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Arras les bataillons de la réquisition : connu pour un excellent instructeur, je fus appelé à concourir avec sept autres sous-officiers à instruire le 2e bataillon du Pas-de-Calais ; de ce nombre était un caporal de grenadiers du régiment de Languedoc, nommé César, aujourd’hui garde champêtre à Colombes ou à Puteaux, près Paris ; il fut nommé adjudant-major. Pour moi, je fus promu au grade de sous-lieutenant en arrivant à Saint-Silvestre-Capelle, près Bailleul, où l’on nous cantonna. César avait été maître-d’armes dans son régiment ; on se rappelle mes prouesses avec les prévôts des cuirassiers de Kinski. Nous décidâmes qu’outre la théorie, nous enseignerions l’escrime aux officiers du bataillon, qui furent enchantés de l’arrangement. Nos leçons produisaient quelque argent, mais cet argent était loin de suffire aux besoins, ou, si l’on aime mieux, aux fantaisies de praticiens de notre force. C’était surtout la partie des vivres qui nous faisait faute. Ce qui doublait nos regrets et notre appétit, c’est que le maire, chez qui nous étions logés, mon collègue de salle et moi, tenait une table excellente. Nous avions beau chercher les moyens de nous faufiler dans la maison, une