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maintenue par des bretelles autour de la poitrine, sous les aisselles ou un peu plus bas, enfin un ceinturon d’épée descendant des hanches sur l’hypogastre. Le collier est muni d’un pendant, sans rapport avec l’objectif de notre étude ; un ornement circulaire, quelquefois double, apparaît au milieu de la ceinture et du ceinturon. La ceinture ne saurait avoir de pièces battantes ; elle est continue, articulée, et les éléments métalliques qui la forment se rattachent directement au ''monile'' ou ''pectorale'' par une agrafe latérale. Au contraire, les bouts du ceinturon, qui paraît être soit en cuir piqué soit en étoffe, viennent se croiser derrière sa plaque médiane qu’ils dépassent suivant une longueur variable de quinze à vingt centimètres. (Pl. I, fig. 3, 4, 5.)
maintenue par des bretelles autour de la poitrine, sous les aisselles ou un peu plus bas, enfin un ceinturon d’épée descendant des hanches sur l’hypogastre. Le collier est muni d’un pendant, sans rapport avec l’objectif de notre étude ; un ornement circulaire, quelquefois double, apparaît au milieu de la ceinture et du ceinturon. La ceinture ne saurait avoir de pièces battantes ; elle est continue, articulée, et les éléments métalliques qui la forment se rattachent directement au ''monile'' ou ''pectorale'' par une agrafe latérale. Au contraire, les bouts du ceinturon, qui paraît être soit en cuir piqué soit en étoffe, viennent se croiser derrière sa plaque médiane qu’ils dépassent suivant une longueur variable de quinze à vingt centimètres. (Pl. {{rom|I|1}}, fig. 3, 4, 5.)


Or, l’on ne possède évidemment que le tiers du bijou de Wolfsheim, puisque la charnière, veuve de sa broche, montre trois gaînes quand le côté fleuronné n’en a que deux, ce qui implique la nécessité d’une plaque centrale et d’une seconde pièce battante pour établir la symétrie. Dès lors, l’agencement des ceinturons de Tâk-i-Bostân est seul applicable à la restauration de notre bijou telle que je la comprends : un rectangle gemmé, accosté d’ailerons symétriques à double battant (Pl. I, fig. 2). Les extrémités de la courroie du ceinturon, engagées dans les passants adaptés au revers du rectangle central, étaient maintenues, soit par un nœud<ref>J’ai constaté un remarquable exemple de ce nœud à la ceinture d’une reine sculptée à Nâckch-i-Roustam, mais on n’y voit pas de joyau. Flandin et Coste, ''Voyage en Perse'', pl. 186. Un nœud analogue, avec fermoirs circulaires, est visible sur une effigie royale de Tâk-i Bostân. Id., ''ibid''., pl. 14.</ref>, soit par des arrêts métalliques courbés en crochets. Ainsi reconstitué, l’objet pouvait-il avoir une destination différente ? L’absence des moyens d’attache sur le fragment du musée de Wiesbaden s’oppose à toute autre conjecture.
Or, l’on ne possède évidemment que le tiers du bijou de Wolfsheim, puisque la charnière, veuve de sa broche, montre trois gaînes quand le côté fleuronné n’en a que deux, ce qui implique la nécessité d’une plaque centrale et d’une seconde pièce battante pour établir la symétrie. Dès lors, l’agencement des ceinturons de Tâk-i-Bostân est seul applicable à la restauration de notre bijou telle que je la comprends : un rectangle gemmé, accosté d’ailerons symétriques à double battant (Pl. {{rom|I|1}}, fig. 2). Les extrémités de la courroie du ceinturon, engagées dans les passants adaptés au revers du rectangle central, étaient maintenues, soit par un nœud<ref>J’ai constaté un remarquable exemple de ce nœud à la ceinture d’une reine sculptée à Nâckch-i-Roustam, mais on n’y voit pas de joyau. Flandin et Coste, ''Voyage en Perse'', pl. 186. Un nœud analogue, avec fermoirs circulaires, est visible sur une effigie royale de Tâk-i Bostân. Id., ''ibid''., pl. 14.</ref>, soit par des arrêts métalliques courbés en crochets. Ainsi reconstitué, l’objet pouvait-il avoir une destination différente ? L’absence des moyens d’attache sur le fragment du musée de Wiesbaden s’oppose à toute autre conjecture.


Les sculptures de Tâk-i-Bostân datent du règne de Varahran IV (''Bahram Kirmanschah'', 389-399), fils et troisième successeur de
Les sculptures de Tâk-i-Bostân datent du règne de Varahran {{rom|IV|4}} (''Bahram Kirmanschah'', 389-399), fils et troisième successeur de

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la plaque de wolfsheim

maintenue par des bretelles autour de la poitrine, sous les aisselles ou un peu plus bas, enfin un ceinturon d’épée descendant des hanches sur l’hypogastre. Le collier est muni d’un pendant, sans rapport avec l’objectif de notre étude ; un ornement circulaire, quelquefois double, apparaît au milieu de la ceinture et du ceinturon. La ceinture ne saurait avoir de pièces battantes ; elle est continue, articulée, et les éléments métalliques qui la forment se rattachent directement au monile ou pectorale par une agrafe latérale. Au contraire, les bouts du ceinturon, qui paraît être soit en cuir piqué soit en étoffe, viennent se croiser derrière sa plaque médiane qu’ils dépassent suivant une longueur variable de quinze à vingt centimètres. (Pl. I, fig. 3, 4, 5.)

Or, l’on ne possède évidemment que le tiers du bijou de Wolfsheim, puisque la charnière, veuve de sa broche, montre trois gaînes quand le côté fleuronné n’en a que deux, ce qui implique la nécessité d’une plaque centrale et d’une seconde pièce battante pour établir la symétrie. Dès lors, l’agencement des ceinturons de Tâk-i-Bostân est seul applicable à la restauration de notre bijou telle que je la comprends : un rectangle gemmé, accosté d’ailerons symétriques à double battant (Pl. I, fig. 2). Les extrémités de la courroie du ceinturon, engagées dans les passants adaptés au revers du rectangle central, étaient maintenues, soit par un nœud[1], soit par des arrêts métalliques courbés en crochets. Ainsi reconstitué, l’objet pouvait-il avoir une destination différente ? L’absence des moyens d’attache sur le fragment du musée de Wiesbaden s’oppose à toute autre conjecture.

Les sculptures de Tâk-i-Bostân datent du règne de Varahran IV (Bahram Kirmanschah, 389-399), fils et troisième successeur de

  1. J’ai constaté un remarquable exemple de ce nœud à la ceinture d’une reine sculptée à Nâckch-i-Roustam, mais on n’y voit pas de joyau. Flandin et Coste, Voyage en Perse, pl. 186. Un nœud analogue, avec fermoirs circulaires, est visible sur une effigie royale de Tâk-i Bostân. Id., ibid., pl. 14.