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Version du 9 janvier 2021 à 13:35

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chap. 15e.
383
du seigle.

[15:1:10]

§ x. — Des fromens de printemps.

Le succès des fromens de printemps est beaucoup moins certain que celui des fromens d’automne, dans toutes les parties du sud et même du centre de la France, et leur culture est d’ailleurs moins productive ; aussi, sont-ils à peine connus dans beaucoup de nos départemens. Cependant, ils offrent, partout où ils peuvent prospérer, une importante ressource, soit pour suppléer aux céréales d’automne, détruites par les intempéries de l’hiver, soit pour faire partie des assolemens dans lesquels le terrain ne peut être en état de recevoir des semences automnales.

Les fromens trémois exigent un terrain bien préparé par les labours, et riche en engrais d’une facile décomposition. — Comme leur végétation foliacée est promptement arrêtée par les chaleurs, ils tallent moins que les autres, et doivent par conséquent être semés plus épais. — En général, on trouvera rarement de l’inconvénient à semer jusqu’à 250 litres par hectare, quoique le moindre volume des grains puisse faire considérer cette quantité comme excessive, comparée à celle qu’on emploie pour les blés d’automne.

On a remarqué que les fromens de mars s’accommodent beaucoup mieux que les fromens de septembre, des sols légers, à la condition qu’ils aient de la profondeur, et par conséquent de la fraîcheur. C’est une raison de plus pour les semer de bonne heure, attendu que ces sortes de terrains sont plus tôt que d’autres accessibles à la charrue. Les semailles ont donc lieu ordinairement, dans le centre de la France, dès la mi-mars, quoiqu’elles réussissent encore, généralement, en avril et parfois en mai.

Les travaux d’entretien des céréales printanières sont moins nombreux que ceux que nous avons recommandés précédemment pour les céréales d’hiver. Le sarclage de mai ou de juin est, le plus souvent, la seule façon qu’on leur donne.

[15:1:10]

§ xi. — De la quantité des produits.

Le froment n’est pas seulement la plus utile, il est aussi une des plus productives de nos céréales ; car, si, à volume égal, il a plus de poids, ce qui est un indice suffisant de sa supériorité nutritive, assez souvent, sur une étendue donnée de terrain, il rend autant et plus en volume.

Toutes circonstances égales, lorsqu’un froment de bonne qualité pèse 80 kilog. à l’hectol., le seigle, qui s’en rapproche le plus, arrive rarement de 72 à 75 kilog. ; — l’orge vient ensuite, et l’avoine en dernier lieu. D’ailleurs, à poids égal, le froment contient encore beaucoup plus de parties nutritives que ces diverses céréales.

La quantité de semence raisonnablement nécessaire pour semer un hectare à la volée, étant de 2 hectol. 15 litres à 2 hectol. 20 lit., on sait qu’il est des localités où l’on peut espérer recueillir, sur cet espace, au-delà de 20 fois la semence, et ce chiffre, quelque beau qu’il paraisse, est encore parfois de beaucoup dépassé. — Nous avons cité l’exemple de M. Devrebe ; nous pourrions en ajouter plusieurs autres pris également en Flandre ou en Angleterre. Mais aussi, à côté d’une fécondité si remarquable, due autant à une excellente culture qu’à un excellent sol, nous trouverions, en parcourant des contrées moins favorisées et moins éclairées, que le produit de l’hectare se réduit trop souvent à 6 ou 7 hectolitres. — Généralement, selon que le sol est médiocre ou fertile, cultivé avec négligence ou avec soin, etc., on doit trouver le terme moyen entre 8 et 16 hectol.

En adoptant les bases fixées par M. de Morel-Vinde (voy. p. 267), l’hectare de blé froment doit donner, terme moyen, 720 bottes de paille d’environ 5 kilog. chacune, ou 3, 500 kilog. — Sur des terres d’excellente qualité, nous avons trouvé un grand tiers de moins, et Thaer est encore resté au-dessous de notre estimation, en établissant que « le froment donne ordinairement en paille le double de son poids en grain : sur les terrains élevés, quelque chose de moins ; sur les terrains bas, quelque chose de plus. » — Au milieu de données aussi vagues, et qui doivent nécessairement l’être, tant est grande la diversité des produits, non seulement de localité à localité, mais d’année à année, on sent qu’il serait bien difficile de donner des chiffres un peu précis. — La quantité de paille varie plus encore que celle du grain.

Oscar Leclerc-Thoüin et Vilmorin .

Section ii. — Du Seigle.


Le Seigle (Secale cereale) ; en angl., Rye ; en allem., Rocken ; en ital., Secale, et en esp., Centeno, est certainement une de nos plus précieuses céréales, sous le double point de vue de ses nombreux usages économiques et de la propriété qu’il possède de prospérer dans beaucoup de lieux où la culture du froment serait impossible, ou tout au moins peu productive. — Son grain donne une farine, à la vérité moins blanche et moins nourrissante que celle du froment, mais qui procure cependant, seule ou mélangée avec cette dernière, un pain de bonne qualité, fort agréable au goût, qui se conserve longtemps frais, et qui sert encore à la nourriture de l’homme dans une grande partie de l’Europe. — Le seigle fait aussi la base du pain que l’on donne aux chevaux en divers lieux, et dont l’emploi commence à se répandre parmi nous. Tantôt, après une mouture grossière et sans blutage préalable, on le mêle, en proportions variables, à de la farine également grossière d’avoine ou d’orge ; — tantôt à celle de pois, de gesses, de féverolles. — Le grain de seigle sert à nourrir et à engraisser les volailles ; — on le transforme en gruau ; — on l’utilise pour la fabrication de la bière, celle de l’eau-de-vie de grain, etc. Nous verrons ailleurs que cette même céréale produit un des fourrages verts les plus abondans et les plus économiques que l’on puisse donner aux bestiaux après la consommation des racines hivernales, et l’un des plus propres à rafraîchir les chevaux fati-