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scepticisme religieux, et même très-souvent scientifique, — il n’en fut pas moins — je ne l’ai pas contesté en ce chapitre — une des forces spirituelles de son temps, mais il ne fut point le grand homme absolu qu’on l’a fait. Tout le monde l’a exagéré, et j’ai signalé quelques-unes des raisons qui ont poussé à cette exagération universelle. J’aurais pu en ajouter beaucoup d’autres, moins élevées que celles que j’ai données, plus chétives, non moins vraies, et que dis-je ? efficientes d’autant plus ! Humboldt représentait à lui seul tous les préjugés de son époque. Il en était le Kosmos vivant, et sa Correspondance l’atteste. Il avait la haine des prêtres, qu’il appelle les hommes noirs, comme Béranger, et il bat partout, dans ses livres, de ce tambour vide qu’on nomme civilisation. Tout cela a été pour beaucoup dans la gloire empressée et généreuse qu’on ne lui a pas mesurée, dans cette corne d’abondance qu’on a renversée sur son nom. Cela n’était permis qu’à l’Allemagne : car, si c’est une superstition, c’est une superstition touchante pour un pays que d’exagérer ses grands hommes, mais cela n’était certes ! pas permis à la France, qui, scientifiquement, a les siens que j’ai nommés, et auxquels jamais elle ne doit préférer personne !