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<section begin="s1"/><ref follow="p153">{{tiret2|an|glaise}}, selon M. de Saint-Évremont, possède la fine fleur de la politesse ; et on peut dire en général que les seigneurs anglais sont les plus honnêtes gens de l’Europe. Ils ont presque tous l’esprit orné ; ils font beaucoup de cas des gens de lettres, ils cultivent les sciences, et il y en a peu qui ne soient en état de composer des livres. Il ne faut donc prendre cet endroit que comme une pure plaisanterie, ainsi que la plupart des autres traits satiriques répandus dans cet ouvrage. Si quelque esprit plus mal fait était d’humeur de les appliquer sérieusement à la noblesse française, ce serait encore une bien plus grande injustice. Ce sont les hommes de néant qui ont fait fortune ou par leurs pères ou par eux-mêmes à qui ces traits peuvent convenir, et non pas aux personnes de qualité, qui, en France comme ailleurs, sont la portion de la république la plus vertueuse, la plus modérée et la plus polie.</ref>
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Le lecteur sera peut-être scandalisé des portraits fidèles que je fis alors de l’espèce humaine et de la sincérité avec laquelle j’en parlai devant un animal superbe, qui avait déjà une si mauvaise opinion
Le lecteur sera peut-être scandalisé des portraits fidèles que je fis alors de l’espèce humaine et de la sincérité avec laquelle j’en parlai devant un animal superbe, qui avait déjà une si mauvaise opinion
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Version du 27 juillet 2015 à 16:58

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CHAPITRE VII.

Parallèle des yahous et des hommes.

Le lecteur sera peut-être scandalisé des portraits fidèles que je fis alors de l’espèce humaine et de la sincérité avec laquelle j’en parlai devant un animal superbe, qui avait déjà une si mauvaise opinion

    glaise, selon M. de Saint-Évremont, possède la fine fleur de la politesse ; et on peut dire en général que les seigneurs anglais sont les plus honnêtes gens de l’Europe. Ils ont presque tous l’esprit orné ; ils font beaucoup de cas des gens de lettres, ils cultivent les sciences, et il y en a peu qui ne soient en état de composer des livres. Il ne faut donc prendre cet endroit que comme une pure plaisanterie, ainsi que la plupart des autres traits satiriques répandus dans cet ouvrage. Si quelque esprit plus mal fait était d’humeur de les appliquer sérieusement à la noblesse française, ce serait encore une bien plus grande injustice. Ce sont les hommes de néant qui ont fait fortune ou par leurs pères ou par eux-mêmes à qui ces traits peuvent convenir, et non pas aux personnes de qualité, qui, en France comme ailleurs, sont la portion de la république la plus vertueuse, la plus modérée et la plus polie.