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NOTES 14^

de la Renaissance. Tout cet admirable seizième siècle aura fermenté et restitué en vain.

C'est une perte qui sera sans doute irréparable. Car nous savons par l'histoire de l'humanité qu'en matière de culture on sait bien quand on perd, et ce que l'on perd, mais on ne sait pas quand on retrouve, ni ce que l'on retrouve. Le triomphe des démagogies est passager. Mais les ruines sont éternelles. On ne retrouve jamais tout. En pareille matière il est beaucoup plus facile de perdre que de retrouver.

On nous dit en vain que le grec s'est réfugié dans l'enseignement supérieur, qu'il demeure entier dans quel- ques chaires et dans quelques bibliothèques. C'est ici la plus grande stupidité que l'on ait dite dans les temps modernes, où pourtant on ne s'est pas privé de dire des stupidités. C'est comme si l'on disait que les anciens Egyptiens vivent et revivent dans les momies des sar- cophages des salles basses du Louvre. Comme j'espère le démontrer dans la thèse que je prépare depuis plusieurs années de la situation faite à V histoire et à la sociologie dans les temps modernes^ il y a un abîme pour une culture, pour une histoire, pour une vie passée dans l'histoire de l'hu- manité, pour une humanité enfin, entre figurer à son rang linéaire dans la mémoire et dans l'enseignement de quelques savants et dans quelques catalogues de biblio- thèques, et s'incorporer au contraire, par des études secondaires, par des humanités^ dans tout le corps pensant et vivant, dans tout le corps sentant de tout un peuple, de tout le peuple, dans tout le corps des artistes, des philo- sophes, des écrivains, des savants, des hommes d'action, de tous les hommes cultivés, des critiques mêmes et des

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