« Page:Dostoïevski - Carnet d’un inconnu 1906.djvu/273 » : différence entre les versions

La bibliothèque libre.
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page corrigée
+
Page validée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
<br/>
<br/>


— On le dit. Je cherche mon oncle. Nous allons nous mettre à sa
— On le dit. Je cherche mon oncle. Nous allons nous mettre à sa poursuite.
poursuite.


— Oh ! ramenez-la ! ramenez-la bien vite ! Si vous ne la rattrapez
— Oh ! ramenez-la ! ramenez-la bien vite ! Si vous ne la rattrapez pas, elle est perdue !
pas, elle est perdue !


— Mais où donc est mon oncle ?
— Mais où donc est mon oncle ?


— Il doit être là-bas, près des écuries où l’on attelle les
— Il doit être là-bas, près des écuries où l’on attelle les chevaux à la calèche. Je l’attendais ici. Écoutez : dites-lui de ma part que je tiens absolument à partir aujourd’hui ; j’y suis résolue. Mon père m’emmènera. S’il est possible, je pars à l’instant. Maintenant, tout est perdu ; tout est mort !
chevaux à la calèche. Je l’attendais ici. Écoutez : dites-lui de ma
part que je tiens absolument à partir aujourd’hui ; j’y suis
résolue. Mon père m’emmènera. S’il est possible, je pars à
l’instant. Maintenant, tout est perdu ; tout est mort !


Ce disant, elle me regardait, éperdue, et, tout à coup, elle
Ce disant, elle me regardait, éperdue, et, tout à coup, elle fondit en larmes. Je crus qu’elle allait avoir une attaque de nerfs.
fondit en larmes. Je crus qu’elle allait avoir une attaque de
nerfs.


— Calmez-vous ! suppliai-je. Tout ira pour le mieux. Vous
— Calmez-vous ! suppliai-je. Tout ira pour le mieux. Vous verrez... Mais qu’avez-vous donc, Nastassia Evgrafovna ?
verrez... Mais qu’avez-vous donc, Nastassia Evgrafovna ?


— Je... je ne sais... ce que j’ai..., dit-elle en me pressant
— Je... je ne sais... ce que j’ai..., dit-elle en me pressant inconsciemment les mains. Dites-lui...
inconsciemment les mains. Dites-lui...


Mais il se fit un bruit derrière la porte ; elle abandonna mes
Mais il se fit un bruit derrière la porte ; elle abandonna mes mains et, tout apeurée, elle s’enfuit par l’escalier sans terminer sa phrase.
mains et, tout apeurée, elle s’enfuit par l’escalier sans terminer
sa phrase.


Je retrouvai toute la bande : mon oncle, Bakhtchéiev et
Je retrouvai toute la bande : mon oncle, Bakhtchéiev et Mizintchikov, dans la cour des communs, près des écuries. On avait attelé des chevaux frais
Mizintchikov, dans la cour des communs, près des écuries. On avait
attelé des chevaux frais

Version du 19 avril 2011 à 18:53

Cette page a été validée par deux contributeurs.


— On le dit. Je cherche mon oncle. Nous allons nous mettre à sa poursuite.

— Oh ! ramenez-la ! ramenez-la bien vite ! Si vous ne la rattrapez pas, elle est perdue !

— Mais où donc est mon oncle ?

— Il doit être là-bas, près des écuries où l’on attelle les chevaux à la calèche. Je l’attendais ici. Écoutez : dites-lui de ma part que je tiens absolument à partir aujourd’hui ; j’y suis résolue. Mon père m’emmènera. S’il est possible, je pars à l’instant. Maintenant, tout est perdu ; tout est mort !

Ce disant, elle me regardait, éperdue, et, tout à coup, elle fondit en larmes. Je crus qu’elle allait avoir une attaque de nerfs.

— Calmez-vous ! suppliai-je. Tout ira pour le mieux. Vous verrez... Mais qu’avez-vous donc, Nastassia Evgrafovna ?

— Je... je ne sais... ce que j’ai..., dit-elle en me pressant inconsciemment les mains. Dites-lui...

Mais il se fit un bruit derrière la porte ; elle abandonna mes mains et, tout apeurée, elle s’enfuit par l’escalier sans terminer sa phrase.

Je retrouvai toute la bande : mon oncle, Bakhtchéiev et Mizintchikov, dans la cour des communs, près des écuries. On avait attelé des chevaux frais