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PREMIERE PARTIE.

Chap.
xcvii
.
mesme il y en a qui disent qu’un Cheval a fait pied neuf , lors qu’il a esté dessolé, ce qui est ridicule ; puis que pour avoir esté dessolé, il n’en vaut pas un sol moins s’il a esté bien pansé ; & pour avoir fait pied neuf, il n’est jamais bon à faire un grand travail.


CHAP.
XCVIII.
Des Bleymes.


LE Bleyme est une inflammation causée par un sang meurtri dans le dedans du sabot, entre la sole & le petit pied vers le talon, où la matiere se forme & fait les desordres que nous expliquerons. Il y a de trois sortes de Bleymes.

Les premieres viennent aux pieds alterez & cerclez, & aux talons encastelez, & viennent plûtost au quartier de dedans comme estant le plus foible. Les Chevaux d’école sont plus sujets à ce mal que les autres, à cause qu’ils n’ont jamais le pied humecté par aucune humidité que la poudre le leur desséche extremément, si on n’a le soin de leur curer le pied toutes les fois qu’ils sont de retour du manége.

Ce mal fait extrémement boiter un Cheval, & souvent pour les guerir il leur faut ou faire une tres-grande ouverture, ou desso1er, si on a negligé d’y donner remede à temps ; d’abord qu’on s’apperçoit du mal, il faut fort parer le pied, ouvrir la Bleyme jusqu’au vif, faire sortir la matiere qu’elle contient qui est presque toûjours brune, mettre dedans ou du baume ardent, de l’huile de Gabian ou de Merveilles, enveloper le sabot avec une remolade faite avec la suye & therebentine , & par cette precaution la matiere ne souflera pas au poil, comme il arrive si on ne donne jour à la Bleyme, & continuer de la sorte. Que si la matiere avoit souflé au poil, il le faut traitter comme je l’ay enseigné au Chapitre precedent, & se servir au haut de l’onguent de la Comtesse, au deffaut on peut demêler de la litarge en poudre avec de l’esprit de vin, & l’appliquer sur de la filasse, pour mettre sur l’endroit où la matiere a souflé au poil.

Il y des Bleymes si dangereuses qu’elles font faire quartier neuf, parce que la matiere a croupy trop long-temps, il s’est formé un ou plusieurs os de graisse, ou filandres, qui mangent & pourrissent la racine du quartier, lequel il faut couper jusqu’à la couronne ; & si pour cela la Bleyme n’en est pas guerie ; pour y proceder avec methode, il faut ayant bien découvert & coupé la sole sur le mal, sonder au coin des quartiers quel fonds ou quel creux il
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