« Page:Sand - Narcisse, 1884.djvu/63 » : différence entre les versions

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lissade de son jardin, et qu’il se défendait de toute relation avec la bossue. Mais il n’en restait pas moins avéré pour nous deux que les relations existantes, de quelque nature qu’elles fussent, pouvaient ou devaient, tôt ou tard, porter une mortelle atteinte à la considération de mademoiselle d’Estorade.

— Pourquoi, dis-je à Narcisse, ne tenteriez-vous pas une démarche auprès d’elle ? Elle écouterait peut-être la voix d’un ancien ami.

— J’y ai songé, dit-il ; mais nous ne nous connaissons plus, et je n’ai jamais été hardi avec elle. J’ai été élevé dans l’idée qu’elle était trop au-dessus de moi, et, à présent, toute déchue qu’elle est dans mon idée, je sens que je n’oserais jamais lui parler d’une chose si délicate.

— Écrivez-lui, alors.

— Oh ! je ne sais pas tourner une lettre ; je n’ai pas reçu assez d’instruction.

— Je vous demande pardon ; vous écrivez correctement, clairement, et, au besoin, je vous aiderai, si vous ne savez pas bien les formules à employer pour une femme.

Narcisse secoua la tête.

— Le mieux, dit-il, serait de lui dire indirectement la chose comme vous l’avez dite à Albany, sans avoir l’air d’y croire ou de s’en soucier. Comme cela, elle sera avertie du danger d’être découverte, et elle s’en méfiera.