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COMMENCEMENTS

Et maintenant, je suis le tendre et chaud miroir
De l’époque en allée,
La fraîcheur du matin, la tristesse du soir
Et la nuit étoilée.

Quelquefois je me sens couchée au bord des eaux,
Un dattier noir m’effleure
Tandis que, lents coteaux balancés, des chameaux
Vont vers l’Asie-Mineure.

Quelquefois je m’assieds dans l’or d’un sable amer,
A l’abri bleu du saule,
Et j’attends que revienne Ulysse jeune et clair,
La rame sur l’épaule.

J’habite tout l’espace et je remonte au temps ;
Je m’en vais attendrie
Écouter les docteurs ondoyants et chantants
Des soirs d’Alexandrie.

Parfois je suis la chaude Arabe, aux yeux de loup,
Qu’un songe immense creuse,
J’erre dans les jardins d’un couvent andalou,
Près d’une palme heureuse.

Je ne pourrais jamais exprimer mon désir,
L’ardeur qui me terrasse,
Ni si les monts d’argent me prêtaient leur soupir
Soulevé dans l’espace,