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« questions générales », achevèrent de faire comprendre
« questions générales », achevèrent de faire comprendre à Nekhludov combien sa manière de penser et de sentir différait de celle de l’avocat, et sans doute aussi de celle de ses amis. Malgré le changement qui s’était opéré en lui, il avait l’impression que Chembok lui restait, lui
resterait toujours moins profondément étranger que ce Faïnitzin, et tous les « intellectuels » de son entourage.
à Nekhludov combien sa manière de penser et de sentir
différait de celle de l’avocat, et sans doute aussi de celle
de ses amis. Malgré le changement qui s’était opéré en
lui, il avait l’impression que Chembok lui restait, lui
resterait toujours moins profondément étranger que ce
Faïnitzin, et tous les « intellectuels » de son entourage.


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En apercevant les murs de la prison, Nekhludov eut un serrement de cœur. Il se demandait avec effroi dans quelle disposition il allait trouver la Maslova ; mais davantage encore l’effrayait le mystère qu’il sentait en elle, le mystère dont la prison tout entière lui semblait remplie.
En apercevant les murs de la prison, Nekhludov eut
un serrement de cœur. Il se demandait avec effroi dans
quelle disposition il allait trouver la Maslova ; mais
davantage encore l’effrayait le mystère qu’il sentait en
elle, le mystère dont la prison tout entière lui semblait
remplie.


Il sonna à la porte principale ; et, lorsqu’un gardien
Il sonna à la porte principale ; et, lorsqu’un gardien vint au-devant de lui, il lui demanda à voir la Maslova. Le gardien, qui l’avait reconnu, s’empressa de le laisser
vint au-devant de lui, il lui demanda à voir la Maslova.
Le gardien, qui l’avait reconnu, s’empressa de le laisser
entrer : il lui dit que la Maslova avait été transférée au
entrer : il lui dit que la Maslova avait été transférée au
service de l’infirmerie.
service de l’infirmerie.


C’est donc du côté de l’infirmerie que se dirigea
C’est donc du côté de l’infirmerie que se dirigea Nekhludov. Il trouva là un bon vieux gardien qui, aussitôt,
le fit entrer, et le conduisit lui-même à la section des enfants, où la Maslova était employée.
Nekhludov. Il trouva là un bon vieux gardien qui, aussitôt,
le fit entrer, et le conduisit lui-même à la section
des enfants, où la Maslova était employée.


Un jeune interne, exhalant une forte odeur d’acide
Un jeune interne, exhalant une forte odeur d’acide carbonique, vint à la rencontre de Nekhludov, dans le
carbonique, vint à la rencontre de Nekhludov, dans le
corridor, et lui demanda, d’un ton sévère, l’objet de sa
corridor, et lui demanda, d’un ton sévère, l’objet de sa
visite. Ce jeune interne avait toutes sortes de complaisances
visite. Ce jeune interne avait toutes sortes de complaisances pour les malades, ce qui l’exposait sans cesse à des explications désagréables avec les employés de la prison et avec son chef lui-même, le médecin principal.
pour les malades, ce qui l’exposait sans cesse à
des explications désagréables avec les employés de la
prison et avec son chef lui-même, le médecin principal.
Craignant que Nekhludov sollicitât de lui quelque faveur
Craignant que Nekhludov sollicitât de lui quelque faveur
illégale et, peut-être, désirant montrer qu’il ne faisait
illégale et, peut-être, désirant montrer qu’il ne faisait
d’exception pour personne, il se contraignit à prendre
d’exception pour personne, il se contraignit à prendre son air le plus sévère.
son air le plus sévère.

Version du 27 octobre 2009 à 08:56

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317
RÉSURRECTION

« questions générales », achevèrent de faire comprendre à Nekhludov combien sa manière de penser et de sentir différait de celle de l’avocat, et sans doute aussi de celle de ses amis. Malgré le changement qui s’était opéré en lui, il avait l’impression que Chembok lui restait, lui resterait toujours moins profondément étranger que ce Faïnitzin, et tous les « intellectuels » de son entourage.


 III 


En apercevant les murs de la prison, Nekhludov eut un serrement de cœur. Il se demandait avec effroi dans quelle disposition il allait trouver la Maslova ; mais davantage encore l’effrayait le mystère qu’il sentait en elle, le mystère dont la prison tout entière lui semblait remplie.

Il sonna à la porte principale ; et, lorsqu’un gardien vint au-devant de lui, il lui demanda à voir la Maslova. Le gardien, qui l’avait reconnu, s’empressa de le laisser entrer : il lui dit que la Maslova avait été transférée au service de l’infirmerie.

C’est donc du côté de l’infirmerie que se dirigea Nekhludov. Il trouva là un bon vieux gardien qui, aussitôt, le fit entrer, et le conduisit lui-même à la section des enfants, où la Maslova était employée.

Un jeune interne, exhalant une forte odeur d’acide carbonique, vint à la rencontre de Nekhludov, dans le corridor, et lui demanda, d’un ton sévère, l’objet de sa visite. Ce jeune interne avait toutes sortes de complaisances pour les malades, ce qui l’exposait sans cesse à des explications désagréables avec les employés de la prison et avec son chef lui-même, le médecin principal. Craignant que Nekhludov sollicitât de lui quelque faveur illégale et, peut-être, désirant montrer qu’il ne faisait d’exception pour personne, il se contraignit à prendre son air le plus sévère.