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Je crois avoir prouvé maintenant qu’à dater du {{s|ix}}, époque à laquelle remontent les premiers essais de leur littérature, jusqu’à la période des troubadours inclusivement, les populations provençales eurent des compositions narratives, des romans épiques de divers genres. Il me faut maintenant aborder la question plus restreinte, plus spéciale, et par là même plus importante et plus scabreuse, dont celle déjà résolue n’était que le préliminaire : il me faut prouver ce que je n’ai fait encore qu’affirmer, que les Provençaux ont eu part à l’invention et à la culture des romans épiques du cycle carlovingien et du cycle breton. |
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Je suivrai, dans cette nouvelle discussion, le même ordre dans lequel j’ai déjà parlé des romans chevaleresques. J’examinerai l’influence provençale, d’abord sur ceux du cycle de Charlemagne, puis sur ceux du cycle breton ; et, dans l’un et l’autre, je suivrai les sous-divisions que j’y ai précédemment établies. Ainsi, dans le cycle des romans carlovingiens, je considérerai, en premier lieu, ceux qui ont rapport aux guerres des chrétiens de la Gaule contre les Sarrasins ou les musulmans d’Espagne ; en second lieu viendront ceux qui ont pour sujet des révoltes des chefs de province contre les descendans de Charlemagne, révoltes qui amenèrent la dislocation de la monarchie carlovingienne. |
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Version du 17 juillet 2020 à 14:00
ROMANS PROVENÇAUX.
Je crois avoir prouvé maintenant qu’à dater du ixe siècle, époque à laquelle remontent les premiers essais de leur littérature, jusqu’à la période des troubadours inclusivement, les populations provençales eurent des compositions narratives, des romans épiques de divers genres. Il me faut maintenant aborder la question plus restreinte, plus spéciale, et par là même plus importante et plus scabreuse, dont celle déjà résolue n’était que le préliminaire : il me faut prouver ce que je n’ai fait encore qu’affirmer, que les Provençaux ont eu part à l’invention et à la culture des romans épiques du cycle carlovingien et du cycle breton.
Je suivrai, dans cette nouvelle discussion, le même ordre dans lequel j’ai déjà parlé des romans chevaleresques. J’examinerai l’influence provençale, d’abord sur ceux du cycle de Charlemagne, puis sur ceux du cycle breton ; et, dans l’un et l’autre, je suivrai les sous-divisions que j’y ai précédemment établies. Ainsi, dans le cycle des romans carlovingiens, je considérerai, en premier lieu, ceux qui ont rapport aux guerres des chrétiens de la Gaule contre les Sarrasins ou les musulmans d’Espagne ; en second lieu viendront ceux qui ont pour sujet des révoltes des chefs de province contre les descendans de Charlemagne, révoltes qui amenèrent la dislocation de la monarchie carlovingienne.
Les premiers étant de beaucoup les plus nombreux, les ques-