs (52,000 thalers) enfin 7 personnes seulement avaient plus de 450,000 francs de revenu (120,000 thalers).

Par ces chiffres on peut juger du nombre infinitésimal de personnes qui, à l’époque dont nous parlons, possédaient en Prusse, non seulement l’opulence, mais plus simplement une large aisance. On objectera peut-être que la Prusse est un pays pauvre, que la statistique qui vient d’être citée remonte à 1853, que la dissimulation et les fraudes dans les déclarations ou les constatations ont dû être considérables, que depuis lors la richesse a dû se concentrer davantage et que les grandes fortunes y doivent être plus nombreuses qu’autrefois. Que la Prusse ne soit pas un des pays les plus riches de l’Europe, c’est incontestable ; elle contient, cependant, des provinces très-prospères, telles que celles du Rhin ; depuis lors elle en a ac-

  1. Jusqu’en 1871 la monnaie prussienne était le thaler qui valait 3 fr. 75 ; depuis lors, c’est le mark qui vaut 1 fr. 25.