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142 REVUE PHILOSOPHIQUE

musique et de la poésie S de curieux et utiles aperçus. Mais c'est plutôt aux esprits indépendants, qu'il faut s'adresser. Il en est qui sans s'asservir au principe, mais s'attachant surtout au côté matériel et formel , tels que Zeising dans ses Recherches esthétiques ^ et son traité des proportions du corps humain, ont publié des écrits qui con- servent une haute valeur scientifique et philosophique. Tous ces travaux, où la technique de l'art occupe une grande place, et où l'on trouve en abondance des observations psychologiques, physiques et physiologiques, méritent l'attention et l'estime des amis de cette science.

Cette école a aussi ses historiens de l'esthétique (Lotze, Zimmer- mann), dont on parlera plus tard. En somme, de tous ces auteurs, je le répète, aucun n'est parvenu à construire une esthétique com- plète. Aussi, nous ne pouvons mieux conclure qu'en empruntant à l'historien de l'esthétique allemande qui, lui-même, peut être, à plus d'un titre, classé dans cette école, le jugement qui termine son cha- pitre sur l'ensemble de ces travaux : « On doit suivre avec intérêt toutes ces recherches qu'inspire l'amour de la vérité, partager l'es- poir de leur utilité pour la science ; mais parler d'une réforme de l'esthétique par Herbart, serait trop s'avancer. Les réformes ne consistent pas dans l'application d'un nouveau principe, mais dans sa démonstration par de nouvelles découvertes. Or, l'esthétique for- melle travaille avec la matière que lui fournissent les grands tra- vaux, et les vivantes recherches , souvent malheureuses mais beau- coup trop dépréciées, de l'esthétique idéaliste. » {Lotze. Gesch. der JEsthet. in Deutschland^ p. 246).

Le réalisme s'est produit en Allemagne, sous une autre forme. Pendant plus de 30 ans, on le sait, Schopenhauer et sa doctrine sont restés obscurs et oubliés. Depuis, ils ont obtenu une vogue et une popularité qu'expliquent aussi en partie le discrédit et l'aban- don de l'idéalisme. Et toutefois , ce nouveau système, qu'est-il à son tour, sinon un naturaUsme doublé d'idéalisme, où à l'empirisme et au matérialisme des derniers disciples de Locke et de Gondillac (Cabanis^ Bichat, etc.), viennent s'ajouter le platonisme, le kantisme, le spinosisme, sans compter les emprunts à peine déguisés, faits aux derniers philosophes que l'auteur a tant de fois injuriés et bafoués, Fichte, Schelling, Hegel? Comme système, cette conception est au- jourd'hui sévèrement jugée. Ce composé hybride de pièces de rapport assez mal ajustées, n'est pas moins l'œuvre d'un penseur original et

1. Ambros. Uber die Grenzen... Prag. 1856.

6. ^stelischen Forchungen. Francfurt, 1852. Neue Proportional-Lehre der MenscUichen Korpers, 1872.

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