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800 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

au premier chapitre de l'ouvrage, où pouvaient abonder les observations personnelles et les aperçus ingénieux, on trouve- ra sur le Caractère Russe des remarques qui sont justes. Mais les " informations de première main " dont parle M. Davray, je les ai vainement cherchées ailleurs, et surtout dans cette moitié du volume qui se rapporte à Dostoïevsky. On y voit M. Baring se référer tantôt à l'Histoire de la Littérature Russe du Professeur Brùckner, tantôt au Tolstoï et Dostoïevsky de Dmitry Merejkowsky. Mais on l'y prend aussi à suivre pas à pas le texte du Roman Russe de Melchior de Vogue ! Bien plus : il considère que : " no finer estimate of Dostoïevsky' s genius exists than M. de Vogiie's introduction to La Maison des Morts ". Sans utiliser les plus suggestifs fragments de la Correspondance, sans faire appel à de significatives anecdotes, il se borne à reprendre les plus sommaires lieux communs sur la bonté russe et les tendances morales de Dostoïevsky. Le portrait qu'il en trace n'est que redite. Pas un neuf accent ne s'y vient ajouter. Pas une retouche n'en modifie l'expression. M. Maurice Baring n'est pas sans soupçonner de " dangereuses profondeurs " dans l'âme de Féodor Michailovitch, mais il se garde d'y porter quelque lumière.

Il constate chez l'écrivain un M manque d'équilibre " et de cette constatation fait l'élément essentiel de sa critique, quand il aborde l'œuvre. Dire des livres de Dostoïevsky qu'ils sont mal composés, c'est pratiquement n'en rien dire, ou plutôt c'est soumettre son esprit à une idée toute faite de la composi- tion littéraire. Il faudrait montrer comment ces livres sont composés. M. Baring ne le fait pas. Il s'intéresse à son sujet en dilettante. Sa sympathie, sa bonne volonté sont grandes. Mais la divination d'un artiste lui fait défaut. Et cela revient à dire que le génie de certains créateurs se refuse à la prise de certaines intelligences. Elles contrarient en interprétant, et ne sauraient comprendre sans mutiler.

Il est vrai que M. Maurice Baring destine particulièrement son livre à des lecteurs peu versés dans la littérature russe. C'est pourquoi, sans doute, il s'applique à ne les point rebuter par la profondeur de ses analyses ou la singularité de ses

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