« Page:Plutarque - Vies des hommes illustres, Charpentier, 1853, Tome 4.djvu/75 » : différence entre les versions

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nom. Forcé de répondre, il dit qu’il cherchait une des suivantes de Pompéia, qui se nommait Abra. L’esclave, qui reconnut que ce n’était pas la voix d’une femme, appela à grands cris les femmes : celles-ci font fermer les portes, fouillent partout, et trouvent Clodius dans la chambre de la jeune fille avec laquelle il était entré. Le bruit que fit cet événement obligea César de répudier Pompéia, et d’intenter à Clodius, devant le tribunal, une accusation d’impiété<ref>Ce n’est pas César qui accusa Clodius, mais bien Q. Fufius Calénus, tribun du peuple. Il y a ici probablement quelque altération dans le texte, qui ne s’accorde ni avec ce que Plutarque a dit dans la Vie de César, ni même avec ce qu’il va dire un peu plus bas.</ref>.
nom. Forcé de répondre, il dit qu’il cherchait une des suivantes de Pompéia, qui se nommait Abra. L’esclave, qui reconnut que ce n’était pas la voix d’une femme, appela à grands cris les femmes : celles-ci font fermer les portes, fouillent partout, et trouvent Clodius dans la chambre de la jeune fille avec laquelle il était entré. Le bruit que fit cet événement obligea César de répudier Pompéia, et d’intenter à Clodius, devant le tribunal, une accusation d’impiété<ref>Ce n’est pas César qui accusa Clodius, mais bien Q. Fufius Calénus, tribun du peuple. Il y a ici probablement quelque altération dans le texte, qui ne s’accorde ni avec ce que Plutarque a dit dans la Vie de César, ni même avec ce qu’il va dire un peu plus bas.</ref>.


Cicéron était ami de Clodius ; et, dans l’affaire de Catilina, Clodius l’avait servi avec le plus grand zèle, et avait été comme un de ses gardes. Clodius, en réponse à l’accusation, affirmait qu’il n’était pas à Rome ce jour-là ; qu’il l’avait passé à la campagne, fort loin de la ville. Mais Cicéron déposa qu’il était veau ce jour-là même chez lui pour traiter de quelque affaire ; ce qui était vrai. Au reste, il fit cette déposition, moins pour attester la vérité que pour guérir les soupçons de Térentia, sa femme, qui haïssait Clodius, parce que sa sœur Clodia avait envie d’épouser Cicéron et se servait, pour négocier ce mariage, d’un certain Tullus, ami intime de Cicéron. Tullus allait tous les jours chez Clodia, et lui faisait assidûment la cour ; et la maison de Clodia était voisine de celle de Cicéron. Térentia soupçonna leurs desseins. C’était d’ailleurs une femme d’un caractère difficile ; et, comme elle menait Cicéron, elle l’anima à courir sus à Clodius, et à déposer contre lui. Plusieurs citoyens distingués déposèrent aussi contre Clodius, et l’accusèrent de s’être parjuré, d’avoir commis des friponneries, d’avoir corrompu le peuple à prix d’argent, et séduit
Cicéron était ami de Clodius ; et, dans l’affaire de Catilina, Clodius l’avait servi avec le plus grand zèle, et avait été comme un de ses gardes. Clodius, en réponse à l’accusation, affirmait qu’il n’était pas à Rome ce jour-là ; qu’il l’avait passé à la campagne, fort loin de la ville. Mais Cicéron déposa qu’il était venu ce jour-là même chez lui pour traiter de quelque affaire ; ce qui était vrai. Au reste, il fit cette déposition, moins pour attester la vérité que pour guérir les soupçons de Térentia, sa femme, qui haïssait Clodius, parce que sa sœur Clodia avait envie d’épouser Cicéron et se servait, pour négocier ce mariage, d’un certain Tullus, ami intime de Cicéron. Tullus allait tous les jours chez Clodia, et lui faisait assidûment la cour ; et la maison de Clodia était voisine de celle de Cicéron. Térentia soupçonna leurs desseins. C’était d’ailleurs une femme d’un caractère difficile ; et, comme elle menait Cicéron, elle l’anima à courir sus à Clodius, et à déposer contre lui. Plusieurs citoyens distingués déposèrent aussi contre Clodius, et l’accusèrent de s’être parjuré, d’avoir commis des friponneries, d’avoir corrompu le peuple à prix d’argent, et séduit

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nom. Forcé de répondre, il dit qu’il cherchait une des suivantes de Pompéia, qui se nommait Abra. L’esclave, qui reconnut que ce n’était pas la voix d’une femme, appela à grands cris les femmes : celles-ci font fermer les portes, fouillent partout, et trouvent Clodius dans la chambre de la jeune fille avec laquelle il était entré. Le bruit que fit cet événement obligea César de répudier Pompéia, et d’intenter à Clodius, devant le tribunal, une accusation d’impiété[1].

Cicéron était ami de Clodius ; et, dans l’affaire de Catilina, Clodius l’avait servi avec le plus grand zèle, et avait été comme un de ses gardes. Clodius, en réponse à l’accusation, affirmait qu’il n’était pas à Rome ce jour-là ; qu’il l’avait passé à la campagne, fort loin de la ville. Mais Cicéron déposa qu’il était venu ce jour-là même chez lui pour traiter de quelque affaire ; ce qui était vrai. Au reste, il fit cette déposition, moins pour attester la vérité que pour guérir les soupçons de Térentia, sa femme, qui haïssait Clodius, parce que sa sœur Clodia avait envie d’épouser Cicéron et se servait, pour négocier ce mariage, d’un certain Tullus, ami intime de Cicéron. Tullus allait tous les jours chez Clodia, et lui faisait assidûment la cour ; et la maison de Clodia était voisine de celle de Cicéron. Térentia soupçonna leurs desseins. C’était d’ailleurs une femme d’un caractère difficile ; et, comme elle menait Cicéron, elle l’anima à courir sus à Clodius, et à déposer contre lui. Plusieurs citoyens distingués déposèrent aussi contre Clodius, et l’accusèrent de s’être parjuré, d’avoir commis des friponneries, d’avoir corrompu le peuple à prix d’argent, et séduit

  1. Ce n’est pas César qui accusa Clodius, mais bien Q. Fufius Calénus, tribun du peuple. Il y a ici probablement quelque altération dans le texte, qui ne s’accorde ni avec ce que Plutarque a dit dans la Vie de César, ni même avec ce qu’il va dire un peu plus bas.