« Page:Tamizey de Larroque - Mélanges.djvu/181 » : différence entre les versions

La bibliothèque libre.
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Centré|I.}}
ANNALES DU MIDI.

I.

A Monsieur MlitiCB

Ce S5 avril 691.
À ''Monsieur'' {{sc|Ménage<ref>Ces mots, d’une écriture ancienne, ont été ajoutés & l’autographe. Rien ne défend de croire que la lettre ait été adressée au savant Gilles Ménage. En 1691, Dom Germain avait quarante-cinq ans et Ménage, qui allait mourir le 23 juillet de l’année suivante, avait quatre-vingt-huit ans.</ref>}}
Voici, Monsieur, ce que vous avez souhaité de moy sur trois articles.

dans les deux dernières visites que j’ai eu l’honneur de vous rendre.

. Le passage attribué à saint Ambroise en ces termes Sic amat diabotus

fitios suos ut perdu(, sicul amat glulo porcellum ut corne Jai, se
{{d|Ce 25 avril 1691.|5}}
’trouve au 30e sermon de l’appendice du tome second de saint Ambroise,

nuin. S, page 432. Ce sermon n’est pas de saint Ambroise. mais il pourrait

bien être de saint Cesaire d’Arles, et, en ce cas, on trouveroit ce mot,

qui a du taport a celuy de glouton, dans la bouche d’un vieux Gaulois,
Voici, Monsieur, ce que vous avez souhaité de moy sur trois articles. dans les deux dernières visites que j’ai eu l’honneur de vous rendre.
comme j’ea ay remarqué plusieurs plus anciens que la langue franç.oise

d’aujourdhuy2.
I. Le passage attribué à saint Ambroise en ces termes : {{lang|la|''Sic amat diabolus filios suos ut perdat, sicut amat gluto porcellum ut comedat''}}, se trouve au 30<sup>e</sup> sermon de l’appendice du tome second de saint Ambroise, num. 2, page 432. Ce sermon n’est pas de saint Ambroise. mais il pourrait
II. L’emîroit où je vous ay dit qu’on trouvoit une preuve originale que
bien être de saint Cesaire d’Arles, et, en ce cas, on trouveroit ce mot, qui a du raport à celuy de glouton, dans la bouche d’un vieux Gaulois, comme j’en ay remarqué plusieurs plus anciens que la langue françoise d’aujourd’huy<ref>Si, Comme je le pense, la lettre était pour l’auteur du ''Dictionnaire étymologique ou origines de la langue françoise'', ce renseignement dut plaire singulièrement au vieux philologue qui préparait alors la seconde édition de son recueil, lequel parut seulement deux ans après sa mort. Le travail de revision auquel se livrait Ménage, dans les dernières années de sa vie, rend encore plus vraisemblable l’envoi de la présente lettre à cet érudit.
Ics Romains mesuroient les hommes pour l?s enroller, se trouve dans les
</ref>.
actes autentiques de la passion de. saint Maximilien, martyr d’Afrique,

au quatrième tome de Vêlera analecta de D.-J. Mabillon, page 566, où
II. L’endroit où je vous ay dit qu’on trouvoit une preuve originale que Ies Romains mesuroient les hommes pour les enroller, se trouve dans les actes autentiques de la passion de saint Maximilien, martyr d’Afrique, au quatrième tome de {{lang|la|''Vetera analecta''}} de D.-J. Mabillon, page 566, où sont ces mots : ''{{lang|la|Dion, proconsul, dixit : Intumetur. Cumque intumatus fuisset, ex officio recitatum est : Habet pedes quinque, uncias decem. Dion dixit ad officlum signetur. Cumque resisteret Maximilianus, respondit : Non possum militare. Dion dixit : Milita ne pereas.'' {{tiret|''Maximilia''|''nus''}}}}
sont ces mots Dion, proconsul, dixil: Intumelur. Cuwque intumatus
fuisset, ex officio recilatum est s llabet pedes qufnque, unctas decem.
Dion dixil ad officlum sfgnetur. Cumque resisttret MaximUianus, retpondil
Non possum militare. Dion dixU Milita ne pereas. Afaarfmlfra4.
Ces Biots, d’une écriture ancienne, ont été aJoutés & l’autographe.
Rien ne défend de croire que la lettre ait été adressée au savant Gilles
Ménage. En 4691, Dom Germain avait quarante-cinq ans et Ménagp, qui
allait mourir le 83 juillet de l’année suivante, avait quatre-vingt-huit ans.
2. Si, Ci m me je le pense, la lettre était pour l’auteur du Dictionnaire
étymologique ou origines de la langue française, ce renseignement dut
plaire singulièrement au vieux philologue qui préparait alors la seconde
édition de son recueil, lequel parut seulement deux ans après sa mort. Le
travail de revision auquel se livrait Ménage, dans les dernières années de
sa vie, read encore plus vraisemblable l’envoi de la présente lettre h cet
érudit.

Version du 19 octobre 2014 à 17:27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
I.


À Monsieur Ménage[1]


Ce 25 avril 1691.


Voici, Monsieur, ce que vous avez souhaité de moy sur trois articles. dans les deux dernières visites que j’ai eu l’honneur de vous rendre.

I. Le passage attribué à saint Ambroise en ces termes : Sic amat diabolus filios suos ut perdat, sicut amat gluto porcellum ut comedat, se trouve au 30e sermon de l’appendice du tome second de saint Ambroise, num. 2, page 432. Ce sermon n’est pas de saint Ambroise. mais il pourrait bien être de saint Cesaire d’Arles, et, en ce cas, on trouveroit ce mot, qui a du raport à celuy de glouton, dans la bouche d’un vieux Gaulois, comme j’en ay remarqué plusieurs plus anciens que la langue françoise d’aujourd’huy[2].

II. L’endroit où je vous ay dit qu’on trouvoit une preuve originale que Ies Romains mesuroient les hommes pour les enroller, se trouve dans les actes autentiques de la passion de saint Maximilien, martyr d’Afrique, au quatrième tome de Vetera analecta de D.-J. Mabillon, page 566, où sont ces mots : Dion, proconsul, dixit : Intumetur. Cumque intumatus fuisset, ex officio recitatum est : Habet pedes quinque, uncias decem. Dion dixit ad officlum signetur. Cumque resisteret Maximilianus, respondit : Non possum militare. Dion dixit : Milita ne pereas. Maximilia-

  1. Ces mots, d’une écriture ancienne, ont été ajoutés & l’autographe. Rien ne défend de croire que la lettre ait été adressée au savant Gilles Ménage. En 1691, Dom Germain avait quarante-cinq ans et Ménage, qui allait mourir le 23 juillet de l’année suivante, avait quatre-vingt-huit ans.
  2. Si, Comme je le pense, la lettre était pour l’auteur du Dictionnaire étymologique ou origines de la langue françoise, ce renseignement dut plaire singulièrement au vieux philologue qui préparait alors la seconde édition de son recueil, lequel parut seulement deux ans après sa mort. Le travail de revision auquel se livrait Ménage, dans les dernières années de sa vie, rend encore plus vraisemblable l’envoi de la présente lettre à cet érudit.