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Version du 10 mai 2013 à 08:01

Gabriel Monavon La Muse gauloise. Journal de la chanson par tous et pour tous (1864)

Les seins


Non, par Vénus ! non rien au monde
Ne peut peindre le doux attrait
D'une gorge éclatante et ronde,
S'offrant à l'œil comme un bouquet..,.

C'est au langage des cieux mêmes
Qu'il faudrait pouvoir emprunter,
O beaux seins, délices suprêmes !
Des mots dignes de vous chanter....

Globes modelés par les Grâces,
Marbre où les baisers caressants
Languissent d'imprimer leurs traces,
Votre vue enivre les sens.

L'amour vous couvre de ses ailes
Comme son trésor enchanté ;
Vous êtes la gloire des belles,
Le trône de la volupté !...

O touffes de lys et de roses,
Où les abeilles du désir
Vont en essaims légers et roses
Butiner le miel du plaisir....

O seins charmants ! mille nichées
De folâtres petits amours
S'ébattent mollement couchées
Parmi les fleurs de vos contours !

Sous le voile qui vous dérobe,
Comme en son nid le blanc ramier,
Vous palpitez.... malgré la robe,
Le désir sait vous épier....

La vierge chastement vous cache,
Naissant bouton qui craint le jour,
Pour vous faire, ô doux lys sans tache !
Éclore à l'ombre de l'amour.

A la beauté rendant les armes,
L'art grec adora les seins nus,
Et symbolisa leurs doux charmes
Dans la ceinture de Vénus.

La pomme offerte à la plus belle,
Fut conquise par leur secours ;
Et d'Hébé la coupe immortelle
Pour moule eût leurs divins contours.

Beaux seins ! que d'ardeurs vous sont dues,
Quand dans un superbe repos,
Vous semblez, rivaux des statues,
Taillés dans un bloc de Paros !....

Mais quel feu plus irrésistible,
Lorsque gonflés par le désir,
Vous rêvez, marbre enfin sensibles,
Au souffle brûlant du plaisir.

Et lorsqu'aux caresses propices,
Votre adorable nudité
Ose s'offrir avec délices
Aux flèches de la volupté !...

C'est pour vous qu'on voit la tendresse
Inventer ses riants larcins,
Et l'amour, tout pâmé d'ivresse,
Cherche vos roses pour coussins....

Vous êtes la coupe choisie
Où chaque lèvre veut son tour,
L'enfant pour y sucer la vie,
L'homme pour y boire l'amour !...

Ah ! ces vers, fruits d'un doux prestige
Dont la flamme vint m'embraser,
Sur un sein tremblant que ne puis-je
Les écrire avec un baiser ?