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toises cubes environ, où l’on a pratiqué un banc pour la commodité des baigneurs. Lorsque l’on y pénètre, la chaleur est étouffante; mais peu à peu on s’accoutume à respirer cet air brûlant, et finit par y rester, 10 à 15 minutes, afin d’exciter une abondante sueur, propre à dissiper les douleurs rhumatismales. A un pied au-dessus du sol, le thermomètre marque 31°, et progressivement jusqu’à 36°, à la hauteur de 6 pieds. Ce sudatorium, à bon droit nommé par les Turcs Echek-tèrlédén, c’est-à-dire faisant suer les ânes, est précédé d’un autre réduit où pénètre l’air extérieur, de manière à en faire tomber la température à 31°. Dans la salle de bain ou étuve principale, l’eau froide qui y circule abondamment, en a déjà modéré l’atmosphère; le thermomètre n’indique plus que 30°, et leau de la grande baignoire dans laquelle on se plonge, va jusqu’à 33 ou 34°, comme dans les autres piscines déjà décrites; mais on peut la faire refroidir à volonté. C’est dans cette piète que les garçons de bain vous massent, vous savonnent, vous inondent d’une eau toujours renouvelée. Après vous avoir enveloppé de linge sec, ils vous conduisent dans une salle antérieure, consacrée au même usage que l’étuve principale, mais où l’atmosphère n’a déjà plus que 20, 21..., 24 et 25° de chaleur. Vous vous y reposez quelques instans, et vous rentrez enfin dans le vestiarium où vous aviez déposé vos vêtemens en entrant au bain. Là, on essuie la sueur avec de nouveaux linges, on vous offre la pipe et le café, et on vous laisse ensuite étendu sur un petit matelas, jusqu’à ce que les pores se soient refermés, et que l’on puisse se rhabiller sans danger.

Une chose digne de remarque, est l’étonnante modération du prix auquel l’administration locale a soin de maintenir ces bains. Les pauvres ne paient guère plus de trois paras, environ trois à quatre centimes de notre monnaie; encore leur fournit-on du linge pour entrer dans l’étuve et pour en sortir. L’étranger est sans doute moins favorisé; mais un Européen