« Page:Kant - Critique du jugement, trad. Barni, tome premier.djvu/117 » : différence entre les versions

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{{PageQuality|75%}}comme un jugement logique fondé sur un juge­ment esthétique. Le jugement par lequel je déclare que la rose est agréable (dans l'usage) est aussi à la vérité un jugement esthétique et particu­lier, mais ce n'est point un jugement de goût, c'est un jugement de sens. Il se distingue du précédent en ce que le jugement de goût contient une ''quan­tité esthétique ''d'universalité, qu'on ne peut trou­ver dans un jugement sur l'agréable. Il n'y a que les jugements sur le bon qui, bien qu'ils déter­minent aussi une satisfaction attachée à un objet, aient une universalité logique et non pas seule­ment esthétique ; car leur valeur dépend de l'objet même qu'ils nous font connaître, et c'est pour­quoi elle est universelle.
comme un jugement logique fondé sur un juge­ment esthétique. Le jugement par lequel je déclare que la rose est agréable (dans l'usage) est aussi à la vérité un jugement esthétique et particu­lier, mais ce n'est point un jugement de goût, c'est un jugement de sens. Il se distingue du précédent en ce que le jugement de goût contient une ''quan­tité esthétique ''d'universalité, qu'on ne peut trou­ver dans un jugement sur l'agréable. Il n'y a que les jugements sur le bon qui, bien qu'ils déter­minent aussi une satisfaction attachée à un objet, aient une universalité logique et non pas seule­ment esthétique ; car leur valeur dépend de l'objet même qu'ils nous font connaître, et c'est pour­quoi elle est universelle.


Quand on juge les objets seulement d'après des con­cepts, toute représentation de la beauté disparaît. Aussi ne peut-on donner une règle suivant laquelle chacun serait forcé de déclarer une chose belle. S'a­git-il de juger si un habit, si une maison, si une fleur est belle, on ne se laisse point entraîner par des raisons ou des principes. On veut soumettre l'objet à ses propres yeux, comme si la satisfaction dé­pendait de la sensation ; et pourtant, si alors on déclare l'objet beau, on croit avoir pour soi le suf­frage universel, on réclame l'assentiment de cha­cun, tandis qu'au contraire toute sensation indivi­duelle n'a de valeur que pour celui qui l'éprouve.
Quand on juge les objets seulement d'après des con­cepts, toute représentation de la beauté disparaît. Aussi ne peut-on donner une règle suivant laquelle chacun serait forcé de déclarer une chose belle. S'a­git-il de juger si un habit, si une maison, si une fleur est belle, on ne se laisse point entraîner par des raisons ou des principes. On veut soumettre l'objet à ses propres yeux, comme si la satisfaction dé­pendait de la sensation ; et pourtant, si alors on déclare l'objet beau, on croit avoir pour soi le suf­frage universel, on réclame l'assentiment de cha­cun, tandis qu'au contraire toute sensation indivi­duelle n'a de valeur que pour celui qui l'éprouve.

Version du 2 décembre 2007 à 17:02

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comme un jugement logique fondé sur un juge­ment esthétique. Le jugement par lequel je déclare que la rose est agréable (dans l'usage) est aussi à la vérité un jugement esthétique et particu­lier, mais ce n'est point un jugement de goût, c'est un jugement de sens. Il se distingue du précédent en ce que le jugement de goût contient une quan­tité esthétique d'universalité, qu'on ne peut trou­ver dans un jugement sur l'agréable. Il n'y a que les jugements sur le bon qui, bien qu'ils déter­minent aussi une satisfaction attachée à un objet, aient une universalité logique et non pas seule­ment esthétique ; car leur valeur dépend de l'objet même qu'ils nous font connaître, et c'est pour­quoi elle est universelle.

Quand on juge les objets seulement d'après des con­cepts, toute représentation de la beauté disparaît. Aussi ne peut-on donner une règle suivant laquelle chacun serait forcé de déclarer une chose belle. S'a­git-il de juger si un habit, si une maison, si une fleur est belle, on ne se laisse point entraîner par des raisons ou des principes. On veut soumettre l'objet à ses propres yeux, comme si la satisfaction dé­pendait de la sensation ; et pourtant, si alors on déclare l'objet beau, on croit avoir pour soi le suf­frage universel, on réclame l'assentiment de cha­cun, tandis qu'au contraire toute sensation indivi­duelle n'a de valeur que pour celui qui l'éprouve.