« Les Fleurs du mal (1861)/Le Rêve d’un curieux » : différence entre les versions

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Version du 14 août 2008 à 13:32

LA MORT
Le Rêve d’un curieux



CXXV. — Le Rêve d’un curieux

À FÉLIX NADAR


Connais-tu, comme moi, la douleur savoureuse,
Et de toi fais-tu dire  : « Oh ! l’homme singulier ! »
— J’allais mourir. C’était dans mon âme amoureuse,
Désir mêlé d’horreur, un mal particulier ;

Angoisse et vif espoir, sans humeur factieuse.
Plus allait se vidant le fatal sablier,
Plus ma torture était âpre et délicieuse ;
Tout mon cœur s’arrachait au monde familier.

J’étais comme l’enfant avide du spectacle,
Haïssant le rideau comme on hait un obstacle…
Enfin la vérité froide se révéla :

J’étais mort sans surprise, et la terrible aurore
M’enveloppait. — Eh quoi ! n’est-ce donc que cela ?
La toile était levée et j’attendais encore.