« Page:Nietzsche - Aurore.djvu/193 » : différence entre les versions

La bibliothèque libre.
ThomasBot (discussion | contributions)
m Marc: split
 
Aucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
trangères ! Avec notre intention, poussée jusqu'à l'énormité, de vouloir raboter toutes les aspérités et tous les angles de la vie, ne sommes-nous pas en bonne voie de réduire l'humanité jusqu'à en faire du sable ? Du sable ! Du sable fin, mou, granuleux, infini ! Est-ce là votre idéal, ô héros des affections sympathiques ? – En attendant, reste à savoir si l'on sert davantage son prochain en courant immédiatement et sans cesse à son secours et en l'aidant, – ce qui ne peut se faire que très superficiellement à moins de devenir une main-mise tyrannique –, ou en faisant de soi-même quelque chose que le prochain voit avec plaisir, par exemple un beau jardin tranquille et fermé qui possède de hautes murailles contre la tempête et la poussière des grandes routes, mais aussi une porte hospitalière.
trangères ! Avec notre intention, poussée jusqu’à l’énormité, de vouloir raboter toutes les aspérités et tous les angles de la vie, ne sommes-nous pas en bonne voie de réduire l’humanité jusqu’à en faire du sable ? Du sable ! Du sable fin, mou, granuleux, infini ! Est-ce là votre idéal, ô héros des affections sympathiques ? – En attendant, reste à savoir si l’on sert davantage son prochain en courant immédiatement et sans cesse à son secours et en l’aidant, – ce qui ne peut se faire que très superficiellement à moins de devenir une main-mise tyrannique –, ou en faisant de soi-même quelque chose que le prochain voit avec plaisir, par exemple un beau jardin tranquille et fermé qui possède de hautes murailles contre la tempête et la poussière des grandes routes, mais aussi une porte hospitalière.


== 175. ==
== 175. Pensée fondamentale d’une culture de commerçants ==


''Pensée fondamentale d'une culture de commerçants''. – On voit maintenant se former, de différents côtés, la culture d'une société dont le commerce est l'âme tout aussi bien que le combat singulier était l'âme de la culture chez les anciens Grecs, la guerre, la victoire et le droit chez les Romains. Celui qui s'adonne au commerce s'entend à tout taxer sans le produire, à taxer d'après le besoin du consommateur et non d'après son besoin personnel ; chez lui la question des questions c'est de savoir « quelles personnes et combien de personnes
{{sc|Idée fondamentale d’une culture de commerçants}}. – On voit maintenant se former, de différents côtés, la culture d’une société dont le commerce est l’âme tout aussi bien que le combat singulier était l’âme de la culture chez les anciens Grecs, la guerre, la victoire et le droit chez les Romains. Celui qui s’adonne au commerce s’entend à tout taxer sans le produire, à taxer d’après le besoin du consommateur et non d’après son besoin personnel ; chez lui la question des questions c’est de savoir « quelles personnes et combien de personnes

Version du 1 janvier 2012 à 23:30

Cette page n’a pas encore été corrigée

trangères ! Avec notre intention, poussée jusqu’à l’énormité, de vouloir raboter toutes les aspérités et tous les angles de la vie, ne sommes-nous pas en bonne voie de réduire l’humanité jusqu’à en faire du sable ? Du sable ! Du sable fin, mou, granuleux, infini ! Est-ce là votre idéal, ô héros des affections sympathiques ? – En attendant, reste à savoir si l’on sert davantage son prochain en courant immédiatement et sans cesse à son secours et en l’aidant, – ce qui ne peut se faire que très superficiellement à moins de devenir une main-mise tyrannique –, ou en faisant de soi-même quelque chose que le prochain voit avec plaisir, par exemple un beau jardin tranquille et fermé qui possède de hautes murailles contre la tempête et la poussière des grandes routes, mais aussi une porte hospitalière.

175.

Idée fondamentale d’une culture de commerçants. – On voit maintenant se former, de différents côtés, la culture d’une société dont le commerce est l’âme tout aussi bien que le combat singulier était l’âme de la culture chez les anciens Grecs, la guerre, la victoire et le droit chez les Romains. Celui qui s’adonne au commerce s’entend à tout taxer sans le produire, à taxer d’après le besoin du consommateur et non d’après son besoin personnel ; chez lui la question des questions c’est de savoir « quelles personnes et combien de personnes