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CHAPITRE XII

sur les soulèvements de terrains modernes


Une personne de ma connaissance, à qui je venais de donner verbalement une analyse succincte des travaux de M. de Beaumont sur les systèmes de montagnes (ch. ix, p. 72 à 101), voulait me détourner d’en parler, de peur, disait-elle, que le public ne tirât d’une théorie dans laquelle, suivant une expression proverbiale, on fait pousser les montagnes comme des champignons, la conséquence que les géologues de notre temps ressemblent beaucoup à leurs devanciers. Tous mes efforts pour lui montrer que le soulèvement des montagnes n’est plus aujourd’hui une idée gratuite ; que cette idée découle des faits ; qu’elle donne la seule explication qu’on ait encore pu trouver de l’inclinaison des couches des terrains de sédiment et de beaucoup d’autres phénomènes, furent absolument sans résultat. J’imaginai alors de citer de petits soulèvements de terrains qui se sont opérés de nos jours. L’effet que ce genre d’arguments produisit m’a suggéré la pensée d’en faire usage ici.

Personne ne peut nier que les déjections volcaniques ne forment à la longue, sur la surface du globe, des monticules ou même des montagnes assez élevées. On a constaté, par exemple, que les laves sorties de l’Etna formeraient un volume beaucoup plus grand que celui de la montagne, et que le Monte-Nuovo, près de Naples, a été engendré par les scories lancées en deux fois vingt-quatre