« Page:Nietzsche - Ainsi parlait Zarathoustra.djvu/237 » : différence entre les versions

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Oh ! quand retournerai-je dans ma patrie où je ne serai plus forcé de me courber - de me courber devant les petits !" - Et Zarathoustra soupira et regarda dans le lointain.
Oh ! quand retournerai-je dans ma patrie où il ne faudra plus que je me courbe que je me courbe devant les ''petits !'' » — Et Zarathoustra soupira et regarda dans le lointain.


Le même jour cependant il prononça son discours sur la vertu qui rapetisse.
Le même jour cependant il prononça son discours sur la vertu qui rapetisse.
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Je passe au milieu de ce peuple et je tiens mes yeux ouverts: les hommes ne me pardonnent pas de ne pas être envieux de leurs vertus.
Je passe au milieu de ce peuple et je tiens mes yeux ouverts : ils ne me pardonnent pas de ne pas être envieux de leurs vertus.


Ils aboient après moi parce que je leur dis : à des petites gens il faut de petites vertus - et parce que je n’arrive pas à comprendre que l’existence des petites gens soit nécessaire !
Ils mordent après moi parce que je leur dis : pour des petites gens, de petites vertus sont nécessaires, — et parce que comprends difficilement que de petites gens soient ''nécessaires !''


Je ressemble au coq dans une basse-cour étrangère que les poules mêmes poursuivent à coups de bec ; mais je n’en veux pas à ces poules à cause de cela.
Je ressemble au coq dans une basse-cour étrangère que les poules même poursuivent à coups de bec ; mais je n’en veux pas pour cela à ces poules.


Je suis poli envers elles comme envers tous les petits désagréments; être épineux envers les petits me semble une sagesse digne des hérissons.
Je suis poli envers elles comme envers tous petit désagrément ; être épineux envers les petits me semble une sagesse digne des hérissons.


Ils parlent tous de moi quand ils sont assis le soir autour du foyer, - ils parlent de moi, mais personne ne pense - à moi !
Ils parlent tous de moi quand ils sont assis le soir autour du foyer, ils parlent de moi, mais personne ne pense à moi !


C’est là le nouveau silence que j’ai appris à connaître: le bruit qu’ils font autour de moi dépolie un manteau sur mes pensées.
C’est là le nouveau silence que j’ai appris à connaître : le bruit qu’ils font autour de moi déploie un manteau sur mes pensées.


Ils potinent entre eux : "Que nous veut ce sombre nuage ? Veillons à ce qu’il ne nous amène pas une épidémie !"
Ils tapagent entre eux : « Que nous veut ce sombre nuage ? Veillons à ce qu’il ne nous amène pas une épidémie ! »

Version du 21 juin 2012 à 12:44

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Oh ! quand retournerai-je dans ma patrie où il ne faudra plus que je me courbe — que je me courbe devant les petits ! » — Et Zarathoustra soupira et regarda dans le lointain. —

Le même jour cependant il prononça son discours sur la vertu qui rapetisse.

*
*           *


2.

Je passe au milieu de ce peuple et je tiens mes yeux ouverts : ils ne me pardonnent pas de ne pas être envieux de leurs vertus.

Ils mordent après moi parce que je leur dis : pour des petites gens, de petites vertus sont nécessaires, — et parce que comprends difficilement que de petites gens soient nécessaires !

Je ressemble au coq dans une basse-cour étrangère que les poules même poursuivent à coups de bec ; mais je n’en veux pas pour cela à ces poules.

Je suis poli envers elles comme envers tous petit désagrément ; être épineux envers les petits me semble une sagesse digne des hérissons.

Ils parlent tous de moi quand ils sont assis le soir autour du foyer, — ils parlent de moi, mais personne ne pense — à moi !

C’est là le nouveau silence que j’ai appris à connaître : le bruit qu’ils font autour de moi déploie un manteau sur mes pensées.

Ils tapagent entre eux : « Que nous veut ce sombre nuage ? Veillons à ce qu’il ne nous amène pas une épidémie ! »