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JIM. — LA BANDE DE TO.M SAWYEK. 13


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Ben Rogers déclara que c’était un très beau serment et demanda
si Tom l'avait inventé d'un bout à l'autre. Tom reconnut avoir presque
si Tom l’avait inventé d’un bout à l’autre. Tom reconnut avoir presque
tout copié dans des histoires de chefs de voleurs ou de pirates, qui
tout copié dans des histoires de chefs de voleurs ou de pirates, qui
savaient mieux que lui ce qu'il fallait faire jurer à leurs hommes.
savaient mieux que lui ce qu’il fallait faire jurer à leurs hommes.


Quelqu'un opina qu'il serait peut-être bon de tuer aussi les familles
Quelqu’un opina qu’il serait peut-être bon de tuer aussi les familles
de ceux qui trahiraient les secrets de la bande. Tom, ayant approuvé
de ceux qui trahiraient les secrets de la bande. Tom, ayant approuvé
cette idée, prit son crayon et griffonna une ligne sur le papier qu'il
cette idée, prit son crayon et griffonna une ligne sur le papier qu’il
venait de lire.
venait de lire.


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C’est fort bien, dit alors Ben Rogers ; mais voilà Huck Finn, qui
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n’a pas de famille.


— Est-ce qu'il n'a pas son père? demanda Tom.
— Est-ce qu’il n’a pas son père ? demanda Tom.


— Oui, un père que nous ne saurons jamais où trouver; il y a plus
— Oui, un père que nous ne saurons jamais où trouver ; il y a plus
d'un an qu'on ne l'a pas revu. Ça ne serait pas juste envers les autres,
d’un an qu’on ne l’a pas revu. Ça ne serait pas juste envers les autres,
qui ont des familles à tuer.
qui ont des familles à tuer.


Le cas était embarrassant ; mais, grâce à Tom, on finit par con-
Le cas était embarrassant ; mais, grâce à Tom, on finit par consentir à ne pas rayer mon nom de la liste. En somme, chacun de nous
sentir à ne pas rayer mon nom de la liste. En somme, chacun de nous
se piqua le doigt avec une épingle et signa le serment avec son sang.
se piqua le doigt avec une épingle et signa le serment avec son sang.


A présent, dit Tom, il est bien entendu que notre bande est une
À présent, dit Tom, il est bien entendu que notre bande est une
bande de voleurs de grand chemin, pas autre chose. Nous nous met-
bande de voleurs de grand chemin, pas autre chose. Nous nous mettrons en embuscade pour arrêter les voitures ou les voyageurs.
trons en embuscade pour arrêter les voitures ou les voyageurs.


— Et s'ils ne veulent pas s'arrêter? demanda un sceptique.
— Et s’ils ne veulent pas s’arrêter ? demanda un sceptique.


— Oh ! dans les livres ils ne manquent jamais de s'arrêter lorsque
— Oh ! dans les livres ils ne manquent jamais de s’arrêter lorsque
des gens masqués leur crient : « La bourse ou la vie ! » Les chevaliers
des gens masqués leur crient : « La bourse ou la vie ! » Les chevaliers
du grand chemin portent toujours un masque — autrement ils ne
du grand chemin portent toujours un masque — autrement ils ne
pourraient pas aller dans le monde sans être reconnus.
pourraient pas aller dans le monde sans être reconnus.


— Nous n'avons pas de masques !
— Nous n’avons pas de masques !


Tom paraissait avoir prévu l'objection. Il jeta à terre sa casquette,
Tom paraissait avoir prévu l’objection. Il jeta à terre sa casquette,
lira de sa poche un foulard de sa tante Polly — un beau foulard tout
tira de sa poche un foulard de sa tante Polly — un beau foulard tout
neuf dans lequel il avait taillé deux trous ronds à l'aide d'une paire
neuf dans lequel il avait taillé deux trous ronds à l’aide d’une paire
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de ciseaux, et dont il se coiffa en un clin d’œil.


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— La bourse ou la vie ! cria-t-il... Que penses-tu de ce masque-là,
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Version du 4 octobre 2009 à 16:47

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Ben Rogers déclara que c’était un très beau serment et demanda si Tom l’avait inventé d’un bout à l’autre. Tom reconnut avoir presque tout copié dans des histoires de chefs de voleurs ou de pirates, qui savaient mieux que lui ce qu’il fallait faire jurer à leurs hommes.

Quelqu’un opina qu’il serait peut-être bon de tuer aussi les familles de ceux qui trahiraient les secrets de la bande. Tom, ayant approuvé cette idée, prit son crayon et griffonna une ligne sur le papier qu’il venait de lire.

— C’est fort bien, dit alors Ben Rogers ; mais voilà Huck Finn, qui n’a pas de famille.

— Est-ce qu’il n’a pas son père ? demanda Tom.

— Oui, un père que nous ne saurons jamais où trouver ; il y a plus d’un an qu’on ne l’a pas revu. Ça ne serait pas juste envers les autres, qui ont des familles à tuer.

Le cas était embarrassant ; mais, grâce à Tom, on finit par consentir à ne pas rayer mon nom de la liste. En somme, chacun de nous se piqua le doigt avec une épingle et signa le serment avec son sang.

— À présent, dit Tom, il est bien entendu que notre bande est une bande de voleurs de grand chemin, pas autre chose. Nous nous mettrons en embuscade pour arrêter les voitures ou les voyageurs.

— Et s’ils ne veulent pas s’arrêter ? demanda un sceptique.

— Oh ! dans les livres ils ne manquent jamais de s’arrêter lorsque des gens masqués leur crient : « La bourse ou la vie ! » Les chevaliers du grand chemin portent toujours un masque — autrement ils ne pourraient pas aller dans le monde sans être reconnus.

— Nous n’avons pas de masques !

Tom paraissait avoir prévu l’objection. Il jeta à terre sa casquette, tira de sa poche un foulard de sa tante Polly — un beau foulard tout neuf dans lequel il avait taillé deux trous ronds à l’aide d’une paire de ciseaux, et dont il se coiffa en un clin d’œil.

— La bourse ou la vie ! cria-t-il... Que penses-tu de ce masque-là, Jack ?