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heure à la Nouvelle-Orléans, et plus tard il se vanta d’avoir fait le tour du monde à cheval sur un manche à balai. Cette aventure, dont il n’entretenait que ses camarades, le rendit très fier. Les nègres, entre eux, ne se lassent jamais de parler des exploits des fées ou des sorcières, et Jim se montrait trop convaincu pour ne pas rencontrer beaucoup d’auditeurs crédules.

Du haut de la colline au sommet de laquelle Tom s’était arrêté pour reprendre haleine, nous dominions la petite ville de Saint-Pétersbourg (État de Mississipi), où quelques rares lumières brillaient encore çà et là, éclairant sans doute quelque chambre de malade. Au bas du la ville coulait le Mississipi, large d’au moins un mille, calme et resplendissant à la lueur des étoiles. Nous dégringolâmes le long de la pente, et dans la vieille tannerie abandonnée nous trouvâmes Joe Harper, Ben Rogers et plusieurs autres camarades qui s’étaient cachés sous le hangar. Quelques minutes plus tard, nous détachions un canot, et la bande montait à bord pour débarquer à deux milles plus bas, en face d’un point de la côte que Tom et moi connaissions fort bien.

Après avoir amarré le bateau et gagné la berge, on s’arrêta devant le buisson qui cachait une des entrées de la grotte où Tom avait failli périr de faim. Le capitaine — il n’était pas permis de lui donner un autre nom durant une expédition — fit jurer à chacun de garder le secret, ordonna d’allumer les chandelles et montra le chemin. Pour entrer, il fallut se traîner à quatre pattes. Peu à peu l’ouverture s’agrandit et forma un couloir où chacun pouvait marcher debout et voir plus clair. Il n’était que temps, car la moitié des recrues semblait