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quelques-uns très éloquens, ont été prononcés. Les systèmes les plus divers ont été mis en présence et étudiés comparativement. M. de Tréveneuc, un des plus brillans officiers sortis de l’École supérieure de guerre, représentant des aspirations de la jeune armée, est venu soutenir que tout devait s’effacer devant un état major général fortement constitué et devant l’omnipotence du généralissime. M. Godefroy Cavaignac a prétendu au contraire que le conseil supérieur, tel qu’il existe et fonctionne aujourd’hui, est déjà une entrave excessive pour le ministre, dont il restreint l’initiative et diminue l’autorité, et auquel il veut donner un rôle prépondérant. M. de Montfort, rapporteur du projet de loi, a mis au premier rang des qualités militaires l’expérience même de la guerre et l’esprit particulier qui se développe dans les camps, ou, à défaut de camps, dans les casernes. M. de Tréveneuc a regardé ces qualités comme un peu vulgaires, et il a affirmé qu’elles ne servaient pas à grand’chose sans la science qu’on n’acquiert que dans les écoles. Quant au projet en lui-même, il a été défendu par les uns, attaqué par les autres, et coupé en deux par M. de Montebello, qui a conseillé à la Chambre d’en adopter la première partie et de repousser la seconde. Mais nous n’avons pas l’intention d’exposer ici le système de ce projet, ni d’en faire la critique : ce que nous en disons est pour montrer combien de problèmes il soulève, tous plus délicats les uns que les autres, et plus redoutables aussi, car ils ressemblent à ceux du sphinx : la nation qui ne les résout pas s’expose à périr. Eh bien ! entre le discours de M. de Tréveneuc et la réponse de M. de Montfort, s’est écoulée une semaine, et à peu près autant entre chacun des autres. C’est ce qu’on appelle jouer aux propos interrompus. Appliquée à des intérêts ordinaires, cette manière de discuter est pleine d’inconvéniens ; mais que dire lorsqu’on l’applique aux intérêts les plus graves d’un pays, à ceux auxquels tiennent ses destinées et peut-être son existence ? Sans cesse abandonnée et reprise, la discussion générale de la loi n’a pu être terminée ; aucun vote n’a été émis ; toutes les questions agitées sont restées en suspens, et par une ironie finale, la Chambre, en réglant son ordre du jour pour la rentrée, a donné le pas à la discussion de plusieurs autres projets, renvoyant à plus tard la reprise et la suite de celle-là.

La Chambre, à la vérité, a manqué de calme et de sang-froid depuis quelques semaines. Le revenant de Panama a jeté dans ses débats une perturbation analogue à ceUe qu’éprouvent les aiguiUes aimantées lorsqu’un orage se forme dans l’atmosphère et qu’U est sur le point d’éclater. Les révélations d’Arton ont créé une situaUon nouvelle dont