« Poème de l’amour/129 » : différence entre les versions

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==[[Page:Noailles - Poème de l’amour, 1924.djvu/159]]==
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Azuré, faible, blessé
Par le couteau de l’automne,
L’été se meurt, affaissé
Dans l’éther qui l’abandonne.

C’est un jour étroit. — Refus
D’opulence et de bien-être !
— Mon amour, toi qui ne fus
Que tel que tu pouvais être,

Sans rien au delà de toi,
Sans effort contre toi-même,
Sans ce frémissant émoi
Dont s’accroît celui qui aime,
</poem>
==[[Page:Noailles - Poème de l’amour, 1924.djvu/160]]==
<poem>

Ce beau soir intelligent,
Aux couleurs nettes et ternes,
Ressemble à ton cœur d’argent !
Qui n’a ni chaleur ni cerne.

— C’est un beau morceau pensant
D’azur glacial et juste ;
Mais pour ce sang bondissant,
Pour ce cœur vraiment auguste,

Mais pour cet esprit royal
Qui, disposant du mystère,
Avait dans ton poing frugal
le sceptre de la terre,

Était-ce vraiment assez,
Vraiment la comble mesure
De ma bachique blessure,
Ce pauvre amour que tu sais ?

</poem>

Version du 1 mars 2011 à 22:18

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CXXIX


Azuré, faible, blessé
Par le couteau de l’automne,
L’été se meurt, affaissé
Dans l’éther qui l’abandonne.

C’est un jour étroit. — Refus
D’opulence et de bien-être !
— Mon amour, toi qui ne fus
Que tel que tu pouvais être,

Sans rien au delà de toi,
Sans effort contre toi-même,
Sans ce frémissant émoi
Dont s’accroît celui qui aime,


Ce beau soir intelligent,
Aux couleurs nettes et ternes,
Ressemble à ton cœur d’argent
Qui n’a ni chaleur ni cerne.

— C’est un beau morceau pensant
D’azur glacial et juste ;
Mais pour ce sang bondissant,
Pour ce cœur vraiment auguste,

Mais pour cet esprit royal
Qui, disposant du mystère,
Avait dans ton poing frugal
Mis le sceptre de la terre,

Était-ce vraiment assez,
Vraiment la comble mesure
De ma bachique blessure,
Ce pauvre amour que tu sais ?