« Blanqui et les otages en 1871/4 » : différence entre les versions

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CONCLUSION


Les personnes qui ont lu avec attention ce qui précède croiront difficilement que M. Thiers ait pu refuser l’échange proposé. Comment, en effet, admettre qu’un homme qui peut sauver tant d’existences s’y refuse avec une si cruelle obstination ?

La chose, dira-t-on, n’est pas possible. — Rien de plus vrai cependant.

M. Thiers ne voulait à aucun prix se dessaisir de Blanqui. Il connaissait sa valeur, il avait lu les articles de la Patrie en danger et Un dernier mot.

Il savait que la Commune aurait trouvé avec Blanqui une direction militaire, en même temps qu’une direction politique. Il ne le voulait à aucun prix. Cet homme néfaste avait juré la mort des otages en haine de la Commune. Des agents de Versailles étaient dans Paris et avaient reçu des instructions conformes à ce plan. La preuve en est indéniable. On n’a qu’à lire les dépositions de de Montaud devant le 4e conseil de guerre. Si cette affirmation est une calomnie, comment expliquer le refus de M. Thiers, opposé aux sollicitations du nonce du Pape, de l’ambassadeur américain et du maire de Londres ?

Cet échange, comme l’archevêque et M. Deguerry le disaient fort bien, dans leurs lettres, n’impliquait aucune question de principes.

Enfin, comment expliquer que M. Thiers ait pu refuser de sauver la vie à soixante-quatorze personnes qu’il pouvait rendre immédiatement à la liberté, à leurs familles, sans autre condition que celle de donner sa parole qu’il délivrerait Blanqui.

L’idée de M. Thiers était fixe : point d’échange ! De cette manière, il assouvissait sa rage contre le gouvernement de Paris, et la mort des otages lui donnait le prétexte d’assouvir sa vengeance sur les communeux vaincus !

Maintenant, que la séquelle opportuniste, que la bande des renégats, que la tourbe des judas élèvent tant qu’ils voudront des statues à ce sinistre coquin qu’on nomme Thiers, à cet homme qui n’a su pendant la guerre de 70, d’accord avec ce gouvernement de malheur de la débâcle nationale, qu’aller mendier l’appui des rois pour s’entendre dire : Dieu vous assiste, pauvre homme ! à cet homme qu’ils appellent libérateur du territoire, grand homme d’État, à cet homme qui, pendant la Commune, n’a su employer contre les défenseurs de Paris que le mensonge, la délation, la trahison : c’est leur affaire.

Ils ne font après tout que continuer leur métier de valets de plume, mais que de pareilles gens croient que le jugement intéressé qu’ils chantent depuis quatorze ans, sur les massacres de mai 71, est un jugement définitif, il faut pour cela que ces souteneurs du parjure et de l’assassinat soient idiots.

Nous qui avons vu les choses de près, nous pensons différemment, et la justice et la vérité nous font un devoir de leur crier haut et ferme : Misérables, depuis quatorze ans, vous mentez !!!

B. Flotte.