« Page:Œuvres de Blaise Pascal, VI.djvu/99 » : différence entre les versions

La bibliothèque libre.
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 10 : Ligne 10 :


Je ne crains plus rien pour vous, Dieu mercy, et
Je ne crains plus rien pour vous, Dieu mercy, et
j’ay une espérance admirable. C’est une parole bien
j’ay une esperance admirable. C’est une parole bien
consolante que celle de Jesus-Christ : Il sera donné
consolante que celle de Jesus-Christ : Il sera donné
à ceux qui ont déjà 2 . Par cette promesse, ceux qui
à ceux qui ont dejಠ. Par cette promesse, ceux qui
ont beaucoup receu ont droit d’espérer davantage, et
ont beaucoup receu ont droit d’esperer davantage, et
ainsi ceux qui ont receu extraordinairement doi-
ainsi ceux qui ont receu extraordinairement
vent espérer extraordinairement. 3 J’essaye autant que
doivent esperer extraordinairement. ³J’essaye autant que


_____________________________________________________________
_____________________________________________________________

Version du 5 août 2013 à 09:41

Cette page n’a pas encore été corrigée

83

EXTRAIT D’UNE LETTRE DE BLAISE PASCAL

A Me ET A Mlle DE ROUANNEZ

III. (olim : 5)

[octobre 1656] (?)¹

Je ne crains plus rien pour vous, Dieu mercy, et j’ay une esperance admirable. C’est une parole bien consolante que celle de Jesus-Christ : Il sera donné à ceux qui ont dejಠ. Par cette promesse, ceux qui ont beaucoup receu ont droit d’esperer davantage, et ainsi ceux qui ont receu extraordinairement doivent esperer extraordinairement. ³J’essaye autant que

_____________________________________________________________

1. La date de cette lettre est très incertaine. Pascal y fait allusion à des événements qu’il est malaisé d’identifier. Il semble bien que « l’affaire qui fait trembler » soit celle du Formulaire, arrêté par l’Assemblée du Clergé, le 4 septembre 1656. Peut-être cependant s’agit-il de négociations que les Jansénistes auraient faites à Rome pour empêcher la nouvelle condamnation des cinq Propositions. La censure fut décidée le 16 octobre, mais elle semble n’avoir été connue en France qu’en mars 1657. Rien d’ailleurs ne nous fait connaître l’existence de négociations de cette nature.

2. Matth. XIII, 12 : Qui enim habet, dabitur ei, et abundabit.

3. Le passage qui suit fut inséré dans l’édition des Pensées de 166g. Sacile rappelait dans une lettre qu’il adressa en 1680 à Madame Perier qui venait de perdre son fils aîné (cette lettre se trouve dans les Vies édifiantes des Religieuses de P. R., 1762, T. IV, p. 36o): « Je ne doute pas, Mademoiselle, que vous n’aviez eu dans l’esprit cette pensée de M r votre frère, qui me paroit admirable, et que je n’ai vu qu’en lui seul : Il faut tacher, dit-il, de se consoler dans les plus grands maux, et de prendre tout ce qui arrive pour le meilleur, car l’essence du péché consistant à avoir une volonté opposée à celle